(Montréal) Amélie Kretz a revu sa famille pour une première fois depuis janvier à son retour des Jeux olympiques de Tokyo et la triathlète est déjà de retour en isolement dans une chambre d’hôtel, mais pour une bonne raison.

Kretz et une centaine d’athlètes professionnels participeront ce week-end aux épreuves du Triathlon Mondial de la Série de Championnat World Triathlon (WTCS), à Montréal.

« Nous sommes tous en quarantaine stricte de trois jours à l’hôtel, puis nous allons ensuite rester dans une bulle, même les locaux, a expliqué Kretz lors d’un entretien téléphonique avec La Presse Canadienne plus tôt cette semaine. C’est le côté négatif un peu en ce moment. Après une semaine à la maison, j’aurais aimé passer un peu plus de temps en famille. Mais c’est un mal pour un bien. Le comité organisateur s’est battu pour avoir la course. Il fait un bon travail jusqu’à présent et je suis excitée de courir à la maison. »

Kretz a récemment terminé en 15position lors du triathlon féminin aux Jeux de Tokyo — la meilleure performance canadienne de l’histoire en triathlon féminin. Elle avait pris le 34rang cinq ans plus tôt aux Jeux de Rio. Kretz a également pris le 15rang à Tokyo avec l’équipe canadienne de relais mixte.

Si Kretz avait pu compter sur l’appui de sa famille à Rio, elle était seule avec la délégation canadienne à Tokyo, en raison des restrictions liées à la pandémie de COVID-19. Et puisque la triathlète de Sainte-Thérèse n’a pas participé aux quatre premières éditions du triathlon de Montréal, elle admet ne pas savoir à quand remonte la dernière fois où elle a participé à un triathlon devant autant de parents et amis.

« Ça doit remonter à mes années au niveau junior ou même à avant ça », a admis Kretz, en précisant que ses parents la suivent le plus souvent possible lors des compétitions internationales.

« La première année à Montréal, c’était en 2016 et je me préparais pour les Jeux, a-t-elle ajouté. Les années suivantes, c’est un mélange de blessures ou l’évènement ne cadrait pas dans mon calendrier ou Triathlon Canada ne voulait pas me mettre sur la liste de départ. Ce sera donc la première fois que j’ai l’occasion de courir à la maison. »

Kretz est la seule Canadienne en lice chez les femmes, tandis que Jérémy Briand, de Montréal, est l’unique Canadien inscrit chez les hommes. Briand, Brock Hoel, de Kelowna, en C. — B., Kira Gupta-Baltazar, de Kleinburg, en Ontario, et Emy Legault, de L’Île-Perrot, participeront à l’épreuve de relais mixte, dimanche.

On retrouvera également des membres de l’élite mondiale en triathlon, dont la médaillée d’or des Jeux de Tokyo Flora Duffy, des Bermudes.

Une nouvelle formule

Pour sa cinquième édition, le triathlon de Montréal aura lieu sous une nouvelle formule éliminatoire.

Les compétitions s’ébranleront donc sur le site du Grand Quai du Port de Montréal vendredi, avec la présentation de qualifications. Les dix premiers de chacune des courses de qualification, ainsi que les cinq premiers des courses de repêchage, progresseront jusqu’aux finales du lendemain.

Les 30 athlètes classés effectueront trois autres triathlons super sprints le deuxième jour. À la fin de la première course, 20 triathlètes se qualifieront pour l’étape suivante. À l’issue de la seconde course, seuls les 10 premiers passeront en finale.

« Nous voyons l’évolution du triathlon se dérouler sous nos yeux », a déclaré le président du Triathlon Mondial, Patrice Brunet.

Plutôt que de devoir franchir 1,5 kilomètre à la nage, 40 km en vélo et 10 km à la course, les triathlètes devront plutôt parcourir à répétition 300 m de nage, 6,6 km de vélo et 2 km de course. Les sprints durent donc moins de 25 minutes, plutôt qu’un peu moins de deux heures.

« Un triathlon qui est long, c’est plate à regarder, je suis le premier à le dire, a admis Brunet. Mais des triathlons comme ça, qui sont brefs et successifs, avec des éliminations, c’est vraiment excitant à regarder. »

Et pour ce qui est des athlètes, Kretz a admis ne pas savoir à quoi s’attendre puisque c’est la première fois que la WTCS présente un évènement du genre.

« Je crois que la stratégie samedi sera de conserver son énergie tout en s’assurant de ne pas être éliminée dans les premières rondes, a-t-elle noté. Mais c’est nouveau. Je crois qu’avant la dernière finale, nous aurons 20 minutes de repos.

« Les distances vont s’accumuler et à la fin du dernier triathlon samedi, nous aurons quasiment fait la distance olympique sur deux jours. Ce sont des sprints, mais en bout de ligne, ce sera une question d’endurance. »

Les épreuves auront lieu de 10 h 30 à 16 h, vendredi, puis en après-midi samedi et dimanche, peu importe la chaleur, a insisté Brunet. Le public est invité à suivre les courses autour du Grand Quai du Port de Montréal, mais l’accès au bâtiment est réservé aux compétiteurs et aux personnes accréditées.

Les triathlètes prendront ensuite la direction d’Edmonton par vol nolisé, afin de participer aux Finales du championnat mondial de triathlon, du 20 au 22 août.