Les équipes canadiennes de rugby à 7 ont renoué avec la compétition au début du mois d’avril à l’occasion de deux tournois invitations disputés sous la chaleur accablante de Dubaï. Un scénario idéal pour remettre la machine en marche en vue des Jeux olympiques de Tokyo après plus d’un an sans affronter d’autres nations.

Elissa Alarie, Pamphinette Buisa, Bianca Farella et Karen Paquin se sont rendues aux Émirats arabes unis à la fin du mois de mars avec l’équipe nationale. Les quatre Québécoises et leurs coéquipières y ont finalement remporté cinq de leurs six affrontements du premier tournoi pour être couronnées championnes. La fin de semaine suivante, elles ont subi deux défaites aux mains des Françaises, dont une au compte de 17-12 en grande finale.

Une première et une deuxième places ont eu de quoi satisfaire les représentantes de l’unifolié, qui souhaitaient d’abord et avant tout en profiter pour s’évaluer après une longue pause forcée par la pandémie.

« On considérait ça comme deux tournois d’entraînement. Beaucoup de filles ont eu du temps de jeu et on a pu faire rouler l’effectif, a mentionné Karen Paquin. La préparation était plus importante que les points au tableau et à ce niveau-là, on est très satisfaites de ce qu’on a réussi à construire toutes ensemble. »

Pamphinette Buisa retient également plusieurs éléments positifs de ce passage au Moyen-Orient. Les Canadiennes ont su tirer profit de chaque journée en prenant part à plusieurs entraînements. Le format bulle de la ville de Dubaï étant moins contraignant pour les équipes sportives que les protocoles mis en place en sol canadien, elles ont finalement pu organiser un véritable camp préparatoire tout en minimisant les risques.

« L’adaptation au voyage, au décalage horaire, ça faisait longtemps qu’on avait vécu ça et tout est revenu d’un coup ! On a fini deux tournois sans cas [de COVID-19], toutes en sécurité, alors c’est un succès. On a aussi une meilleure idée d’où nous sommes et de ce que nous avons à améliorer », a souligné Buisa.

Ç’a tellement fait du bien d’être de retour. Pratiquer, c’est bien, mais il n’y a rien comme jouer un tournoi.

Karen Paquin

Contraste avec l’hiver canadien

Karen Paquin était impatiente de constater comment son corps allait réagir une fois qu’elle serait exposée à la chaleur. Après un long hiver au Québec, elle a été agréablement surprise, ce qui est de bon augure pour les Jeux olympiques, où les hautes températures risquent de représenter un défi supplémentaire.

« Les premiers jours, c’est vraiment un choc. T’as l’impression de jouer dans un four ! C’est incroyable », a-t-elle indiqué, alors que la chaleur avoisinait les 40 degrés Celsius.

Le format des compétitions a toutefois facilité la tâche des formations présentes. Aucune limite n’a été établie en ce qui a trait le nombre de substitutions permises au cours d’une même partie, ce qui leur a permis d’essayer différentes stratégies.

« On n’économisait pas notre énergie. Dès que tu t’effondrais, quelqu’un prenait ta place. Ça faisait penser au hockey ! Tu peux te permettre de jouer plus et tu ne ménages pas les efforts », a ajouté Paquin.

« Ce qui m’a le plus manqué, c’est le contact. Je suis une joueuse très physique et j’avais hâte de montrer cet aspect-là de mon jeu. »

Prochaine étape ?

L’équipe canadienne reviendra au pays à la fin de la semaine et entamera une période de quarantaine à Squamish, en Colombie-Britannique. Difficile, donc, de prévoir un calendrier préparatoire d’ici son périple à Tokyo. Même le départ vers Dubaï était rempli d’incertitude, alors que les athlètes ont attendu jusqu’à la dernière minute avant de réellement croire à un retour au jeu sur la scène internationale.

« J’ai attendu le plus possible et j’ai fait ma valise quelques heures seulement avant qu’on parte. Honnêtement, je ne pensais pas qu’on allait être en mesure de quitter parce qu’on avait fait face à plusieurs annulations dans les derniers mois », a admis Pamphinette Buisa.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE TWITTER DE RUGBY CANADA

Pamphinette Buisa

« On ne peut rien tenir pour acquis. Juste de renouer avec la compétition, le terrain et l’ambiance [à Dubaï], ç’a été du gros plaisir de pouvoir vivre ça et on s’estime déjà très chanceuses », a conclu Karen Paquin.