(Montréal) Le Canada n’a peut-être pas réussi à décrocher de médaille au relais mixte du Triathlon Mondial Groupe Copley, dimanche au Grand Quai du Vieux-Port de Montréal, mais il n’en est pas reparti les mains vides.

L’unifolié était représenté par quatre jeunes athlètes, dont deux Québécois, qui voulaient à tout prix prouver qu’ils peuvent prendre le relais lorsque l’on fait appel à eux. Malgré leur huitième place, le moral des athlètes canadiens était très bon après l’épreuve.

« Je trouve que c’est vraiment important de permettre à d’autres athlètes d’utiliser ces courses-là pour créer un plus grand bassin d’athlètes qui sont capables de courser. Si nos filles et nos gars au top ne peuvent pas courser, c’est important de montrer que nous avons des athlètes ici qui peuvent prendre la relève », a analysé Emy Legault, de L’Île-Perrot, qui en était à sa première participation à une épreuve de la Série de Championnat World Triathlon (WTCS).

Ce sont finalement les États-Unis qui ont décroché l’or, quand Chase McQueen s’est détaché de ses rivaux néo-zélandais et italiens pour franchir le fil d’arrivée avec cinq secondes d’avance sur son plus proche rival. Les États-Unis, qui comptaient aussi Taylor Spivey, Seth Rider et Kirsten Kasper dans leurs rangs, ont enregistré un chrono d’une heure, 25 minutes et 27 secondes (1 : 25 : 27) lors de cette course de format super-sprints.

Favoris après avoir raflé les trois places du podium à l’épreuve masculine la veille, les Français n’ont pas participé au relais mixte. Ils ont annoncé leur retrait en matinée.

Le Canada a quant à lui franchi le fil d’arrivée en 1 : 28 : 08. Seul le quatuor japonais, qui a été victime d’un problème mécanique dès la première portion de vélo, a terminé derrière les favoris de la foule.

L’étape de Montréal était présentée seulement 16 jours après la course de relais mixte des Jeux olympiques. Les athlètes canadiens qui ont terminé 15e à Tokyo, dont la Québécoise Amélie Kretz, n’étaient donc pas présents pour l’épreuve dans la métropole québécoise.

Legault, Brock Hoel, de Kelowna en Colombie-Britannique, Kira Gupta-Baltazar, de Kleinburg en Ontario et le Montréalais Jérémy Briand ont donc saisi leur chance de se faire valoir devant la centaine de personnes qui s’était rassemblées sur le toit du Grand Quai par ce dimanche ensoleillé.

« On a une équipe qui est jeune et beaucoup d’athlètes en développement. On avait une équipe qui était là pour prendre de l’expérience et c’est vraiment bien d’avoir une occasion de courir contre des équipes de haut niveau à l’international », a renchéri Briand.

Le Montréalais avait aussi participé à l’épreuve individuelle, mais il a été éliminé lors des qualifications, vendredi.

Le Canada vite rattrapé après un bon départ

Les Canadiens n’ont été dans le coup que quelques instants, dimanche, alors que Gupta-Baltazar a été la première à plonger dans les eaux du fleuve Saint-Laurent, sur le coup de 15 h 06. L’athlète de 19 ans en est ressortie en tête, mais a perdu du terrain par la suite.

« Kira a fait du bon boulot, c’est une bonne nageuse. Le peloton s’est regroupé au vélo, mais ça aurait pu être à son avantage s’il y avait eu un moins gros groupe, a estimé Briand. Ensuite, à la course à pied, il y avait de très bonnes coureuses avec elle. Notre deuxième relayeur (Hoel) s’est retrouvé avec un petit écart qu’il n’a pas été capable de combler dans l’eau, puis il s’est retrouvé seul au vélo.

« Être seul au vélo, c’est la pire situation. Dans un petit groupe, on peut s’entraider, mais nous nous sommes retrouvés seuls en queue de peloton. »

Pendant ce temps, le trio de tête s’est échappé et n’a plus jamais été inquiété.

« C’est la dynamique qui s’est produite aujourd’hui, mais peut-être qu’un autre jour, Kira se serait retrouvée dans un petit groupe en avant et la situation aurait été complètement différente », a noté Briand.

L’Allemagne, la Suisse, l’Australie et la République tchèque se sont emparées des positions quatre à sept, dans l’ordre.

Un nouveau format devant le public montréalais

Pour cette dernière épreuve de la fin de semaine, chacun des quatre athlètes des équipes a complété un triathlon de format super-sprint complet, avant de passer le relais à leur coéquipier, selon une séquence femme-homme femme-homme.

Comme ce fut le cas lors des épreuves individuelles, chaque athlète nageait 300 m, avant de faire 7,2 km de vélo et 2 km de course.

Ce format, bien plus court que la distance olympique, a semblé ravir athlètes et spectateurs.

« J’adore ce format, c’est très rapide et c’est court, a soutenu Legault. Ça permet de faire une distance différente de celle dont nous sommes habitués. »

Les organisateurs ont privilégié ce format pour relever le spectacle de leur évènement cette année. Les deux Québécois ont d’ailleurs senti l’énergie de la foule, qui les acclamait lors de chacun de leur passage.

« Il y avait du monde qui nous encourageait partout sur le parcours, a raconté Legault. Le monde criait partout “Go Canada”. J’ai adoré tout le parcours, c’était vraiment une belle expérience. »

L’an prochain, Montréal sera l’hôte des Championnats du monde de triathlon sprint et par équipe. Le format utilisé cette fin de semaine sera ainsi de retour devant le public québécois.

« Le triathlon est un sport en progression au Québec. Il y a un certain engouement, a soutenu Briand. On voit qu’avec la pandémie, les gens se mettent à faire du vélo et à courir, donc si ça peut encourager les gens à faire du triathlon et à garder de bonnes habitudes de vie, c’est tant mieux. »