À l’évocation de la Finlande, on pense instinctivement au hockey, au ski de fond. Au fait qu’elle est dirigée par une femme, Sanna Marin. Au mölkky, même. À bien des choses, en fait, mais assurément pas au baseball. Et pourtant.

Les mélanges des genres aboutissent parfois à des créations surprenantes. C’est un peu ce qui arrive lorsque Lauri Pihkala, athlète et professeur finlandais, part étudier le baseball aux États-Unis et en revient avec les bases de sa future version maison, autour de 1920, qui sera mariée avec des jeux d’équipe traditionnels.

Très populaire dès la décennie suivante, le pesäpallo est souvent considéré comme le sport national de la Finlande, bien que le hockey et le soccer comptent davantage de participants.

Alors, comment se joue notre balle dans le Nord européen ? Vraiment différemment…

Bien sûr, on reconnaîtra l’essence du baseball américain. Mais, parmi les dissemblances notables :

· le lanceur se trouve à côté du marbre et lance la balle verticalement ;

· les coups de circuit hors du terrain ne sont pas valorisés. C’est même une fausse balle, en fait ;

· les quatre buts ne sont pas positionnés en forme de losange, mais en zigzag.

C’en sont trois évidentes qui nous ont frappé (voir les règles en bref pour plus de détails).

Pour donner suite à ces caractéristiques, ajoutons que le défi n’est donc pas de toucher à la balle et de la cogner le plus loin possible, mais de la placer avec précision pour faire avancer ses coéquipiers. La tactique et l’anticipation, tant offensive que défensive, jouent un grand rôle.

Pour bien comprendre le baseball finlandais, on vous conseille fortement de regarder la vidéo suivante :

> Voyez une vidéo expliquant les règles du pesäpallo (en anglais)

Après trois, quatre visionnements, armé d’une cafetière, ça devrait commencer à rentrer…

Pas pour Lassi Lappalainen

Sport national ou pas, même en Finlande, le pesäpallo ne fait pas l’unanimité.

« Le baseball finlandais, soit on aime, soit on déteste », lit-on sur le site web Voici la Finlande.

Originaire d’Helsinki, le rapide milieu de terrain du CF Montréal Lassi Lappalainen a choisi son camp depuis longtemps. Voici ce qu’il en a dit dans un échange de messages que nous a transmis le service des communications du club. Messages ponctués de quelques émojis de bonhomme riant aux larmes…

« Pour être honnête, je ne le connais pas tant que ça, je ne suis pas le plus grand fan du pesäpallo. J’y ai joué à quelques reprises à l’école, mais tout ce que je peux en dire, c’est que c’est une version boiteuse du baseball [lol]. »

Et « boiteuse » n’est pas le mot qu’il a utilisé !

Lappalainen ne compte assurément pas parmi les spectateurs, mais il existe une Coupe du monde de pesäpallo. L’Australie, la Suède, l’Allemagne, la Suisse et l’Inde y sont entre autres représentées.

Dans les 10 Coupes du monde tenues depuis 1992, la Finlande a remporté absolument toutes les médailles d’or ! Hommes, femmes et équipes mixtes.

À la fin des années 1990, le monde du pesäpallo est ébranlé par un scandale de tricherie dans son circuit majeur. L’issue de cinq matchs figurant à la liste de l’organisme de paris finlandais a été truquée. Après l’interrogatoire de plus de 400 personnes, une trentaine se retrouvent devant les tribunaux, dont une partie sera condamnée à verser une amende.

> Consultez le site de la ligue élite finlandaise

Les règles en bref

— Seuls les circuits intérieurs sont admis.
— Se joue à neuf contre neuf, mais en deux périodes de quatre manches. S’il y a égalité après deux périodes, on en ajoute une troisième.
— L’équipe au bâton peut insérer jusqu’à trois frappeurs-surprises (jokers) n’importe quand dans une demi-manche.
— Cette dernière se termine après trois retraits, ou si un tour complet du rôle des frappeurs prend fin sans qu’au moins deux points aient été inscrits. Mais, attention, la notion de retrait est différente du baseball américain. Celle de prise aussi, d’ailleurs…
—… bref, on y revient : allez voir la vidéo ! Impossible de tout résumer ici.

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