Ce que deux semaines d’entraînement peuvent faire…

Après une première sortie difficile à l’International Swimming League (ISL), à la mi-octobre, la nageuse québécoise Mary-Sophie Harvey a rebondi avec aplomb au deuxième match, contribuant à la victoire convaincante d’Energy Standard, lundi, à Budapest.

Cinquième au 200 m dos dimanche, la Montréalaise de 21 ans a terminé sixième du 200 m papillon et troisième du 100 m quatre nages individuel (QNI), procurant neuf points à son équipe lors de la deuxième et dernière journée de ce sixième match de l’ISL.

« Sincèrement, j’ai quand même été surprise », a réagi Harvey en soirée depuis la Hongrie.

« Le premier match a été assez difficile. On a ensuite eu deux semaines d’entraînement. Ce sont les deux semaines les plus stables que j’ai eues depuis mars et le début de la pandémie. Je n’ai pas nécessairement clenché et fait plein de millage. »

Juste le fait d’être dans un environnement stable, de pouvoir s’entraîner à un horaire fixe, de connaître le plan, ça m’a vraiment beaucoup aidée.

Mary-Sophie Harvey

L’ancienne vice-championne mondiale junior a largement amélioré ses temps par rapport à son premier essai, il y a deux semaines. Son chrono de 58,92 s au 100 QNI, réussi moins de 20 minutes après son 200 m papillon, lui a particulièrement fait plaisir.

Elle a brandi le poing après avoir touché le mur après sa jeune coéquipière biélorusse Anastasiya Shkurdai (17 ans), gagnante en 58,34 s.

Harvey a ainsi battu son propre record provincial réalisé le 17 octobre à Budapest (1:00,20). « Ça faisait un certain temps que je voulais faire en bas de la minute. Le 200 papillon a fait vraiment moins mal [qu’au premier match]. Je l’ai mieux jaugé, j’ai baissé de trois secondes et je me suis mieux sentie pendant la course. Ça m’a donné le petit boost dont j’avais besoin pour le 100 QNI. Je suis très contente. En plus, j’ai sauté le 59 secondes pour aller directement à 58 ! »

Sa troisième place lui permet d’égaler son meilleur résultat réussi l’an dernier au 400 QNI. La native de Trois-Rivières se réjouissait aussi d’avoir eu l’occasion de participer au premier relais de sa carrière dans l'ISL la veille (6e au 4 X 100 m libre).

« Le 200 dos, que j’avais fait 20 minutes avant, m’est un peu rentré dans les jambes à la fin du 100 m, mais j’étais contente de pouvoir le faire pour l’équipe. C’est une chose à rayer de ma bucket list ! »

« Voler » des points et des bourses

Avec un total de 609 points, Energy Standard, même privée de sa meilleure nageuse Sarah Sjöstrom, blessée, a largement dominé le classement final pour signer sa première victoire de la saison.

La formation qui représente Paris a facilement devancé les Titans de Toronto (448), nouvelle équipe menée par Kylie Masse. Grâce à une victoire convaincante au « tournoi » éliminatoire de 50 dos, la championne mondiale de Toronto a fini quatrième « marqueuse » avec 57,5 points. À noter les deux bons relais de Brent Hayden, le revenant de 37 ans.

Blanchie au premier match, Harvey a amassé 10,5 points, ses premiers de la saison. La veille, elle avait perdu ses quatre points associés à sa cinquième place au 200 m dos en vertu de la règle du « jackpot ». Celle-ci permet à une gagnante de « voler » les points et les bourses de ses concurrentes si elle les devance par une marge prédéterminée.

Dans un entretien avec La Presse, Harvey avait vivement critiqué cette nouvelle formule, affirmant qu’elle pénalisait injustement des nageuses de l’ombre comme elle.

« Même si ç’a vraiment mieux été que le premier match, je pense encore ce que j’ai dit, a-t-elle précisé. Personnellement, je trouve que cette règle va un peu à l’encontre de ce qu’ils [les organisateurs] nous ont vendu. »

Harvey n’aura pas deux autres semaines pour se mettre à niveau. Son prochain match commence dès jeudi. « La progression ne sera peut-être pas la même, mais l’objectif restera : m’améliorer à chaque match. »