(Paris) Charlie Dalin (Apivia) voit toujours son avance se réduire sur ses deux concurrents Thomas Ruyant et Yannick Bestaven, à 70 milles nautiques, alors que le trio de tête a franchi dimanche le Cap Leeuwin, avant d’entrer dans le Pacifique.

Le skipper d’Apivia ouvre une route perturbée par la météo, instable, qui provoque de nombreux changements de rythme chez les 27 concurrents encore en lice.

Pour son premier Vendée Globe, il a franchi dimanche en milieu de journée le deuxième des trois caps mythiques du tour du monde en solitaire et sans escale, le Cap Leeuwin, à la pointe sud de l’Australie, après 34 jours et 22 heures de course, avant d’entrer dans l’océan Pacifique.

Derrière lui, Ruyant (LinkedOut) continue de se rapprocher : il pointe à 57,8 milles nautiques (92 km) et est talonné par Yannick Bestaven (Maître CoQ IV), 15  milles derrière lui.  

La course est tellement serrée en tête que les trois bateaux ont doublé la longitude du cap Leeuwin avec un écart de 3 het 20 min entre Dalin et Bestaven, alors qu’il reste aux hommes de tête encore 55 % de la distance à parcourir jusqu’aux Sables-d’Olonne.

Les perspectives sont plus favorables que lors des journées précédentes pour Dalin, qui va profiter de son avance pour bénéficier en premier d’un vent de Sud-Ouest renforcé.

Dans la « brumasse »

Le trio de tête se détache devant deux navires qui eux, ne sont pas équipés de foils, ces appendices latéraux qui permettent de « voler » au-dessus de l’eau. Damien Seguin (Groupe Apicil) mène la chasse, suivi comme son ombre par le doyen du Vendée Globe Jean Le Cam (Yes We Cam !).

« C’est marrant d’être à côté de Damien, mais c’est le hasard, je n’y peux rien », sourit le navigateur de 61 ans, qui participe à son 5e Vendée Globe. « Nos deux bateaux sont ensemble dans le chantier, ils sont à 30 centimètres l’un de l’autre, on peut passer d’un pont à l’autre sans descendre », plaisante-t-il.

Les deux skippers perdent peu à peu du terrain sur l’avant de la course et accusent désormais un retard de 266 milles (428 km), sur une « mer super belle » selon Le Cam. « On va bientôt sortir de cet océan Indien, on va pouvoir partir à fond, mais ça va peut-être être compliqué, car on arrive avec une bulle d’air au sud de l’Australie. »

Les conditions sont instables sur l’ensemble de la course et ont permis un rapproché, les 10 premiers n’étant répartis que sur moins de 400 milles

« Il y a une brumasse ! », s’est exclamé dimanche matin Arnaud Boissières (La Mie Câline-Artisans Artipôle), 16e. « On se croirait à Saint-Pierre-et-Miquelon, je vois à peine l’avant du bateau. »

Deux jours après avoir abandonné pour une panne informatique, Fabrice Amedeo (Newrest – Art & Fenêtres) est arrivé à Cape Town en Afrique du Sud dimanche matin, promettant que son « histoire avec le Vendée Globe n’est pas terminée », et assurant qu’il reviendra pour l’édition 2024.