(Montréal) Une conférence de presse prévue pour cet après-midi sera le signal d’une reprise graduelle de certains sports récréatifs au Québec.
L’allocution que doit prononcer Isabelle Charest, ministre déléguée à l’Éducation, englobera le golf et le tennis au sein d’un premier groupe d’activités qui recevront le feu vert du gouvernement du Québec.
Le premier ministre François Legault en a d’ailleurs fait mention lors de son point de presse quotidien.
Il s’agit d’une nouvelle qui va certainement réjouir autant les promoteurs de la reprise du golf que du tennis, qui étaient en mode attente, et qui avaient manifesté le souhait, au cours des dernières semaines, que l’on relance de telles activités.
Interrogé mercredi matin au sujet de la conférence de presse, Martin Ducharme, président de l’Association des clubs de golf du Québec, n’avait pas voulu se prononcer sur les chances que son sport fasse partie des heureux élus, se contentant de dire qu’il espérait entendre de bonnes nouvelles.
Le son de cloche était semblable du côté de Jean-François Manibal, directeur général de Tennis Québec.
Le PM a hâte de jouer
« Je pense que ça va nous faire du bien, moi le premier, parce que j’aime jouer (au tennis) avec mes fils. Je gagnerai peut-être pas, mais ça, c’est une autre histoire », a d’ailleurs déclaré M. Legault.
Au début du mois de mai, Tennis Québec et Tennis Canada avaient rédigé une lettre commune, qui avait été acheminée au premier ministre François Legault et à Mme Charest, demandant de considérer l’ouverture de courts de tennis extérieurs dans une première phase de déconfinement.
Dans un courriel acheminé la La Presse canadienne, M. Manibal avait notamment déclaré que le tennis avait tous les attributs et toutes les qualités qui permettraient à la population de recommencer à pratiquer un sport en toute sécurité. Il est de plus en plus évident, avait-il ajouté, que les gens ont besoin, physiquement et psychologiquement, de faire de l’activité physique et de reprendre la pratique de leur sport favori.
Marquer ses balles
Eugène Lapierre, vice-président de Tennis Canada, soutenait qu’il y a des moyens relativement simples de respecter les consignes en matière de santé publique, notamment en ne tenant que des matchs de simple, en prévoyant une fenêtre de dix minutes entre deux blocs de réservation et en demandant aux joueurs d’apporter leurs propres balles et de les initialiser avec un marqueur permanent.
Du côté du golf, M. Ducharme, à titre de membre de la Table de concertation, était lui aussi d’avis qu’il est possible d’imposer des mesures de distanciation sociale et sécuritaires pour la santé publique sans pour autant dénaturer la pratique du sport.
Dans le cas du golf, on était par ailleurs inquiet des conséquences financières d’une pause prolongée. Déjà, avait mentionné M. Ducharme, des pertes étaient tangibles, notamment en ce qui a trait aux évènements et réceptions qu’accueillent bon nombre de clubs de golf pendant une année entière.
Chaque journée qui passe où les clubs de golf demeurent fermés prive chacun de revenus quotidiens moyens de l’ordre de 7000 $, avait déclaré M. Ducharme à La Presse canadienne il y a deux semaines, tout en rappelant que la santé publique était la priorité.
« À partir du 20 ou 21 mars, cinq ou six clubs de golf auraient pu ouvrir leurs portes au Québec. Dès le 10 avril, nous aurions pu avoir une vingtaine de clubs ouverts. Vingt clubs de golf, c’est 140 000 $ par jour à partir du 10 avril. Et à partir du moment où tout le monde est ouvert, ça représente 5 millions par jour », avait mentionné M. Ducharme.
Ce manque à gagner est venu s’ajouter au fait que beaucoup de clubs de golf ont perdu des revenus potentiels importants en mars avec l’annulation des salons promotionnels qui devaient avoir lieu à Boucherville (14 et 15 mars), à Laval (du 20 au 22 mars) et à Québec (28 et 29 mars).