(Miami) Être créatif pour continuer à s’entraîner : tel est le quotidien des joueurs de l’Inter Miami, club propriété de David Beckham, nouveau venu dans le championnat nord-américain de football (MLS) dont la saison est à l’arrêt en raison de la pandémie de coronavirus.

Débarqué cet hiver en provenance de New York, le gardien Luis Robles n’imaginait certainement pas que ses premiers mois dans le sud de la Floride ressembleraient à ça.  

Il y a deux semaines, après deux défaites concédées à l’extérieur, il se préparait à disputer le tout premier match à domicile de son équipe, dans la ville voisine de Fort Lauderdale où l’Inter Miami a élu domicile en attendant d’avoir son propre stade en 2022.

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Le gardien Luis Robles lors d’une conférence de presse le 25 février 2020 au stade de l’Inter Miami CF à Fort Lauderdale, en Floride.

Mais à 48 heures de disputer cette rencontre historique face au LA Galaxy, le sport aux États-Unis a dû se mettre sous cloche, paralysé par la pandémie de coronavirus.

Deux jours après, tandis que dans une séquence étonnante David Beckham se promenait, avec femme et enfants, dans le futur stade en construction de son club, un autre grand vide se présentait face à Robles et ses coéquipiers, incapables de savoir quand ils pourraient de nouveau jouer au foot ensemble.

Les installations du club étant fermées, à l’instar de celles des sports majeurs américains, pour minimiser le risque de propagation du virus, il leur a fallu improviser pour trouver le moyen de se tenir en forme.

Salle de gym à domicile

« C’est une situation sans précédent et il est parfois très difficile de trouver un endroit pour s’entraîner », a dit Robles lors d’une conférence téléphonique mercredi, tout en « continuant à suivre les directives des responsables de santé ».

« On prend du temps pour respecter le programme d’entraînement individualisé qui nous a été donné. Principalement de la course, puis, deux jours par semaine, du renforcement musculaire », détaille-t-il.

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Le propriétaire de l’Inter Miami CF, David Beckham (à droite) en compagnie du chef cuisinier Gordon Ramsay avant un match le 1er mars 2020.

« On peut faire ça à la maison. Par exemple, je n’ai pas de poids à disposition, mais il suffit de remplir un bidon de lait d’un gallon (3,78 litres) et de l’utiliser comme tel. Ça m’a permis de faire certains des exercices. Voilà une façon créative de s’entraîner », décrit-il.

Robles, qui concède peu goûter la course, s’est dit heureux d’avoir des coéquipiers qui vivent près de chez lui pour battre le pavé ensemble. « Ça m’a maintenu motivé et ça m’a également aidé à travailler l’endurance, qui est souvent négligée chez les gardiens. C’est probablement un des domaines que je chercherai à encore améliorer au retour à la normale. »

A Miami comme dans de nombreuses grandes villes des États-Unis, le confinement est à présent obligatoire.

« Nous continuons d’apprendre »

Ce qui ne semble pas poser de problème au milieu de terrain Wil Trapp. « Je fais beaucoup de “bodyweight” (exercices avec le poids du corps pour solliciter les muscles), mais j’ai commandé beaucoup de choses en ligne et j’ai construit ma propre salle de gym à domicile. Je voulais faire ça depuis un moment et la nécessité m’a incité à le faire », explique-t-il à l’AFP.

Les programmes d’entraînements personnalisés sont modifiables, grâce à un système de GPS qui permet à l’entraîneur Diego Alonso et à son staff de suivre les progrès des joueurs.  

Des vidéoconférences sont également organisées. « C’est incroyable, en 2020, les ressources dont on dispose pour voir comment nous pouvons nous améliorer en équipe », souligne Robles.

« On nous montre des clips vidéo de situations de jeu et on nous demande de trouver des solutions. Nous continuons de penser et d’apprendre. Pour moi, c’est stimulant d’avoir des devoirs à la maison axés sur le foot », confie Trapp.  

Du fait de son statut de capitaine, Luis Robles a participé mardi, comme tous ses homologues de la MLS, à une conférence téléphonique avec le patron de l’instance Don Garber.  

« La MLS examine toutes les options et tous les scénarios possibles afin que nous puissions disputer une saison complète », affirme-t-il, même s’il reconnaît que l’incertitude demeure.  

« Tôt ou tard, nous reviendrons à la normale, mais là maintenant, le plus important c’est que nous ne sommes pas des footballeurs. Nous sommes des êtres humains et nous devons faire tout ce qu’il faut pour aplatir la courbe » du nombre de cas et désengorger les hôpitaux.