L’année 2021 a été faste pour les athlètes québécois. À tel point que des champions mondiaux ont dû être laissés de côté pour ce top 10 qui aurait facilement pu en compter 20. Les Québécois à Tokyo occupent évidemment le haut du pavé, mais les spécialistes de sports d’hiver ne sont pas en reste à deux mois des Jeux de Pékin.

10 - Jennifer Abel et Mélissa Citrini-Beaulieu

PHOTO FRANK GUNN, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Mélissa Citrini-Beaulieu et Jennifer Abel

Le Canada n’a certainement pas connu ses meilleurs Jeux en plongeon à Tokyo, mais Jennifer Abel et Mélissa Citrini-Beaulieu ont été à la hauteur de leur statut au 3 m synchro. Deuxième favori, le duo québécois a surmonté un début de compétition poussif pour cueillir la médaille d’argent. Abel est ainsi montée sur son deuxième podium olympique, après le bronze en 2012 avec Émilie Heymans. Elle n’a cependant pas réussi à concrétiser son potentiel à l’épreuve individuelle, terminant huitième.

9 - Kasia Gruchalla-Wesierski

PHOTO LEE JIN-MAN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Kasia Gruchalla-Wesierski (2e sur la photo)

Cette médaille d’or, à peu près personne ne l’a vue venir à Tokyo. Personne à part les neuf membres du huit de pointe en aviron. Kasia Gruchalla-Wesierski occupait le deuxième siège de l’embarcation. Sa simple présence aux Jeux olympiques tenait de l’exploit. Six semaines plus tôt, elle avait été victime d’un grave accident à l’entraînement en vélo. En plus d’avoir perdu connaissance, elle a subi une fracture à une clavicule. Les médecins lui ont dit qu’elle était chanceuse d’être encore en vie. C’est donc avec une plaque d’acier et huit vis dans l’épaule qu’elle a ramé jusqu’à la médaille d’or sur les eaux du canal de la Forêt de la mer, un premier titre olympique pour les Canadiennes depuis 1992.

8 - Lauriane Genest

PHOTO CHRISTIAN HARTMANN, ARCHIVES REUTERS

Lauriane Genest

Lauriane Genest a frappé un grand coup en remportant la médaille de bronze au keirin aux Jeux olympiques de Tokyo. Elle est ainsi devenue la première Canadienne médaillée en cyclisme sur piste depuis 2004. Absente de la compétition pendant un an et demi, l’ancienne patineuse artistique a profité de la pandémie pour développer son énorme potentiel dans un sport qu’elle a adopté à l’âge de 17 ans seulement. Genest a également pris la huitième place à la vitesse, épreuve remportée par son amie Kelsey Mitchell, qui l’avait défaite en quart de finale.

7 - Catherine Beauchemin-Pinard

PHOTO NATHAN DENETTE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Catherine Beauchemin-Pinard

Sortie au premier tour aux JO de Rio, Catherine Beauchemin-Pinard était une athlète transformée en pénétrant au Nippon Budokan de Tokyo cinq ans plus tard. Plus mature, plus posée, la native de Saint-Hubert a abattu ses cartes une à une pour remporter la médaille de bronze dans la catégorie des 63 kg. Elle est ainsi devenue la première judoka québécoise de l’histoire à monter sur un podium olympique. Avec le bronze de sa coéquipière ontarienne Jessica Klimkait, Beauchemin-Pinard espère servir d’inspiration pour les jeunes filles à suivre ses traces sur les tatamis.

6 - Laurence Vincent Lapointe

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Laurence Vincent Lapointe

Sa seule présence aux JO de Tokyo relevait du parcours de la combattante. Après une longue saga arbitrale, Laurence Vincent Lapointe a obtenu une exonération complète d’un contrôle de dopage positif. La multiple championne mondiale de canoë a ensuite raté son coup aux sélections olympiques canadiennes. L’annulation de la compétition de qualification continentale en raison de la COVID-19 l’a obligée à demander une dérogation au CIO, qui la lui a refusée. Finalement, la fédération canadienne a pu l’inclure dans l’équipe olympique grâce à un quota de… kayak. Malgré toutes ces mésaventures et la pression qui les accompagnait, l’athlète de Trois-Rivières s’est démarquée en remportant deux médailles dans la capitale japonaise, seule athlète québécoise à réaliser l’exploit.

5 - Aurélie Rivard

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Aurélie Rivard

Après un départ couci-couça au 50 m libre, où elle s’est contentée du bronze, Aurélie Rivard s’est relevée avec toute la résilience qu’on lui connaît aux Jeux paralympiques de Tokyo. Au 100 m, elle a démoli son propre record mondial à deux reprises pour remonter sur la plus haute marche du podium. Elle a ajouté l’or au 400 m libre, l’argent au 100 m dos et le bronze au relais 4 x 100 m. À seulement 25 ans, elle détient déjà 10 médailles paralympiques, la moitié en or.

4 - Guillaume Boivin

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE BERNARD BRAULT

Guillaume Boivin

Premier Tour de France, premiers Jeux olympiques et troisième titre canadien sur route : la saison de Guillaume Boivin était déjà un succès à la fin de l’été. Dix-septième aux Championnats du monde, le cycliste originaire de Longueuil a fini ça en apothéose en prenant le neuvième rang à Paris-Roubaix, soit le meilleur résultat canadien depuis la deuxième et la quatrième place de Steve Bauer au début des années 1990. À ce premier Enfer du Nord présenté sous la pluie en 20 ans, Boivin aurait pu disputer le sprint de la victoire, n’eût été une chute avec moins de 20 km à faire. Mais ça fait partie du jeu à Paris-Roubaix, comme il l’a lui-même souligné.

3 - Mikaël Kingsbury

PHOTO RICK BOWMER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Mikaël Kingsbury

Mikaël Kingsbury avait pourtant bien mal terminé la dernière année civile en se fracturant deux vertèbres dans un entraînement avant le début de la saison 2021-2022. Le skieur acrobatique est revenu deux mois plus tard pour remporter les quatre courses auxquelles il a pris part. Aux Championnats du monde au Kazakhstan, il s’est imposé en simple et en duel, signant son deuxième doublé aux Mondiaux. L’homme aux neuf globes de cristal consécutifs est sans doute l’un des athlètes les plus solides sous pression de l’histoire sportive québécoise.

2 - Laurent Dubreuil

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Laurent Dubreuil

Vice-champion mondial du sprint en 2020, Laurent Dubreuil a réalisé un exploit encore plus retentissant cette année. Le 12 février, dans le célèbre Thialf d’Heerenveen, aux Pays-Bas, il a remporté le 500 m aux Championnats du monde par distances, le Graal du patinage de vitesse longue piste. Il est ainsi devenu le troisième champion mondial québécois après Sylvain Bouchard et Gaétan Boucher. Le lendemain, Dubreuil a ajouté le bronze au 1000 m pour conclure une campagne de rêve, un an avant les Jeux olympiques de Pékin. L’athlète de Lévis a remis ça cette saison en multipliant les podiums sur le circuit de la Coupe du monde, qui accueillait le retour des patineurs asiatiques, absents l’hiver dernier. Il en a obtenu huit en huit départs au 500 mètres, et a réalisé le 10 décembre le temps le plus rapide de l'histoire canadienne (33,778 s).

1 - Maude Charron

PHOTO VINCENZO PINTO, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Maude Charron

En vertu de son potentiel et des forces en présence, Maude Charron pouvait logiquement viser le podium à ses premiers Jeux olympiques. Mais l’haltérophile de Rimouski en voulait plus. Elle a donc remporté la médaille d’or dans la catégorie des 64 kg en soulevant une charge totale de 236 kg. Elle a réussi son exploit en s’entraînant le plus clair de son temps dans sa région natale, une véritable fierté pour elle. La COVID-19 l’a même forcée à s’entraîner dans un petit gym de fortune aménagé dans le garage chez son père. Charron suit donc les traces de Christine Girard, première Canadienne championne d’olympique de l’histoire, mais avec les retards que l’on sait à la suite de tests antidopage a posteriori. « Il faudrait bien que je gagne ça pour elle », s’est-elle dit avant de soulever sa dernière barre.