La neige s'invite parfois sans qu'elle ne soit souhaitée. Lors d'évènements sportifs, elle n'est pas toujours bienvenue, ce qui crée parfois des moments cocasses ou inoubliables.

10. Shania Twain

L’image de Shania Twain qui arrive en traîneau à chien au cours du spectacle de la mi-temps enneigé de la Coupe Grey à Ottawa, en 2017, puis qui enchaîne avec That Don’t Impress Me Much sur scène : ce moment pourrait tout autant figurer au premier rang de cette liste.

Non, vraiment, il n’y pas beaucoup plus canadien que ce moment-là.

En passant, les Argonauts de Toronto l’ont emporté 27-24 en prolongation face aux Stampeders de Calgary cette soirée-là, grâce à un botté de placement réussi de Liam Hajrullahu en fin de quatrième quart.

9. LeSean McCoy, spécialiste des matchs enneigés

Que faire dans un match de National Football League (NFL) lorsque les trajectoires de passe sont illisibles, que la neige tombe si abondamment que la visibilité devient quasiment nulle ? On court. On court beaucoup.

PHOTO MATT SLOCUM, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

LeSean McCoy, alors avec les Eagles de Philadelphie

Parlez-en à LeSean McCoy. En décembre 2013, le porteur de ballon des Eagles de Philadelphie a couru 217 verges, un record de franchise. Il a marqué deux touchés, de 57 et de 40 verges. Et l’équipe locale l’a emporté 34-20 contre les Lions de Detroit lors d’un blizzard à Philadelphie.

Les deux équipes ne voyaient tellement rien qu’elles n’ont tenté aucun botté de placement. Sur sept des huit touchés marqués, on s’est même tourné vers les conversions de deux points plutôt que le simple point supplémentaire.

L’expertise acquise par LeSean McCoy au cours de ce match enneigé lui a même servi à une autre occasion, en 2017, lorsqu’il s’alignait avec les Bills de Buffalo. Il avait couru pour 158 verges et obtenu un touché dans une victoire de 13-7 face aux Colts.

8. Où est passé le point de penalty ?

En Allemagne, un match de Bundesliga entre Fribourg et Cologne en décembre 2017 avait été reporté de 30 minutes pour qu’on puisse déneiger le terrain et repeindre les lignes. Mais il semble qu’on ait oublié de redessiner le point de penalty du côté du filet de Fribourg.

Lorsqu’un penalty a été appelé en faveur de Cologne à la 18minute de l’engagement, l’arbitre s’est rendu à l’évidence : il n’y avait pas de rond. Il a donc fait 11 pas à partir de la ligne de but pour mesurer « à la mitaine » les 11 m réglementaires.

Malheureusement pour Cologne, son avance de 3-0 a fondu comme neige au soleil. L’équipe s’est inclinée 4-3 en accordant deux penaltys dans les arrêts de jeu.

7. Le match de la déneigeuse en 1982

Saviez-vous qu’il y a un tracteur accroché au plafond du Temple de la renommée des Patriots de la Nouvelle-Angleterre ?

PHOTO FOURNIE PAR LE HALL OF FAME

La célèbre déneigeuse

Cette déneigeuse a servi à déblayer la surface de jeu du Schaefer Stadium des Patriots en 1982, à la toute fin d’un match de saison contre les Dolphins de Miami.

On avait prévu tellement de neige que les fans avaient été invités à assister au match gratuitement. On offrait même 10 $ à ceux qui aidaient à déblayer les gradins.

Au quatrième quart, les partisans avaient jusqu’alors eu droit à un spectaculaire match de 0-0. L’entraîneur-chef des Patriots a décidé d’envoyer l’opérateur de la déneigeuse Mark Henderson sur le terrain. On voulait permettre au botteur John Smith de faire un placement de 33 verges sur une surface non obstruée par la neige.

La rencontre s’est terminée 3-0 en vertu de ce botté réussi.

6. La balle perdue à Baltimore

Il faisait beau lors des deux premières manches. Mais cette rencontre entre les Indians de Cleveland et les Orioles à Baltimore lors de la journée d’ouverture du baseball majeur, le 31 mars 2003, allait prendre une tout autre tournure à partir du troisième engagement.

La neige a commencé à tomber. Et pas juste un peu. En quelques minutes, la visibilité est devenue pratiquement nulle.

Tellement que lorsque Ellis Burks, des Indians, a cogné la balle vers le champ droit en troisième manche, personne ne savait où elle avait atterri. Ni le lanceur, ni le frappeur, ni l’arbitre, pas même les joueurs de champ. Lorsque la balle a finalement été vue à l’intérieur du champ droit, elle a été déclarée en jeu. Simple, Ellis Burks. Mais le lanceur Rodrigo Lopez, notamment, croit maintenant que cette balle aurait dû être déclarée fausse, puisqu’elle aurait heurté les gradins avant de rebondir et de revenir sur le terrain.

Le match a été interrompu une quinzaine de minutes, puis a pu suivre son cours normalement. Les Orioles l’ont finalement emporté 6-5.

Regardez la vidéo au complet

5. Mel Parnell remplace des balles par des boules de neige… à skis

Un épais tapis de neige avait recouvert le Fenway Park de Boston, le 14 avril 1953. Il avait tellement neigé que le match d’ouverture du baseball majeur avait dû être reporté.

PHOTO FOURNIE PAR LA MAJOR LEAGUE BASEBALL

Mel Parnell avec ses skis

Ce qui n’a pas empêché le lanceur Mel Parnell de s’amuser un peu en s’amenant sur le terrain en ski, avec une boule de neige dans son gant plutôt qu’une balle de baseball.

4. La Classique hivernale de 2014

La Ligue nationale de hockey (LNH) a maintes fois tenté de recréer le contexte d’une partie de hockey hivernale extérieure comme on en voit à la patinoire du quartier. Mais elle n’a jamais réussi à atteindre des conditions aussi propices à ce scénario que ce 1er janvier 2014, lors de la Classique hivernale, au Michigan.

Les Maple Leafs et les Red Wings, deux équipes originales de la LNH, s’affrontaient. Le gardien torontois Jonathan Bernier portait une tuque sur son casque comme José Théodore lors de la Classique héritage de 2003. La neige tombait abondamment au Michigan Stadium d’Ann Arbour. Plus de 105 000 partisans étaient rassemblés, un nombre record pour un match de la LNH.

Et les chandails des deux équipes au look rétro étaient tout simplement parfaits, ce qui ajoutait au rendu télévisuel déjà réussi... bien aux dépens du jeu sur la glace.

Les Leafs l’ont emporté 3-2 en tirs de barrage.

3. L’« Ice Bowl » de 1977 au Stade olympique

De la broche sous les espadrilles. Voilà comment les Alouettes ont réussi à dominer les Eskimos à la Coupe Grey de 1977, au Stade olympique de Montréal.

C’est qu’à l’époque, le Big O n’avait pas encore son toit. Et, vous l’aurez deviné, il avait neigé avant la rencontre. On avait mis du sel sur le terrain, sauf que la température est redescendue le jour du match. Résultat : la surface de jeu ressemblait plus à celle utilisée par le Canadien au Forum que ce qu’on était habitué de voir lors d’une joute de gridiron.

PHOTO TIRÉE DU LIVRE TOUCHÉ DE TONY PROUDFOOT

Photo tirée du livre Touché de Tony Proudfoot

Pour plus d’adhérence, donc, le défenseur des Alouettes Tony Proudfoot a eu l’idée de génie d’agrafer des broches sous les semelles de ses souliers. Il a fait de même pour ses coéquipiers. Les Eskimos, avec leurs chaussures habituelles, n’ont jamais pu trouver leur équilibre.

Les Alouettes l’ont emporté 41-6 grâce à ce judicieux stratagème, et son quart-arrière Sonny Wade a réussi 22 de ses 40 passes pour 340 verges et 3 touchés.

2. Le saut de l’ange de Sam Adekugbe à Edmonton

C’est l’histoire d’une sélection nationale qui voulait se qualifier pour sa première Coupe du monde depuis 1986. Elle avait invité le Mexique à jouer un match de qualification à Edmonton en novembre 2021, dans les conditions les plus hivernales qui soient : un ressenti de - 16 °C après qu’une tempête de neige eut enseveli le terrain plus tôt dans la journée.

Mais cette sélection, c’était le Canada, et son jugement avait été éclairé lorsqu’elle avait décidé que ces conditions lui seraient favorables face à un géant de la CONCACAF. L’Unifolié est ressorti du Commonwealth Stadium d’Edmonton, rebaptisé l’Iceteca pour l’occasion en référence au stade Azteca du Mexique, avec une victoire de 2-1.

Le saut de l’ange de Sam Adekugbe, qui plongeait dans la neige après le deuxième but de Cyle Larin, restera gravé dans les mémoires des partisans de soccer canadiens encore longtemps.

1. Adam Vinatieri cimente sa légende

C’est le 19 janvier 2002. Les Patriots affrontent les Raiders d’Oakland lors des séries de division de la Conférence américaine. Un blizzard enveloppe complètement le stade Foxboro, en Nouvelle-Angleterre, où plus de 60 000 partisans sont réunis. Les Pats sont menés 13-10 en toute fin de quatrième quart, et Tom Brady vient de subir un sac qui avait causé un échappé... Les carottes semblent cuites.

Sauf que. Les arbitres se regroupent et décident que le bras droit de Brady a entamé un mouvement vers l’avant, ce qui veut dire qu’il s’agit d’une passe incomplète et non d’un échappé. Une règle presque inconnue de tous, à l’époque.

Les Patriots sont donc en vie. Le botteur Adam Vinatieri se met en place pour frapper un botté de 45 verges, la vue complètement embrouillée par le blizzard.

Il le réussit. C’est 13-13. On s’en va en prolongation.

Vinatieri allait sceller la création de sa légende en frappant un autre botté de précision, de 23 verges celui-là, pour permettre aux Patriots de l’emporter 16-13. Ils gagneront le premier Super Bowl de leur histoire cette année-là.