Lysanne Richard est une habituée de la haute voltige. Plongeuse depuis ses 7 ans, elle réalisera bientôt un de ses plus grands rêves : sauter à partir d’une montgolfière.

« Ça va être l’affaire la plus formidable que je vais avoir faite dans ma vie », a-t-elle dit en visioconférence avec La Presse, jeudi.

L’idée bouillonne dans sa tête depuis 2016. Proactive et déterminée, la femme de 39 ans cherche toujours de nouveaux défis.

Devenue une des meilleures plongeuses de haut vol, elle bravera bientôt – si le vent le veut – un record mondial en plongeant d’une montgolfière volant à une altitude de 20 à 25 mètres, l’équivalent d’un immeuble de huit étages.

Elle ne vivra pas l’expérience seule. Celle qui accumule les récompenses sera accompagnée de son entraîneur, Yves Milord. L’idée d’être tous les deux dans une zone inconnue est une source de motivation supplémentaire.

C’est ça que je trouve beau. On sort de notre zone de confort. C’est incroyable.

Lysanne Richard

Lysanne Richard rayonne tant sur un tremplin que derrière un écran. Son énergie contagieuse est inspirante. Ambitieuse, la mère de famille (elle a trois enfants) nourrit son amour pour l’eau et le sport, tout en transmettant une valeur essentielle : viser plus haut.

« Je veux faire partager l’envie de se lancer, précise-t-elle. Se lancer chacun dans son domaine. »

Les pilotes, des alliés indispensables

Pour s’assurer de la réussite du haut vol en montgolfière, Lysanne Richard ne compte pas seulement sur elle-même.

PHOTO DANIEL DAIGNEAULT, FOURNIE PAR LYSANNE RICHARD

Lysanne Richard

Ça nous prenait vraiment des experts. Ça nous prenait les meilleurs pilotes de montgolfière au monde.

Lysanne Richard

Après avoir annoncé dans une vidéo qu’elle voulait sauter d’une montgolfière, elle a été jointe par Louis Lafrance, pilote de ballon. Ensuite, l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu a décidé de lui prêter main-forte, notamment en modifiant un ballon avec des mini-plateformes faites sur mesure.

Richard et son entraîneur plongeront un à la fois. Au moment où elle sautera, les pilotes, avec qui son entraîneur et elle ont bâti une relation de confiance, ajusteront l’intensité du brûleur pour éviter un gros rebond et assurer leur propre sécurité.

À bord de l’appareil, ce sont eux qui coordonnent le tout, « ce sont eux les chefs », précise-t-elle.

La plongeuse a dû apprendre à s’adapter à cette façon de faire et à se laisser aller, car le haut vol est d’ordinaire une affaire personnelle. Dans le plongeon traditionnel, « chacun y va avec son timing naturel », dit-elle, selon sa concentration et son impulsion.

Quant au plongeon lui-même, le défi relève surtout de l’instabilité de la surface de départ et du fait de plonger dans l’eau naturelle. Les pilotes se chargeront de les mener à bon port, au bon gré du vent. Lysanne Richard rappelle qu’une montgolfière ne se dirige pas ; elle flotte et suit les vents.

La plongeuse a appris à apprivoiser la notion du temps. Elle se souvient de ses premiers plongeons, où tout se passait tellement vite qu’elle peinait à se souvenir de ses gestes ou de ses erreurs.

Grâce à l’expérience et aux exercices de visualisation cognitive, elle est parvenue à moduler sa perception du temps, jusqu’à sentir « un ralenti dans les airs », décrit-elle.

Aujourd’hui, son cerveau lui donne l’impression d’avoir plus de temps et contribue à lui donner un sentiment de sécurité.

« Si jamais il y a un enjeu, j’ai plus de temps pour réagir, pour m’ajuster ; je suis plus alerte à chaque détail », souligne-t-elle, impressionnée par les capacités d’adaptation du corps humain.