Voici quelques réponses à vos questions. Vous en avez d’autres ? Vous avez des interrogations sur le début de saison du Canadien, sur les séries de la MLS, sur l’absence de Vernon Adams ? Vous voulez ensevelir de travail notre nouveau journaliste Jean-François Téotonio ? Envoyez-les-nous, nous lisons tout avec un réel intérêt !

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Compliquée, la MLS

Je ne comprends pas, en MLS, ce que signifient les joueurs désignés, les compensations de transfert, les allocations diverses et tout le système pour contrôler les finances des clubs. Pourriez-vous m’expliquer ? Merci !

Gérard Giraud

Réponse d’Alexandre Pratt

Je vais essayer – j’ai bien dit essayer – de faire simple, car il y a des dizaines d’exceptions. En gros, la MLS impose un plafond salarial pour favoriser la parité entre ses clubs. Il est de 4,9 millions pour une formation de 20 joueurs. C’est contraignant pour attirer des vedettes. La Ligue permet donc à chaque club de posséder trois « joueurs désignés ». Ces trois joueurs peuvent gagner des millions par année. Par contre, dans la masse salariale, ils ne vaudront que 612 500 $ (un peu moins pour les plus jeunes).

Ça, c’était la partie facile. Les allocations, maintenant. C’est quoi ? Ce sont des mécanismes qui permettent de réduire l’impact d’un joueur sur la masse salariale. Il y a plein de façons de les obtenir. Entre autres si vous vendez un joueur, si vous perdez des joueurs, si vous ratez les séries, s’il y a une expansion… Ces allocations s’accumulent et sont échangeables. Toutes ces règles font en sorte qu’une équipe peut payer ses joueurs 10 millions, tout en respectant le plafond salarial de 4,9 millions.

Avantage numérique

Pourquoi les statistiques des supériorités numériques, au hockey, ne seraient-elles pas calculées par tranches de deux minutes, comme pour les lanceurs au baseball avec la moyenne de points mérités calculée sur neuf manches ? Ça tiendrait ainsi compte des avantages courts comme des longs.

Mario Clermont

Réponse d’Alexandre Pratt

Nous sommes 100 % d’accord avec vous. Pour connaître l’efficacité réelle d’une équipe ou d’un joueur en supériorité numérique, il vaut mieux tenir compte de son temps de jeu que de ses présences. Le meilleur indice, c’est la production par tranches de 60 minutes. Deux exemples : les buts par tranches de 60 minutes et les points par tranches de 60 minutes. Pour cette dernière mesure, les meneurs la saison dernière chez le Canadien étaient Jeff Petry (6,91), Nick Suzuki (5,81) et Shea Weber (5,79). À l’opposé, c’était plus difficile pour Josh Anderson (1,22), Alex Romanov (1,50) et Jesperi Kotkaniemi (2,26).

L’influence dans la LNH

Dans la NBA, LeBron James est pratiquement le directeur général des Lakers de Los Angeles. Dans la LNH, est-ce qu’il y a un joueur qui a la même influence ? Peut-être pas en 2021, mais dans le passé ?

Guillaume Dallaire-Tremblay

Réponse de Guillaume Lefrançois

Les concepts d’influence sont très subjectifs. Mais il est évident que les vedettes ont une certaine influence, volontairement ou non. Prenez l’acquisition par le Canadien de Shea Weber, à un an de la renégociation du contrat de Carey Price. Weber et Price avaient gagné l’or ensemble à Sotchi et Weber était alors le défenseur rêvé pour tout gardien. Entre Price qui suggère cette transaction à Marc Bergevin et Bergevin qui la fait pour offrir à sa vedette un meilleur environnement de travail (on ignore si c’est le cas, ce ne sont que des exemples), il y a moult nuances. Sinon, Wayne Gretzky est un autre cas intéressant. Il a souvent été dit que le 99 avait insisté pour que Marty McSorley le suive d’Edmonton à Los Angeles dans la fameuse transaction de 1988. Il y avait alors une forte perception selon laquelle Rogatien Vachon (directeur général des Kings à l’époque) était une marionnette et Gretzky tirait les ficelles. D’ailleurs, la question avait rebondi en conférence de presse, lors de l’embauche de Nick Beverley comme successeur de Vachon en 1992. Le propriétaire Bruce McNall s’était alors tourné vers Beverley et avait dit : « D’accord, Wayne, tu peux enlever ton masque. »

Des chiffres, encore des chiffres

Comment autant de statistiques avancées détaillées peuvent-elles être compilées ? Sortie de zone en possession de la rondelle, entrée en possession… J’ai l’image d’un technicien devant un clavier qui saisit tout ce que les puces sur les joueurs ne peuvent savoir.

Stéphane Brabant

Réponse de Guillaume Lefrançois 

Il y a deux catégories de statistiques avancées. Celles « de base » sont simplement compilées à l’aide des rapports statistiques générés par la LNH pour chaque match, dont voici un exemple.

Consultez un exemple de statistiques avancées (en anglais)

Dans ces fichiers, pour chaque action compilée (tirs, mises en jeu, revirements et mises en échec), on sait qui était sur la patinoire pour les deux équipes. C’est ce qui permet de compiler les taux de possession de rondelle, calculés à partir du ratio des tentatives de tir. Sinon, Sportlogiq est la référence pour des statistiques plus poussées. C’est d’ailleurs cette entreprise établie à Montréal qui fournit notamment les statistiques que vous voyez à RDS et à TVA Sports. Les données sont recueillies par un mélange de vision par ordinateur, d’intelligence artificielle et de vérification humaine, nous explique Eugene Plawutsky, directeur des services professionnels chez Sportlogiq. Cette cueillette génère 4000 « évènements » par match. Ça peut expliquer la quantité de données que les diffuseurs peuvent ensuite nous présenter !

Équipes d’avenir

Dans la LNH, quelles seront les équipes dominantes dans cinq ans ? Bref, celles qui repêchent et développent le mieux leurs jeunes joueurs.

Sébastien Paquet

Réponse de Mathias Brunet

Je serais d’abord tenté de vous répondre les Ducks d’Anaheim, dont le directeur du recrutement amateur, le Québécois Martin Madden fils, est l’un des meilleurs de sa profession, et pas seulement parce qu’il est québécois ! Les Ducks entament la saison avec au centre de leur premier trio un favori pour le trophée Calder, Trevor Zegras, entouré à l’attaque de Mason McTavish, 18 ans, Maxime Comtois, 22 ans, Isac Lundestrom, 21 ans, sans oublier le défenseur Jamie Drysdale, 19 ans. Les Sénateurs d’Ottawa auront eux aussi une très belle équipe !

Pessimisme

Pourquoi aucun analyste n’est-il capable de faire une prédiction favorable à l’égard du Canadien pour la saison qui s’en vient ? Tout comme l’année passée, et c’était plus justifié, tout le monde les voyait dans la cave… Le Canadien a actuellement une bonne équipe. Moi, je le vois finir la saison deuxième ou troisième de sa division.

Alain Girard

Réponse de Mathias Brunet

Je suis généralement de nature optimiste. Mais quand on perd autant de leadership, Weber, Danault, Perry, sans oublier les absences de Price, Edmundson et Byron en début de saison, il faut aussi être réaliste. Nous ne sommes pas employés du Canadien. Mais vous savez, les prédictions, en début de saison, ça vaut ce que ça vaut ! Tant mieux si l’équipe nous surprend !