(Newport, au Vermont) La température de l’eau dépasse tout juste zéro degré dans le lac Memphrémagog, à quelques kilomètres de la frontière entre le Vermont et le Québec. Pas de quoi décourager Ginny Peck, 76 ans, qui participe à une compétition rare de natation en eau glacée.

« Je crois que j’ai toujours été à l’aise avec le froid », raconte Ginny Peck, après avoir nagé un 50 mètres libre au « Memphremagog Winter Swim Festival », qui s’est tenu durant tout le week-end à Newport, dans le Vermont, à la frontière avec le Canada.

« J’aime les défis. J’ai une montée d’adrénaline quand je sors de l’eau », ajoute cette septuagénaire venue de l’État voisin du New Hampshire, et qui compte désormais quatre participations à cet évènement annuel né en 2015.

PHOTO JOSEPH PREZIOSO, AGENCE FRANCE-PRESSE

Ginny Peck, 76 ans, s’apprête à se laisser glisser dans le lac Memphrémagog, pour participer au 50 m libre. « Je crois que j’ai toujours été à l’aise avec le froid », dit-elle.

Dans un décor blanc et glacé, Ginny ne porte qu’un bonnet de natation, des lunettes et un maillot une pièce quand elle rentre dans l’eau. Les combinaisons de plongée ne sont pas autorisées pour pénétrer dans la piscine de deux lignes creusée dans le lac gelé, qui mesure un peu moins de 25 mètres de long.

Sur les côtés, des spectateurs se tiennent dans la neige, portant eux d’épaisses vestes d’hiver, bonnets et gants, tout en encourageant les participants.  

Parmi les 120 courageux qui bravent le froid, Vera Rivard est l’une des plus expérimentées, même si elle n’a que 18 ans. Elle a déjà bouclé une Triple Couronne, célèbre compétition de nage en eau libre qui comprend la Manche, Santa Catalina (Californie) et Manhattan à New York.

Également originaire du New Hampshire, elle raconte comment elle se prépare avec sa sœur.  

« En gros, nous surfons à l’automne jusqu’à ce que les lacs gèlent près de chez nous. Et puis après ça, on remplit notre baignoire de glace de l’extérieur et on se met dans la baignoire avec de l’eau froide dedans », raconte-t-elle à l’AFP.

Après les courses, qui vont du 25 mètres au 200 mètres, les nageurs peuvent se diriger directement vers un petit bâtiment, où les attendent couvertures, serviettes et seaux d’eau chaude pour se réchauffer les pieds.

Tous ne sont pas aussi expérimentés que Ginny ou Vera. Certains doivent abandonner et ont besoin d’être accompagnés à la cabane chauffante, mais tous gardent le sourire.

« Nous avons plus de 100 nageurs dans tout le pays. Beaucoup d’entre eux sont déjà venus, beaucoup sont nouveaux », explique le fondateur de l’évènement, Philip White, 73 ans, longue barbe blanche et chapka sur la tête.

« Nous cherchons d’autres sites au Canada et ailleurs aux États-Unis, pour établir une fédération des piscines d’eau glacée et organiser ces nages tout au long de l’hiver », explique-t-il, alors que ce sport est plus développé côté européen.

Sur les bords du lac Memphrémagog, à la fin de la course, les participants reçoivent des médailles. Mais aussi du sirop d’érable et du bœuf séché.