Des photos d’une jeune Melissa Humana-Paredes âgée de quatre ans qui tenait une médaille olympique ont donné des indices sur la direction que sa vie allait prendre.

Son père, Hernan Humana, a été l’entraîneur des Canadiens John Child et Mark Heese, qui ont remporté la médaille de bronze aux Jeux d’Atlanta, en 1996, lors des débuts olympiques du volleyball de plage. Il a aussi entraîné le duo en 2000, pour les Jeux de Sydney.

Melissa savait dès un jeune âge ce que la poursuite vers l’excellence athlétique demandait.

« Je me souviens que mon père voyageait beaucoup. Il tentait de se qualifier pour les Jeux olympiques et ensuite, il est allé aux Jeux, a-t-elle dit. Il a donné à mon frère et moi une carte et il a mis des punaises sur les différents pays où il allait se trouver. Chaque semaine, il voyageait dans un nouveau pays et nous attachions une ficelle d’une punaise à l’autre pour suivre son parcours vers les Jeux. C’est là que j’ai vu ce que pourchasser ce rêve olympique voulait dire. »

La Torontoise de 28 ans espère boucler la boucle en gagnant une médaille olympique, et peut-être d’un métal plus précieux que celui qu’elle portait autour du cou lorsqu’elle était enfant.

Humana-Paredes et l’Ontarienne Sarah Pavan, les championnes du monde en titre en volleyball de plage, disputeront leur premier match aux Jeux olympiques de Tokyo le 24 juillet, contre les Néerlandaises Katja Stam et Raisa Schoon.

PHOTO RONALD ZAK, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Melissa Humana-Paredes et sa partenaire Sarah Pavan

« Je ne savais pas à quel point ces expériences allaient l’influencer, a expliqué Hernan Humana. Ç’a été assez dramatique. »

Hernan, qui a aussi l’équipe féminine de volleyball de l’Université York pendant une décennie, a été le premier entraîneur de sa fille et a surveillé ses équipes de volleyball intérieur et de plage jusqu’à ce qu’elle ait 17 ans.

Mon père sera toujours mon entraîneur. Il sait ce que ça prend pour aller aux Jeux olympiques. Il a toujours été à mes côtés et très utile.

Melissa Humana-Paredes

Hernan a joué pour l’équipe masculine de volleyball intérieur du Chili. La mère de Melissa, Myriam, était danseuse.

Malgré ce bagage, Melissa ne s’est pas démarquée en matière d’aptitudes physiques pour jouer au volleyball de plage, selon son père. Elle a toutefois montré de l’intelligence sportive et une passion pour le volleyball dès un jeune âge.

« Elle n’était pas grande ni forte physiquement. En fait, elle était mince et petite, s’est rappelé Hernan. Elle a fait des choses inhabituelles. Mécaniquement parlant, il y avait des choses que je passais des heures et des heures à enseigner aux enfants. Je lui lançais le ballon et elle le faisait tout de suite. C’est peut-être ce qui m’a montré qu’elle était spéciale. »

Melissa a insisté sur le fait que son père n’a mis aucune pression sur elle et son frère Felipe, qui joue également sur le circuit mondial de volleyball de plage, pour qu’ils se dirigent vers ce sport.

Melissa et Felipe ont cependant passé beaucoup de temps sur les terrains de volleyball de plage et ils ont aimé ce que Hernan y accomplissait.

« J’ai été impliquée dans plusieurs sports, mais le volleyball de plage était ma vraie nature, a-t-elle admis. Je le savais dès un très jeune âge. J’étais toujours près des plages à l’entraînement et je voyais comment les choses se déroulaient. C’était intrigant. J’ai été exposée à ce parcours olympique. Je savais les sacrifices qu’il fallait faire et ceux que mon père avait faits. »

Les sacrifices, dans la poursuite de la gloire olympique, en valent la peine selon Melissa.

« Je ne prends pas ça à la légère de représenter le Canada et de porter la feuille d’érable », a-t-elle conclu.