Chaque semaine, les journalistes des Sports de La Presse répondent à une question dans le plaisir, et un peu aussi dans l’insolence

Miguel Bujold

Contrairement à la majorité des gens, je préfère généralement les uniformes lorsque l’équipe joue à l’étranger et qu’elle porte son maillot blanc, du moins au football. Les Raiders de Las Vegas, les Steelers de Pittsburgh, les Cowboys de Dallas, qui eux jouent presque toujours en blanc, et les Patriots de la Nouvelle-Angleterre ont tous de beaux uniformes, mais encore plus lorsqu’ils sont sur la route. Idem pour mon préféré de tous, celui des 49ers de San Francisco, lorsqu’ils portent le maillot blanc et le pantalon doré. Occasionnellement, les Niners ont un pantalon blanc, mais c’est moins réussi. Les uniformes à une seule couleur ou presque, c’est à éviter. Vous noterez que toutes les équipes mentionnées plus haut ont connu leur heure de gloire à une certaine époque. Impossible pour moi d’apprécier un uniforme d’une équipe perdante qui n’a jamais rien gagné. L’uniforme doit avoir brillé sous les réflecteurs dans des matchs de championnat pour avoir la cote.

Mathias Brunet

PHOTO TIRÉE DU SITE HOCKEY TIME

Larry Robinson avec le beau chandail de la Suède sur le dos. Mats Naslund avec celui d’Équipe Canada.

Les plus beaux uniformes sont parfois les plus simples : des couleurs vives, trois couronnes. Peut-être parce que Mats Naslund était mon idole de jeunesse, que le groupe ABBA a bercé mon enfance (mon premier microsillon reçu en cadeau à l’âge de 6 ans), que j’aime le modèle social suédois, j’ai toujours affectionné l’uniforme de l’équipe nationale de hockey de la Suède. J’ai toujours trouvé aussi que le bleu royal se mariait parfaitement au jaune. Une photo légendaire marquera les esprits en 1984 à la suite de la Coupe Canada : Larry Robinson regarde avec affection son coéquipier Naslund après un match entre la Suède et le Canada. Les deux viennent d’échanger leur gilet. Les manches de celui de la Suède atteignent à peine les avant-bras de Robinson, 6 pieds 3 pouces, tandis que Naslund flotte dans celui du Canada, du haut de ses 5 pieds 7 pouces et 160 livres… De grands joueurs ont porté cet uniforme : Lidstrom, Zetterberg, Forsberg, Alfredsson, Sundin, Lundqvist, Sedin, Salming, Naslund, Karlsson, Nilsson, Hedman.

Frédérick Duchesneau

PHOTO GEOFF BURKE, USA TODAY SPORTS

L’uniforme de l’équipe de football de Washington porté par Alex Smith (11)

Confidence de mode. D’aucuns souligneront que, pour moi, l’usage du mot « mode » devrait être prohibé. Donc, confidence vestimentaire : le bourgogne est sans contredit la couleur que je déteste porter. Le bourgogne dans une coupe, souvent. Sur moi, jamais. Pourtant, l’uniforme que je préfère, et depuis longtemps, c’est celui de l’équipe de football de Washington. (Je sais, il fallait que je tombe sur la seule équipe sans nom.) Le mélange de rouge vin et de doré est, à mon humble avis, magnifique. À défaut de l’aimer, vous conviendrez à tout le moins qu’il est unique. Un peu comme l’était jadis la combinaison de vert et de bleu de l’uniforme des Whalers de Hartford. On aime ou on n’aime pas. Donc, pour ma part, je vote pour l’équipe de football dont on ne doit plus prononcer le nom. Avec une mention au chandail blanc des Red Wings. À la fois le plus épuré et le plus beau de la LNH.

Richard Labbé

PHOTO RON JENKINS, ASSOCIATED PRESS

Garrett Gilbert (3) et Dalton Schultz (86) dans l’uniforme des Cowboys de Dallas

C’est drôle, parce que j’ai tendance à croire que les plus beaux uniformes sont ceux d’équipes qui n’existent plus, fouillez-moi pourquoi. C’est ainsi que, même après toutes ces années, j’ai encore un faible pour le fabuleux maillot blanc des Barons de Cleveland, l’excellent chandail bleu des Scouts de Kansas City, et puis c’est bien pour dire, mais le blanc des North Stars du Minnesota, celui avec les N sur les épaules, me donne encore des frissons. Il y a une place au paradis aussi pour le bleu poudre des Expos. Mais le summum de l’élégance, c’est bien sûr l’uniforme des Cowboys de Dallas, surtout à la télé quand les lumières des stades viennent jaillir sur le casque argenté, orné de cette fière étoile bleue qui représente des siècles de domination et de puissance sur le gridiron. On me fera remarquer que les Cowboys ne sont pourtant pas une équipe défunte, mais je ferai remarquer, en retour, que la fiche du club cette saison s’approche de la mort clinique.

Guillaume Lefrançois

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Wayne Gretzky à l’époque où il évoluait avec les Oilers d’Edmonton

C’est peut-être l’effet du cahier d’autocollants Hockey 1987 de Panini, avec Grant Fuhr en couverture. C’est peut-être parce que la toute première rondelle que j’ai eue en était une des Oilers. Mais le chandail des Oilers d’Edmonton des années 1980 m’a toujours marqué. Le bleu royal, le logo avec la goutte d’huile (ou est-ce une flamme ? Allez savoir, ce n’était pas écrit dessus)… Rien de bien compliqué, admettons-le. Le chandail actuel est d’ailleurs presque identique, mais les zones orange et bleu ont été inversées. Mais qu’on se le dise : c’était bien plus beau avec une prédominance de bleu. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas par nostalgie de Wayne Gretzky que j’ai choisi ce chandail. On sait tous – et la science l’a démontré – que Mario Lemieux lui était largement supérieur. Mention honorable aux manteaux rouges avec des pique-pique des Road Warriors.

Simon-Olivier Lorange

IMAGE TIRÉE DU SITE DE L’ÉQUIPE

Le chandail des Mighty Ducks d’Anaheim

Je redoute déjà le ressac haineux, mais jamais un uniforme ne m’émouvra autant que le troisième chandail qu’ont porté les Mighty Ducks d’Anaheim en 1995-1996. Oui, oui, on parle bien du maillot turquoise, du gardien-canard géant qui surgit de la glace et de cette typographie qui a ruiné la vie des descripteurs qui tentaient de lire les noms et les numéros depuis la galerie de la presse. Personne ne convaincra mon jeune moi de 10 ans que ce n’était pas l’accessoire mode le plus chic et de bon goût jamais proposé par une organisation sportive. La prochaine fois, je vous raconterai à quel point le Canadien m’a brisé le cœur, en 1997, quand la promesse d’un nouveau chandail s’est soldée par un logo légèrement agrandi, une typographie arrondie et des numéros plus dégagés. On n’avait visiblement pas retenu ma suggestion du concours de dessins organisé à l’époque par La Presse.

Alexandre Pratt

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Le chandail des Sounders de Seattle, d’un vert électrisant

Si vous voyez quelqu’un courir sur le mont Royal avec un maillot du Sporting de Kansas City ou des Timbers de Portland, c’est probablement moi. J’adore les maillots de la MLS. Ils sont colorés et audacieux. Surtout ceux des Sounders de Seattle. Est-ce que je porterais leur chandail vert néon au mariage de notre aîné ? Absolument. Et le bleu deux tons à celui de notre cadet !