(Moscou) La Fédération russe d’athlétisme (Rusaf) n’a pas payé à temps une amende infligée par la fédération internationale (World Athletics) pour violation des règles antidopage, un nouveau manquement qui met en péril la participation d’athlètes russes aux prochains JO.

« Malheureusement, cet argent n’a pas été trouvé », a affirmé mercredi le président de Rusaf, Evguéni Iourtchenko, cité par l’agence publique TASS, en précisant que les « négociations » avec la fédération internationale d’athlétisme se poursuivaient.

La Rusaf avait jusqu’au 1er juillet pour payer cette amende de cinq millions de dollars (4,46 millions d’euros) imposée en mars par World Athletics. En cas de non-paiement dans les délais impartis, son quota de dix athlètes russes autorisés à participer aux Jeux de Tokyo en 2021 sous bannière neutre est théoriquement suspendu.

Évoquant un « manque de ressources financières », Evguéni Iourtchenko a dit espérer « du bon sens de la part de World Athletics », en particulier compte tenu du « coronavirus » et « de la situation économique difficile dans le monde ».

« Je tiens à préciser que la somme demandée est beaucoup plus élevée que celle qui est brandie dans les médias », a-t-il poursuivi, sans évoquer toutefois un autre montant, selon TASS.

Cité par les agences russes, le ministre russe des Sports, Oleg Matytsine, a annoncé mercredi que son ministère avait envoyé une lettre à World Athletics et au Comité international olympique pour que « les sanctions visant la fédération ne se répercutent pas sur l’activité de nos sportifs ».

La semaine dernière, les stars de l’athlétisme russe, Maria Lasitskene, Sergey Shubenkov et Anzhelika Sidorova, avaient interpellé le président Vladimir Poutine sur la « situation catastrophique » de leur sport, l’appelant à agir pour ne pas être privés des JO de Tokyo.

World Athletics a gelé en novembre 2019 le processus permettant à des athlètes triés sur le volet de participer aux compétitions hors de Russie, Rusaf étant accusée d’avoir aidé le vice-champion du monde de hauteur 2017, Danil Lysenko, à échapper à une sanction pour manquements à ses obligations de localisation pour des contrôles antidopage inopinés.  

L’instance avait également gelé le processus de réintégration de la Russie, suspendue depuis novembre 2015 pour avoir instauré un système de dopage institutionnel.