L’espoir fait vivre, promet le proverbe. Et c’est avec cet état d’esprit que Katerine Savard se présente aux essais olympiques de natation, de samedi à mercredi, au Centre sportif panaméricain de Toronto.

Elle y vise sa qualification pour ses troisièmes et derniers Jeux olympiques, le mois prochain, à Tokyo.

« Je suis étonnamment très calme, a avoué l’athlète de Pont-Rouge lors d’une visioconférence organisée en marge des essais. J’ai assez confiance en ce que j’ai fait à l’entraînement. J’ai travaillé fort et je suis fière de moi, d’avoir fait tout ce chemin et d’être prête à compétitionner cette fin de semaine. »

Elle reconnaît que la dynamique est bien différente cette fois de ce qu’elle a vécu en 2016. Elle s’était alors présentée aux essais olympiques en tant que favorite et détentrice du cinquième rang mondial au 100 m papillon.

Cette fois, elle est la négligée sur cette distance, d’autant que l’Ontarienne Margaret MacNeil est déjà présélectionnée en vertu de sa médaille d’or aux derniers Championnats du monde. Elle vise donc davantage le 200 m papillon et les relais.

« Dans mon cœur, j’ai encore l’espoir de faire l’équipe et de continuer encore un peu. Mon focus est vraiment sur ça et j’essaie de ne pas trop penser au reste, sinon les émotions entrent en jeu et ça peut être négatif. »

Progression

La nageuse de 28 ans, qui a pris une pause de la natation de plusieurs mois en 2018, préfère voir le verre à moitié plein quand elle repense à l’incertitude des 14 derniers mois.

« Mentalement, ç’a été difficile, j’ai vécu des hauts et des bas. Mais physiquement, je pense que ça m’a donné un avantage. J’ose croire que ça va payer en termes de performance. »

Elle s’est notamment beaucoup entraînée au 200 m papillon, ce qui lui a donné une base musculaire et plus d’endurance aussi.

« Et je pense que ça va m’avoir aidé pour mon crawl aussi », a noté la médaillée de bronze au relais 4 x 200 m aux Jeux de Rio de Janeiro, en 2016.

« J’ai extrêmement confiance en ce que j’ai fait (à l’entraînement). C’est l’une de mes meilleures années, où j’ai eu le plus de plaisir, parce que je partais de loin, on ne se le cachera pas. Chaque jour, je pouvais voir ma progression. Ça m’a donné beaucoup de motivation. Ce que j’ai fait à l’entraînement, ça me prouve juste que je suis de retour au niveau que j’étais. »

Mais le défi, c’est qu’elle manque de repères en compétition.

« Je ne l’ai pas nagé en compétition (le 200 m papillon) depuis des années. Mais sur papier, j’ai déjà réussi le critère A. Je ne sais pas si je vais le réussir, mais je pense que c’est l’une des épreuves les plus ouvertes au pays. Et si je peux me servir de mon expérience pour faire une bonne course, je vais m’en servir. »

Ces essais, initialement prévus en mars 2020 et repoussés deux autres fois depuis, se dérouleront dans un contexte pandémique. Seulement 185 athlètes ont été invités à y participer et les compétitions auront lieu à huis clos, un prélude à ce qu’on pourrait vivre aux Jeux de Tokyo.

Six athlètes sont déjà qualifiées pour Tokyo à la lumière de leurs performances aux Championnats du monde en 2019. Outre MacNeil, il s’agit de Kylie Masse, médaillée de bronze olympique et double championne du monde ; Penny Oleksiak, quadruple médaillée olympique ; Taylor Ruck, double médaillée olympique ; Sydney Pickrem et Markus Thormeyer.