(New York) La Fédération américaine de gymnastique a fait une offre de 215 millions de dollars US aux victimes d’abus sexuels perpétrés par l’ancien médecin de l’équipe nationale, Larry Nassar, afin de les dédommager, un plan que l’avocat de plus de 200 d’entre elles a qualifié d’« inadmissible ».

L’offre a été dévoilée jeudi dans un plan de réorganisation de 76 pages déposé par l’instance auprès du tribunal américain de faillite du district sud de l’Indiana.

Les gymnastes olympiques, parmi lesquelles les championnes olympiques Simone Biles, Gabrielle Douglas et Aly Raisman, font partie des plus de 300 personnes qui ont poursuivi USA Gymnastics pour ne pas les avoir protégées de Nassar.  

PHOTO DALE G YOUNG, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

L'ex-gymnaste Aly Raisman

Ce dernier, qui a abusé de ces athlètes entre 1996 et 2014, a été condamné en 2018 à des peines allant de 40 à 125 ans de prison.

La Fédération américaine de gymnastique, qui s’est placée sous la protection du chapitre 11  de la loi américaine sur les faillites, afin de pouvoir indemniser les victimes, affirme que celles-ci peuvent voter en tant que groupe pour accepter les 215 millions de dollars de dédommagement.  

« Notre objectif a toujours été de parvenir à un accord à l’amiable à travers le processus de faillite », a déclaré la présidente et directrice générale de la fédération, Li Li Leung.

John Manly, l’avocat de plus de 200 athlètes qui ont accusé Nassar, a qualifié le plan d’« inadmissible ». « Il y a plus de chances pour que (le président américain) Donald Trump soutienne (son rival politique) Bernie Sanders, que les victimes acceptent cette offre », a-t-il déclaré au New York Times.  

Manly a ajouté auprès de l’Indianapolis Star que le plan de réorganisation de USA Gymnastics faisait preuve d’« un mépris constant et flagrant » pour les plus de 500 femmes qui participent à ses programmes.  

« Ce plan n’inclut pas les changements structurels essentiels nécessaires pour assurer la sécurité des filles, ni ne résout de manière appropriée les innombrables défis physiques et émotionnels auxquels les victimes font face depuis ces crimes », a-t-il fustigé.

« Plus troublant encore, ce plan proposé tente de dégager le Comité olympique et paralympique américain (USOPC) de toute responsabilité pour ces crimes qui ont été commis sous sa surveillance », a-t-il ajouté.

« Il est temps de nous demander pourquoi les commanditaires continuent de soutenir une instance manifestement si indifférente aux agressions sexuelles perpétrées contre les petites filles et les femmes », a également tweeté Manly.