La Coupe du monde de Tokyo aura bel et bien lieu malgré l’état d’urgence en vigueur dans la capitale japonaise. Tour d’horizon avec le directeur en chef technique de Plongeon Canada, Mitch Geller.

D’abord annulée, puis finalement reportée, la Coupe du monde de plongeon prévue à Tokyo aura bel et bien lieu malgré l’état d’urgence en vigueur dans la capitale japonaise. Tour d’horizon de la situation avec le directeur en chef technique de Plongeon Canada, Mitch Geller.

La Coupe du monde de Tokyo sera la première compétition internationale des plongeurs canadiens depuis plus d’un an, excluant le Défi virtuel des nations. Sa tenue étant demeurée incertaine depuis quelques semaines, elle représentera finalement la chance ultime du Canada pour garantir davantage de places en vue des Jeux olympiques.

« On ne pensait pas qu’on allait y être avant de véritablement faire le voyage », a assuré Mitch Geller, joint par Sportcom. « On a eu deux semaines pour réunir tous les documents requis pour le vol, pour les visas, pour les tests (à la COVID-19). Le personnel de Plongeon Canada a travaillé fort pour que tout soit conforme et nous en sommes très reconnaissants », a-t-il ajouté en direct de Tokyo.

Sur place, les membres de la formation canadienne sont autorisés à ne visiter que les chambres de la même aile de leur hôtel et prennent leur repas dans leur chambre respective. Ils quittent leur hébergement seulement pour les séances d’entraînement quotidiennes, d’une durée de quatre heures chacune.

« C’est aussi une grosse partie du défi. Il y a plusieurs règles très restrictives à suivre afin d’assurer la sécurité de tous. Tout le monde semble content d’enfin pouvoir reprendre ce pour quoi on s’entraîne et l’objectif central demeure les qualifications olympiques », a indiqué M. Geller.

En quête de billets olympiques

Si l’équipe nationale de plongeon avait décidé de ne pas participer à la Coupe du monde de Tokyo, elle aurait dû faire une croix sur les places de qualification qui lui restent à gagner pour les Jeux.

Vincent Riendeau et Nathan Zsombor-Murray tenteront d’assurer une place au Canada au 10 m synchronisé, tandis que Meaghan Benfeito et Caeli Mckay voudront en faire autant à l’épreuve féminine.

Au 3 m synchro masculin, Thomas Ciprick remplacera François Imbeau-Dulac comme partenaire de Philippe Gagné. Souffrant d’une hernie discale à une vertèbre du cou (C5), Imbeau-Dulac a dû faire l’impasse sur le voyage en Asie pour continuer ses traitements.

« La blessure de François affecte sa force et ses performances. On a donc décidé de le remplacer par le jeune Thomas Ciprick, qui démontre un énorme potentiel. Nous sommes ravis de ce que Philippe Gagné et lui font en ce moment. Si on obtient une place pour les Jeux, on pourra voir ensuite qui sera de l’équipe olympique », a expliqué Mitch Geller.

Gagné, Zsombor-Murray et Cédric Fofana essayeront également d’obtenir des places individuelles aux épreuves de 3 m et de 10 m. Pour l’instant, le seul billet confirmé pour les épreuves individuelles masculines en est un au 10 m.

Tâter le terrain

Jennifer Abel et Mélissa Citrini-Beaulieu ont déjà confirmé leur participation aux Jeux olympiques en étant décorées d’une médaille d’argent au 3 m synchronisé, lors des Championnats du monde de 2019. Deux places canadiennes sont également acquises aux deux épreuves individuelles féminines, dont celle de 3 m à laquelle prendra part Pamela Ware la semaine prochaine. Pourquoi prendre des risques et participer à cette Coupe du monde, alors ? Pour se familiariser avec l’environnement et faciliter la visualisation des prochaines semaines.

« L’idée est de voir ce qui va bien et ce qui va moins bien, mais il y a aussi beaucoup d’éléments visuels à prendre en considération pour les plongeurs comme les installations, la disposition de la piscine ou la couleur de l’eau. Au final, ça peut faire une grande différence », a précisé Mitch Geller.

« C’est important de constater s’il y a certains trucs qui affectent les athlètes pour savoir si on doit s’ajuster à l’entraînement. On doit d’abord les identifier pour se coller le plus possible au site olympique et les anticiper. »

Mitch Geller a cité en exemple les Jeux olympiques de Rio, où les épreuves de plongeon ont été présentées à l’extérieur. L’équipe nationale avait pris part à des séances d’entraînement à Cuba pour plonger en considérant les conditions météorologiques.

Déjà, il estime que de nouveaux tremplins pourraient être installés à leur retour à Montréal, question de se préparer avec de l’équipement d’une usure similaire.

« Le site de Tokyo est très beau et tout le monde semble confortable. On jugeait essentiel que les athlètes aient droit à une préparation complète sur le site de compétitions pour connaître ce qu’elles auront à affronter. »

La Coupe du monde de Tokyo débutera samedi avec la présentation du 3 m synchronisé féminin et du 10 m synchronisé masculin. Jennifer Abel, Mélissa Citrini-Beaulieu, Vincent Riendeau et Nathan Zsombor-Murray seront en action.