(Wakefield) Au Québec depuis un peu plus d’une semaine pour se préparer, l’apnéiste français Arthur Guérin-Boëri a réussi le record absolu de la plus longue apnée dynamique sans palmes (horizontale) sous glace, vêtu d’un simple maillot.

Il a parcouru une distance de 105 m dans une eau particulièrement froide, soit 0,7 degré, ravissant le titre à la Finlandaise Johanna Nordblad, qui avait nagé 103 m, le 18 mars 2021, en Finlande. Guérin-Boëri avait lui-même fait 120 m, le 25 mars 2021, en Finlande aussi, mais en combinaison de 2 mm.

Entre la COVID-19 et ses restrictions, les doutes de l’athlète, la température de l’eau plus froide que prévu, entre autres, le chemin pour se rendre à ce nouveau record n’a pas été de tout repos.

Une première tentative, dimanche matin, a permis à l’apnéiste de nager 90 m avec une certaine « facilité », un premier record « masculin » homologué par la Confédération mondiale des activités subaquatiques (CMAS).

Il est ressorti de l’eau bien frais (sans jeu de mots !), avec la confiance de pouvoir nager encore quelques mètres, pour en finir avec ce fou défi qu’il s’était lancé.

Mardi matin, à la carrière Morrison, en Outaouais, les 105 m semblent avoir été difficiles.

Guérin-Boëri avait le souffle court en émergeant de l’eau glaciale, mais son protocole de sortie était net, avec le « I’m OK » de rigueur en apnée sportive. Il a ensuite mis quelques instants à se ressaisir, assis sur sa serviette au bord du trou en triangle, avant de confirmer qu’il allait bien. Puis, deux ou trois minutes plus tard, il a lancé : « Pas un mètre de plus ! », laissant croire qu’il avait tout donné, cette fois.

« C’était vraiment très, très difficile, beaucoup plus que dimanche, confirme Guérin-Boëri. J’ai senti des signes d’hypoxie dès 60 mètres alors que dimanche, si j’avais continué, j’aurais sans doute pu aller encore plus loin que 105 mètres. » L’athlète croit que la fatigue et une légère hypoglycémie sont à l’origine de ce niveau de difficulté inouï. « Je suis allé au bout. »

Ce sera vraisemblablement la dernière plongée en eau très froide du Parisien, qui s’est récemment établi à Nice pour travailler ses apnées en profondeur.

Relisez notre reportage sur la préparation d’Arthur Guérin-Boëri