Les prochains matchs locaux du Canadien de Montréal seront vraisemblablement disputés devant des sièges vides. Et la LNH, elle, mettra ses activités sur pause à compter de mardi soir.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a annoncé ce lundi de nouvelles mesures pour freiner la flambée de cas de COVID-19 dans la province. Dans une longue énumération qui comprenait notamment le devancement de la fin des classes pour le congé des Fêtes ainsi que la fermeture des bars, M. Dubé a indiqué que les sports amateurs et professionnels seraient de nouveau présentés à huis clos, comme l’hiver dernier. Cette mesure entre en vigueur immédiatement et est en place pour une durée indéterminée.

À court terme, cette annonce ne change rien pour le Canadien, le Rocket de Laval, les Lions de Trois-Rivières ou les équipes de la LHJMQ, à l’arrêt jusqu’après Noël. Les trois matchs du CH prévus cette semaine dans la région de New York ont été reportés, et son prochain duel à domicile n’est prévu que le 4 janvier. Le Rocket, les Lions et les équipes québécoises de la LHJMQ joueront toutefois sans public à leur retour en action, du 27 au 29 décembre – si la pandémie n’entraîne pas davantage de reports ou d’annulations de matchs, s’entend.

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Le 16 décembre dernier, le match opposant le Canadien aux Flyers de Philadelphie s’était tenu à huis clos, au Centre Bell.

La semaine dernière, le gouvernement du Québec avait décrété que les foules seraient réduites de 50 % dans les stades et les amphithéâtres de la province. Avec peu de temps pour réagir, le Tricolore a disputé un match à huis clos le 16 décembre dernier contre les Flyers de Philadelphie. Son match suivant, prévu contre les Bruins de Boston samedi dernier, a été annulé en raison du grand nombre de cas chez les Bruins.

Dans un communiqué, le CH avait indiqué avoir eu « l’assurance » que des spectateurs seraient de retour au Centre Bell au début de l’année 2022. Cette assurance ne tient plus la route, comprend-on, alors que le Québec a établi un triste record en recensant ce lundi plus de 4500 cas.

Le Tricolore n’a pas réagi par ses canaux officiels aux annonces du jour. De son côté, le Rocket a publié une déclaration dans laquelle il dit « mesurer les impacts pour [son] industrie ». « D’ici quelques jours, nous vous reviendrons avec le plan d’action concernant les matchs du mois de décembre et janvier », peut-on également lire.

Industrie en crise

L’industrie du sport professionnel est déjà profondément en crise. Des dizaines de cas se confirment quotidiennement dans la NFL, la NBA et la LNH.

La LNH et l’Association des joueurs ont annoncé conjointement, tard lundi, qu’ils suspendaient toutes leurs opérations du 22 au 25 décembre. Les deux matchs devant toujours être disputés ce mardi n’ont pas été annulés.

Selon un décompte du journaliste Frank Seravalli, du site Daily Faceoff, 119 joueurs sont actuellement sur le protocole de surveillance de la COVID-19 de la LNH, ce qui représente un peu plus de 16 % de l’effectif du circuit. Les Blue Jackets de Columbus, lundi matin, ont été la dernière équipe ayant cessé ses activités prématurément avant la pause de Noël, avant la pause généralisée de la LNH.

Au total, 23 des 32 équipes du circuit Bettman composent avec au moins un cas actif.

Le Tricolore s’en tire relativement bien, sans pour autant échapper à la tendance. Les noms d’Artturi Lehkonen et de Laurent Dauphin ont été inscrits au protocole de la LNH pendant le week-end, et celui de Mike Hoffman s’y est ajouté lundi. Brendan Gallagher et Sami Niku ont contracté le virus au début du mois de décembre, mais sont aujourd’hui rétablis.

Hockey Canada en état d’alerte

Au hockey international, un match qui devait mettre aux prises les équipes nationales féminines du Canada et des États-Unis au Minnesota, lundi soir, a été annulé. Il s’agissait du septième duel (sur neuf) de la série « Rivalité » opposant les deux puissances, qui doit en principe se poursuivre les 3 et 6 janvier.

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Le match qui devait opposer ce lundi les équipes nationales féminines du Canada et des États-Unis a été annulé. Ci-dessus, les deux équipes, le 17 décembre dernier.

Jusqu’à nouvel ordre, le Championnat mondial masculin junior, qui doit s’amorcer cette semaine en Alberta, est censé avoir lieu.

Par contre, comme la situation n’est pas plus rose de l’autre côté de l’Atlantique, Hockey Canada a confirmé lundi matin qu’il se retirait de la Coupe Spengler. L’évènement doit se mettre en branle au cours des prochains jours en Suisse.

Ce tournoi met traditionnellement aux prises des clubs européens ainsi qu’une délégation de joueurs canadiens évoluant sur le Vieux Continent. Il était déjà entendu que la formation de cette année, dirigée par l’ex-entraîneur du Tricolore Claude Julien, servirait à préparer une équipe de réserve en vue des Jeux olympiques de Pékin, si les joueurs de la LNH décidaient d’annuler leur participation.

Ce scénario est plus que jamais plausible alors que des vedettes du circuit, dont Connor McDavid, ont avoué avoir des réserves, redoutant d’attraper la COVID-19 en Chine et d’y rester coincées pendant des semaines en quarantaine.

La LNH et l’Association des joueurs ont d’ailleurs déclaré dimanche qu’une décision à ce sujet serait annoncée au cours des prochains jours.