Chaque semaine, les journalistes des Sports de La Presse répondent à une question dans le plaisir, et un peu aussi dans l’insolence.

Richard Labbé

Pour le simple plaisir de la chose, et pour les heures et les heures de rigolade qui s’en suivraient, j’estime que l’humanité se porterait beaucoup mieux si jamais Bill Belichick animait une émission de cuisine. Imaginez ça un peu : le bon Bill, la tête bien enfoncée dans son célèbre capuchon, les manches coupées, qui manie de la spatule sur un comptoir en bois, tout en enguirlandant les pauvres stagiaires qui essaient d’apprendre le métier à ses côtés. Du bonbon. Ça pourrait s’appeler la Cuisine à Bill, et je vous jure que ce serait désopilant. En plus, le coach des Patriots pourrait nous apprendre quelques tricheries bien de son cru, par exemple comment dégonfler une omelette sans que les convives s’en rendent compte. J’écris ça et je me demande comment ça se fait qu’une telle émission n’existe pas déjà tellement c’est du génie.

Mathias Brunet

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Le joueur de hockey Louis Domingue a fait don de soi pour une œuvre de charité. Il a cuisiné des tartes et des pâtisseries à la boulangerie Automne.

Le gardien Louis Domingue ne fracassera pas les records de Martin Brodeur. À 28 ans, il n’a jamais réussi à obtenir un poste de gardien numéro un, sauf brièvement en Arizona il y a cinq ans. Il s’accroche toujours à l’espoir d’obtenir un poste de régulier dans la LNH, cette fois dans l’organisation des Flames de Calgary, derrière Jacob Markstrom et Dave Rittich. Abstraction faite de ses exploits sportifs, c’est l’un des interlocuteurs les plus brillants et intéressants du monde du hockey. Il s’était impliqué activement dans les négociations lors du dernier lock-out, et avait même dénoncé publiquement le manque d’intérêt de plusieurs de ses confrères pour la question. Il a osé tenir tête à Patrick Roy en affirmant avoir été humilié et intimidé par lui lorsqu’il jouait pour les Remparts de Québec. Bref, il ne manque pas de cran. Domingue est aussi maître dans l’art d’énoncer ses idées et il faut être préparé pour se lancer dans un débat avec lui. Il est également un communicateur hors pair, doté d’un vocabulaire riche. Pendant la pandémie, il a fait une vidéo de lui en train de cuisiner des tartes et des biscuits. Cette vidéo est devenue virale. « Je suis né dans une famille d’artistes, confiait-il récemment à La Presse. Mon grand-père paternel était l’aquarelliste Maurice Domingue. Mon père, Charles, est caméraman et réalisateur chez Hors-Piste Production, ma mère est professeure d’arts plastiques et ma sœur est photographe. En étant gardien de but, je suis un artiste d’une certaine façon. » Je lui ai souvent mentionné qu’un job dans les médias l’attendait le jour où il annoncerait sa retraite…

Miguel Bujold

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Le journaliste Richard Labbé en entrevue avec le joueur du Rocket de Laval Michael McCarron, en avril 2018

Je n’ai pas eu à réfléchir très longtemps lorsqu’on m’a donné le sujet de la semaine pour cette rubrique. Ça m’a pris entre une et deux secondes pour trouver la personne que j’allais choisir. Et je n’ai pas eu à chercher bien loin : Richard Labbé. Je ne sais pas si mon collègue s’en souvient, mais je lui ai même déjà dit que je le verrais très bien animer un talk-show à la David Letterman. Il suffit d’avoir passé 15 minutes avec Richard pour constater que l’humour n’est jamais bien loin et qu’il repasse toutes les 30 secondes. Sa répartie n’a pas son égal aux Sports à La Presse, et je dirais la même chose au sujet de sa plume. Il a la plume facile, comme on dit. Ça coule, et ce n’est jamais lourd. Son talent de communicateur ne se limite pas à l’écrit. Richard a toujours été très à l’aise à la télé ou à la radio. Il « passe bien ». Amateur de musique, il serait à l’aise avec les artistes autant qu’avec les sportifs. Et en plus, ses deux sports préférés sont les deux qui comptent vraiment : le hockey et le football… Si tu te cherches un agent, Rick, tu sais où me trouver.

Frédérick Duchesneau

PHOTO MORGAN SETTE, REUTERS

Serena Williams

Serena Williams ! Je sais, je sais, un choix hyper risqué… Qui illustre sans doute pourquoi je ne suis pas – et ne serai jamais – producteur télé. Mais pourquoi pas ? Ça demanderait beaucoup de coaching avant le lancement du show, et pendant aussi. L’Américaine a démontré maintes fois au fil des ans qu’elle était imprévisible, à plusieurs égards. Par moments, une bombe à retardement même, et il faudrait que tout cela soit géré, encadré, travaillé… mais sans la dénaturer non plus. Parce qu’un show animé par Serena donnerait assurément lieu à des larmes, des cris même, mais n’est-ce pas la nature d’une émission de variétés d’être divertissante ? Au Québec, ce serait peut-être too much. Mais au sud de la frontière, il y aurait assurément un public pour ça. Disons que la première semaine de diffusion serait critique… Si elle menace de mort une invitée ou un caméraman au jour 2, c’est la fin des émissions ! Mais tout le monde commet des erreurs et a droit à la rédemption, non ? Allez, un peu de courage. Un siège pour Serena, s’il vous plaît !

Guillaume Lefrançois

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Jaromir Jagr dans l’uniforme des Panthers de la Floride en avril 2016

L’amateur de lutte en moi répondrait instinctivement Kevin Owens, mais ça ne serait pas juste. En tant que lutteur, parler au micro fait précisément partie de son travail au quotidien. Les lutteurs partent donc avec une longueur d’avance sur les autres athlètes. Un bon animateur doit avoir de la répartie, du charisme et un bon sens de l’humour. C’est pourquoi Jaromir Jagr est fait sur mesure pour le rôle. Oublions son gros accent tchèque quand il s’exprime en anglais : on ne s’ennuyait jamais lors de ses mêlées de presse. C’est lui qui, un bon matin, nous avait confié qu’il donnait à Dainius Zubrus – son compagnon de trio – le surnom de Selke parce qu’il l’empêchait de marquer ! C’est aussi lui qui a pleinement assumé la photo qui a circulé de lui au lit avec une mannequin, qui voulait prétendument lui extorquer de l’argent. On devine donc qu’il n’y aurait aucun malaise avec lui à la barre d’une émission. Ce serait aussi un beau prétexte pour qu’il ramène sa légendaire coiffe des années 1990.

Simon-Olivier Lorange

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

P. K. Subban au magasin Ogilvy de Montréal en août 2019

Aimez-le ou ne l’aimez pas, mais P. K. Subban m’apparaît comme un candidat évident. Le hockeyeur professionnel moyen n’aime pas trop les projecteurs et les caméras. Nombreux sont même ceux qui les fuient. Subban ADORE ça lorsque l’attention est braquée sur lui. C’est évident dès l’instant qu’on l’aperçoit à l’écran ou qu’on le croise en chair et en os. Il a le verbe facile et le sourire lumineux, il aime rigoler avec ses interlocuteurs… Ce n’est pas clair pour moi quelle émission il animerait ou à quel point on pourrait apprécier la profondeur du contenu, mais j’insiste : il n’ennuie personne. Ni ses fans ni ses détracteurs. La voie est toute tracée pour lui.

Alexandre Pratt

PHOTO DANIELE MASCOLO, REUTERS

Zlatan Ibrahimović

Le seul et unique Zlatan Ibrahimović. Une machine à citations. Exemples ? « Je ne peux que rire devant ma perfection. » Ou encore : « Les enfants de Paris devraient me payer davantage pour avoir le privilège de vivre dans la même ville que mon talent incroyable. » Ce qu’il y a de bien avec Zlatan, c’est qu’il serait non seulement l’animateur de l’émission, mais aussi l’invité, le caméraman, le preneur de son, le régisseur de plateau, le réalisateur et le producteur ! Ça commence quand ?