Certains athlètes canadiens sont confiants que les Jeux olympiques de Tokyo puissent avoir lieu l’été prochain sans vaccin pour la COVID-19, mais pas nécessairement parce que le président du comité organisateur et le Comité international olympique l’affirment.

Rosannagh MacLennan, double médaillée d’or olympique en trampoline, garde confiance en voyant la LNH et la NBA disputer des matchs dans des villes-pôles, et en regardant les Internationaux de tennis des États-Unis à New York.

La gymnaste ontarienne croit que ces sports fournissent le modèle à suivre pour tenir des évènements sportifs à grande échelle pendant une pandémie sans vaccin.

« Je crois que c’est possible », a déclaré MacLennan à La Presse Canadienne.

« Nous regardons les circuits professionnels et, bien sûr, c’est différent. Mais je pense que nous pouvons en apprendre beaucoup des villes-pôles qu’ils ont créées, des politiques et pratiques qu’ils ont mis en place, de ce qui a fonctionné et de ce qui n’a pas fonctionné. »

David Shoemaker, chef de la direction du Comité olympique canadien (COC), partage l’opinion que les sports professionnels pourraient être en train de paver la voie aux Jeux d’été de 2021.

« Le comité organisateur de Tokyo 2020 et le CIO, avec l’appui de (l’Organisation mondiale de la santé), se sont engagés à tenir des Jeux simplifiés et sécuritaires », a-t-il déclaré dans une déclaration acheminée à La Presse Canadienne.

« Le COC est encouragé par ce que nous avons vu jusqu’à maintenant dans certains sports professionnels, incluant le soccer européen, la NBA, la LNH, le golf professionnel et le tennis professionnel. Nous allons continuer d’en tirer de nombreuses leçons pour documenter notre propre préparation, et consulter nos organisations nationales sportives avec la santé et la sécurité des athlètes canadiens comme balise. »

Le Canada a posé l’audacieux geste de déclarer que ses athlètes ne participeraient pas aux Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo à l’été de 2020, citant des inquiétudes liées à la sécurité face à la pandémie croissante. Deux jours plus tard, le comité organisateur de Tokyo et le CIO annonçaient le report des Jeux jusqu’en 2021.

Récemment, Torisho Muto, chef de la direction du comité organisateur de Tokyo, a affirmé que les Jeux pourraient avoir lieu sans un vaccin. John Coates, un membre du CIO, a aussi déclaré que les Jeux pourraient être présentés, malgré la pandémie.

La lutteuse Erica Wiebe, championne olympique, et le marcheur Evan Dunfee, peuvent imaginer le tout, bien qu’ils doutent que des spectateurs seront admis pour les voir à l’œuvre.

Paul Ragusa, l’entraîneur de Wiebe, est également un épidémiologiste à l’emploi de la Santé publique en Alberta.

« Je me sens tellement confiante de l’avoir dans mon coin en lutte olympique, mais aussi pour gérer le tout et demeurer informée dans une perspective sanitaire », a déclaré Wiebe.

« J’ai le sentiment que le virus sera parmi nous pendant une longue période de temps. Une fois que nous aurons un vaccin, il faudra beaucoup de temps pour arriver au stade où tout le monde aura été vacciné. Cependant, nous avons vu des moyens où nous pouvons avancer et trouver des solutions sans un vaccin », a ajouté Wiebe.

Dunfee avoue qu’il se sent un peu « blasé » par l’optimisme du CIO, bien que le médaillé de bronze du 50 km aux Championnats du monde, l’an dernier, croit qu’il participera aux Jeux olympiques l’été prochain.

« Leur principal souci est leurs commanditaires. Ce ne sont pas les athlètes », a-t-il affirmé en parlant des dirigeants du CIO. […] Je pense que les Jeux auront lieu sans vaccin, peu importe si c’est quelque chose qui devrait arriver ou non […] Je n’ai aucun doute que le CIO va faire tout en son pouvoir pour s’assurer qu’ils aient lieu. »