On a pigé encore une fois dans notre imposant courrier pour répondre à quelques questions et commentaires. On vous rappelle l’adresse pour poursuivre ce dialogue que l’on apprécie beaucoup :

Écrivez-nous

Aucun retour ?

Au football de la NFL, lors d’un botté après un touché, en début de rencontre ou encore après la mi-temps, le botteur envoie toujours le ballon dans la zone des buts, ce qui empêche un retour possible. Pourquoi est-ce ainsi ? Pourquoi la ligue ne recule-t-elle pas le ballon afin que le botteur puisse l’envoyer à l’intérieur du jeu pour qu’il y ait un retour possible ? Il me semble que ce serait plus intéressant, comme au football de la LCF.

Claude Paré

Réponse de Miguel Bujold :

Premièrement, le spécialiste des retours a l’option de retourner le botté même s’il attrape le ballon dans sa zone des buts, ce que l’on voit régulièrement. Mais c’est pour la sécurité des joueurs que la NFL a décidé d’avancer le ballon avant les bottés d’envoi, il y a des années. Des études avaient démontré que c’était sur des retours de bottés d’envoi qu’il y avait le plus de blessures sérieuses et de commotions cérébrales, ce qui n’est pas étonnant. Deux joueurs qui courent à pleine vitesse sur de longues distances et qui entrent en collision, c’est une très mauvaise recette si on veut éviter autant que possible les commotions cérébrales… Il a même déjà été question de carrément éliminer les bottés d’envoi du jeu parce qu’ils sont si dangereux.

Tour du chapeau

Mathieu Perreault, du Canadien, a réussi un tour du chapeau le 23 octobre. D’où vient l’expression « tour du chapeau » ? Merci !

Jean-François Quirion

Réponse de Katherine Harvey-Pinard :

Selon l’Office québécois de la langue française (OQLF), le terme « tour du chapeau » vient du cricket. Quand un lanceur réussissait à frapper le guichet (le piquet de bois) sur trois lancers consécutifs, on lui offrait un chapeau. La tradition s’est ensuite amenée en Amérique du Nord, alors que des vendeurs locaux ont commencé à donner un chapeau au joueur ou à l’équipe hôtesse qui avait marqué trois buts dans une même partie de hockey. Le chapelier montréalais Henri Henri en faisait partie, dans les années 1950. Toujours selon l’OQLF, on appelle cet exploit un « tour du chapeau » parce que l’habileté « quasi magique » qu’un joueur doit posséder pour le réaliser se rapproche de celle d’un prestidigitateur qui sort un lapin de son chapeau.

Le Gretzky de la défense ?

A-t-on la mémoire courte ? On a l’impression d’avoir perdu le Wayne Gretzky de la défense en Phillip Danault. J’aimerais avoir la fiche en désavantage numérique du Canadien et son rang par rapport aux 31 clubs pour les trois dernières saisons, excluant les séries.

Guy Vadeboncœur

Réponse de Katherine Harvey-Pinard :

En 2018-2019, le Canadien a terminé la saison avec un taux d’efficacité de 80,9 % en infériorité numérique, au 13rang de la ligue à ce chapitre. En 2019-2020 : 78,7 %, au 19rang. En 2020-2021 : 78,5 %, au 23rang. Dans chacune de ces trois campagnes, Phillip Danault était le joueur le plus utilisé dans cette situation – et de loin. Au total, il a passé 502 minutes sur la patinoire en désavantage numérique en 205 matchs de saison de 2018 à 2021. Celui qui s’en rapproche le plus est Artturi Lehkonen avec 450 minutes. Le suivant ? Joel Armia, 244 minutes.

Cette saison, en date de vendredi, le CH présente un taux d’efficacité de 68,9 %. Il se situe au 29rang du circuit Bettman. Artturi Lehkonen est l’attaquant le plus utilisé dans cette situation non seulement chez le Canadien, mais aussi dans toute la ligue. Tout cela pour dire que Danault n’était peut-être pas Wayne Gretzky, mais sa présence en infériorité numérique était primordiale chez le Canadien…

Le rôle de Danault

PHOTO GARY A. VASQUEZ, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Phillip Danault (24), des Kings de Los Angeles

Le départ de Phillip Danault est, selon moi, bien plus lié à son rôle dans l’équipe qu’à des questions salariales. Ce joueur avait démontré qu’il avait un potentiel offensif avec deux saisons autour des 50 points. Je ne comprends pas pourquoi on s’obstinait à le garder dans un rôle strictement défensif. C’est bien beau, vouloir opposer son meilleur centre défensif au premier trio adverse, mais je crois qu’on s’est trompé en ne lui donnant jamais sa chance. Qu’en pensez-vous ?

Francis Caron

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

Il est vrai que Phillip Danault n’a jamais été employé avec régularité en avantage numérique. À l’exception de la saison 2019-2020, il n’a joué avec un homme en plus que de manière marginale. En 2019-2020, sa présence sur cette unité a été attribuable à un grand nombre de blessés en attaque. Et le résultat a été… mitigé. En 111 minutes de jeu, il a obtenu quatre points, une production comparable à celles de Jordan Weal, Nick Cousins et Jonathan Drouin, qui ont toutefois joué de 15 à 50 minutes de moins. Chez les Kings de Los Angeles, cette saison, on lui confie davantage de temps de glace en avantage numérique (1 min 49 s en moyenne par match), mais il n’arrive qu’au neuvième rang chez les attaquants de son club à ce chapitre. Maintenant, je ne sais pas si vous avez regardé le Tricolore au cours des trois dernières années de Danault à Montréal, mais le Québécois était le pivot de l’un des meilleurs trios offensifs de la LNH à cinq contre cinq, et ce, même s’il devait s’acquitter des missions défensives les plus ingrates. À ce compte, il est donc inexact d’affirmer qu’on ne lui a pas « donné sa chance » dans un rôle offensif.

Les critères pour garder Bergevin

Quels ont été les critères utilisés par Geoff Molson pour engager Marc Bergevin ? A-t-il utilisé les mêmes pour décider de le garder en poste ?

Normand Champoux

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

Au moment de l’embauche de Marc Bergevin, en 2012, Geoff Molson avait publiquement vanté le leadership naturel de son nouveau directeur général et le fait qu’il était « un gars d’équipe ». Son CV était également celui d’un candidat sérieux. Bergevin a monté tous les échelons chez les Blackhawks de Chicago après avoir pris sa retraite comme joueur. Il a d’abord été recruteur pendant trois ans, puis il est descendu derrière le banc comme entraîneur adjoint le temps d’une saison. Il a ensuite été nommé directeur du personnel des joueurs et, deux ans plus tard, adjoint au directeur général. Un poste de directeur général était donc la suite logique de son parcours. Ah oui, et c’était un francophone, condition sine qua non pour décrocher le poste. Quant aux critères pour le garder en place, il faudrait poser la question à M. Molson directement. Soulignons tout de même que son bilan sur le plan du recrutement amateur n’est pas radieux. Or, sa feuille de route en matière de recrutement professionnel (transactions et signatures de joueurs autonomes) est excellente. Et son équipe s’est rendue en finale de la Coupe Stanley la saison dernière, ce qui n’est quand même pas rien.

Les rares équipes universitaires francophones

Je trouve qu’il n’est pas normal de n’avoir qu’une seule équipe francophone dans la ligue de hockey universitaire du Québec, soit les Patriotes de l’UQTR. Savez-vous pourquoi des universités comme Laval, Montréal, Sherbrooke ou même l’UQAM ne sont pas membres de cette ligue qui offre du très bon calibre de jeu ? Il me semble que ça serait une belle avenue pour les jeunes de la LHJMQ.

Normand Chouinard

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

J’ai posé la question à Simon Croteau, nouveau directeur du sport d’excellence à l’Université de Sherbrooke. Évidemment, il peut seulement parler pour l’établissement qu’il représente. Il affirme que la mise en place d’un programme de hockey a été sérieusement étudiée à la fin des années 1990, et ce, autant du côté féminin que masculin. Toutefois, « les besoins en ressources financières et humaines, de même qu’en infrastructures, ont assurément posé un frein à la mise en place de ces programmes », écrit-il dans un courriel. En 2003, le Vert & Or s’est donc tourné vers le football, un an après le retour des Carabins de l’Université de Montréal.

Le Canadien en retard au pointage

Lors des dernières séries éliminatoires, un des adversaires du Canadien avait affirmé que le Tricolore n’était pas bon lorsqu’il jouait en déficit au pointage. Je serais curieux de voir la fiche de l’équipe lorsqu’elle concède le premier but.

Francis

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

Demandez et vous recevrez ! La saison dernière, ça n’a pas été facile pour le Canadien lorsqu’il concédait le premier but. Son taux de victoires de 20 % (5 en 25 matchs) lui a donné le 24rang de la LNH. En séries, c’était pire : une seule victoire en huit matchs (12,5 %). Cette saison, le CH a déjà perdu sept des huit matchs au cours desquels il a cédé le premier.