Roseline Filion a très hâte d’effectuer son prochain grand plongeon. Dès lundi, elle deviendra l’une des membres de l’émission Tout un matin, sur ICI Radio-Canada Première, où elle sera responsable des informations sportives.

L’ancienne plongeuse, double médaillée olympique en 2012 et en 2016, voit ainsi le jumelage de deux de ses passions : le sport, bien entendu, mais aussi le domaine des communications qu’elle a étudié à l’université, puis perfectionné à travers diverses expériences dans la province.

« Le travail de radio, quotidien et à temps plein, c’est quelque chose que j’ai toujours souhaité. Je suis heureuse que l’occasion se soit présentée et que je puisse parler de sports tous les jours », raconte la jeune trentenaire.

Retraitée depuis 2016, Roseline Filion est passée par l’École de radio et télévision Promédia avant de multiplier les expériences. À la télévision, on l’a notamment vue dans l’émission ALT, sur Vrak, puis à la barre des Héros du samedi, sur ICI Radio-Canada Télé. Pour la radio, un média « qu’elle a appris à aimer », il lui a fallu faire ses gammes en région. « J’ai fait mon temps de glace un peu partout », résume-t-elle plutôt en empruntant un terme de hockey.

« L’été dernier, j’ai travaillé sur les heures du matin à Énergie Sherbrooke et plus récemment à CIME FM [Laurentides] le dimanche de 16 h à 19 h. C’était une émission très musicale dans laquelle j’avais l’occasion de choisir mes propres sujets, de parler avec les gens ou de faire des concours. Je ne parlais pas de sports, mais j’étais seule en studio. Je gérais une console et je faisais plusieurs choses en même temps. »

J’aime le contact plus direct avec le public. Les gens vont t’écrire sur la messagerie texte ou t’appeler en studio pour participer. C’est très différent des expériences que j’ai eues avec la télévision.

Roseline Filion

Ce n’est pas le direct et le travail sous pression qui vont lui faire peur. Une certaine maîtrise de soi s’acquiert quand quatre années de travail se jouent sur cinq sauts, en finale des Jeux olympiques, devant les caméras du monde entier.

Lors des auditions, au cours desquelles elle a notamment dû préparer un sujet sport et société, elle pense que sa personnalité a fait la différence.

« Je pense qu’ils ont surtout apprécié mon expérience d’athlète, précise la jeune femme de 33 ans. Ça a joué en ma faveur parce que le sport est vraiment inné chez moi. Ça fait partie de qui je suis. J’en ai fait toute ma vie et je suis passionnée. C’est un super bon fit, c’est naturel.

« Je n’ai pas la connaissance absolue dans le monde du sport, mais j’ai cette curiosité qui va me permettre d’aller chercher les informations. »

Un nouveau rythme de vie

Pour retrouver une équipe « le fun » et « dynamique », Roseline Filion devra modifier son rythme de vie. Elle se lèvera au beau milieu de la nuit afin d’être prête pour le début de l’émission, à 5 h 30.

« Ce n’est pas quelque chose qui me fait peur. Je suis très disciplinée, de par ma carrière sportive, et je l’ai déjà fait sans problème à Sherbrooke, répond-elle. Il y a tellement de gens qui font ce métier et qui sont capables d’avoir une belle vie normale. »

PHOTO PATRICK WOODBURY, ARCHIVES LE DROIT

Roseline Filion en action en 2016

Cette nouvelle fonction ne l’empêchera d’ailleurs pas de continuer à développer d’autres projets. La télévision ? En étant à la Maison de Radio-Canada, elle n’aurait pas grand chemin à parcourir pour « amener [son] opinion et [ses] connaissances » sur certains plateaux.

Et Immersia, son entreprise de jeux d’évasion qui compte deux succursales dans la couronne nord de Montréal ? Elle ne la fera pas rouler au quotidien, mais elle reste impliquée dans la création des jeux et les grandes décisions.

Entre tous ces projets, elle dit avoir trouvé un « bel équilibre ». Et quand son poste à Tout un matin lui a été confirmé, elle n’a pas manqué d’avertir ceux qui ont marqué son ancienne vie sportive et qui participent encore à cet équilibre.

« Toute mon équipe de plongeon le savait. Meaghan [Benfeito] est super heureuse pour moi. Elle trouvait que ce poste m’allait comme un gant et que je trouvais ma place dans le monde des médias. »