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Le calcul du temps de glace

Je suis intrigué par le « temps de glace » des joueurs. Comment calcule-t-on ce temps de glace ?

Daniel Gingras

Réponse de Guillaume Lefrançois

Si on inclut les techniciens pour le matériel informatique, il y a 17 personnes qui travaillent un soir de match. Du lot, il y a six officiels mineurs de la LNH qui compilent les statistiques. Quatre s’occupent des données que vous voyez constamment : tirs au but, tirs bloqués et hors cible, mises en échec, revirements et mises en jeu. Deux autres sont affectés exclusivement au temps de jeu, soit un pour chaque équipe. La collecte de données offre tout un spectacle dans les arénas où ces officiels sont assis près des journalistes. C’est le cas à Buffalo, par exemple. La trame sonore ressemble à quelque chose du genre : « 43 white ! No, 48 white ! » Avec des présences qui durent environ 45 secondes en moyenne, on comprend l’ampleur du défi de ces officiels.

Cette collecte de données sera automatisée après les Fêtes. Les joueurs portent des puces électroniques depuis deux ans, mais c’était une phase de test. L’idée était de comparer les données des puces avec celles recueillies par les officiels. Après les Fêtes, une personne restera en poste afin, justement, de valider les données, et de corriger les erreurs si jamais la puce fait une mauvaise lecture.

Premier choix

Qu’est-ce qu’un premier choix – et les suivants, s’il y a lieu – au hockey de la LNH procure financièrement à l’équipe amateur pour laquelle ce joueur évoluait ? Et à la ligue amateur ?

Pierre Rheault

Réponse de Katherine Harvey-Pinard

Bonjour, monsieur Rheault. Les équipes qui voient certains de leurs joueurs sélectionnés au repêchage de la LNH reçoivent bel et bien une somme d’argent, qui varie cependant d’année en année. Pour la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), la Ligue de l’Ontario (OHL) et la Ligue de l’Ouest (WHL), la somme dépend du nombre total de joueurs sélectionnés provenant de la Ligue canadienne de hockey (LCH). Selon les informations que j’ai obtenues, elle est d’environ 20 000 $ pour un joueur repêché au premier tour et elle diminue considérablement pour les joueurs sélectionnés aux tours suivants. Je ne suis pas en mesure de vous dire les autres sommes, cependant.

Précisons également qu’il y a une entente financière annuelle entre la LNH et la LCH. Celle-ci couvre entre autres le développement des joueurs et des officiels, le volet scolaire ainsi que les différents programmes (antidopage, santé mentale, etc.).

Le sixième patineur

Quelle est l’utilité d’ajouter un sixième patineur lors d’une pénalité à retardement, d’autant que depuis quelques années, la mise en jeu se fait dans la zone de l’équipe pénalisée ?

Sylvain St-André

Réponse de Guillaume Lefrançois

Le retrait du gardien va de soi, puisque le jeu est arrêté dès que l’équipe pénalisée touche la rondelle. Il y a toujours le risque d’un but dans son propre filet, cependant, comme c’était arrivé à Ryan O’Byrne en 2008 avec le Canadien. Il n’existe pas de statistiques sur ces situations de jeu : on peut trouver des données sur les buts marqués à six contre cinq, mais ces chiffres incluent les buts marqués en fin de match, quand une équipe tente de créer l’égalité. À défaut de statistiques, on peut toutefois se consoler avec cette compilation de buts marqués par des joueurs dans leur propre filet.

Regardez la compilation

Les infos à dévoiler

On a appris, quelques années après la transaction qui l’a envoyé à Dallas, que Mike Ribeiro n’avait pas bonne réputation et pouvait avoir des problèmes de consommation. Lors d’une transaction, est-ce qu’un directeur général doit informer l’autre partie des problèmes hors glace d’un joueur, ou est-ce à l’autre directeur général qui veut acquérir un joueur de « faire ses recherches » (!) pour obtenir des informations sur son comportement ?

Jean-François Lauzon

Réponse de Guillaume Lefrançois

Il n’y a pas d’obligation noir sur blanc. Deux bémols, toutefois. Premièrement, la LNH est un monde de commères. Si un joueur a des problèmes qui sont connus par son équipe, le mot va se passer rapidement, que ce soit par l’entremise de coéquipiers, d’agents, d’entraîneurs… Il y a quelques années, alors que j’interrogeais un employé d’une autre équipe de la LNH au sujet d’un joueur du Canadien, il m’avait répondu que « toute la ligue [était] au courant » de ses problèmes hors glace. Évidemment, si le joueur a des problèmes qui ne sont connus de personne, c’est autre chose. Mais sinon, on devine que le directeur général accepte le risque qui vient avec le joueur et espère y trouver son compte malgré tout. Deuxièmement, dans une ligue comptant 32 équipes, il n’est jamais bon de brûler les ponts avec un collègue, d’autant que bien des joueurs ont des clauses de non-échange qui limitent les partenaires possibles pour une transaction. Si vous êtes un directeur général et que vous vous faites refiler un joueur ayant un « vice caché » qui était connu de votre homologue, voudriez-vous encore faire affaire avec lui ? Poser la question, c’est y répondre.

De l’amour pour le pointage au tennis

Merci pour les éclaircissements du pointage 15-30-40… Et le « love » ? D’où vient-il ? J’avais un oncle, amateur de tennis, qui m’avait expliqué que lorsque le tennis est né, la partenaire la plus proche et la plus disponible de Monsieur était Madame, son épouse. Et Madame était moins douée que Monsieur. Alors quand ce dernier gagnait les points les uns derrière les autres, pour ne pas ajouter l’insulte à la défaite, il annonçait : 15-love, 30-love, etc. Plausible, non ? Quelqu’un aurait une autre explication à fournir ?

Clotilde Seille

Réponse de Jean-François Téotonio

J’aime beaucoup l’explication de votre oncle. Mais en vérité, on ne connaît pas l’origine du mot « love » au tennis pour désigner un pointage à zéro. Le site web du dictionnaire Merriam-Webster rapporte l’hypothèse selon laquelle cette expression, qui serait utilisée depuis les années 1700, désignerait le simple fait de jouer « pour l’amour » du sport lorsqu’on tire de l’arrière. Le tennis deviendrait alors un acte d’amour (labour of love).

Toujours selon la même source, le mot « amateur » aurait une origine semblable. Le mot amateur vient du latin amare, qui veut dire « aimer ». Lorsqu’un athlète est en difficulté lors d’un match de tennis ou pratique un sport sans gain financier, il joue alors « pour l’amour » de celui-ci.