Pour la première fois depuis le mois de mars, un évènement de course à pied sanctionné par la Fédération québécoise d’athlétisme aura lieu dans la province, samedi.

La nouvelle organisation On court Montréal ! a choisi les abords du bassin olympique, dans l’île Notre-Dame, pour tenir ce rendez-vous adapté au contexte de la COVID-19.

Principale modification : chaque départ sera donné successivement, toutes les 30 secondes, sauf pour les personnes habitant à la même adresse.

« Ça veut dire qu’on aurait à peu près 120 personnes sur le parcours à la fois chaque heure », précise l’organisateur et président des Évènements TriCon, Patrice Brunet.

« Après, une fois que c’est terminé, on demande aux gens de quitter le site de compétition. Il n’y aura pas de regroupements autour d’une table de pique-nique. La gestion du site va être assez fluide. »

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Le bassin olympique à Montréal

Vu la largeur du parcours, il sera possible d’effectuer des dépassements même si l’agglutination de coureurs, sauf à distance de 2 mètres, sera interdite. Un seul point d’eau a été prévu sur le parcours de 10 kilomètres et aucun sur celui de 5 kilomètres. Il n’y aura également pas de collation d’après-course.

Finalement, un espace a été réservé afin que les participants puissent déposer leurs affaires. Un protocole « sans contact » sera en place.

« Tout est beau pour livrer un premier évènement compétitif et chronométré au Québec, se réjouit Patrice Brunet. Ça reprend un peu les principes d’une course avec un jour, une heure de départ, de la musique et de l’animation. On a vu passer des courses virtuelles, qui sont intéressantes, mais ce n’est pas pareil quand tu pars du perron et que tu reviens sur le perron. »

Soutien de la Fédération

L’idée de tenir deux évènements de course à pied — le second aura lieu le 22 août — n’est venue qu’il y a un mois. Rapidement, l’équipe de Patrice Brunet a joint le parc Jean-Drapeau pour s’enquérir de la disponibilité du site. Elle a aussi présenté son projet aux autorités sanitaires de Montréal ainsi qu’à la Fédération québécoise d’athlétisme.

« Selon moi, les fédérations font partie intégrante de l’organisation des évènements sportifs, dit Patrice Brunet. Elles ont une expertise et des conseils à donner dont on ne peut pas se passer. Elles nous rappellent des trucs qu’on aurait pu oublier sur le plan technique ou sécuritaire. Le premier appel a été fait à Marc Desjardins [directeur général de la Fédération] pour lui demander s’il était d’accord avec ça. Si la Fédération ne nous avait pas suivis, on aurait vraiment regardé ça avec plus d’attention. »

Le site du bassin olympique n’est pas anodin. Il présente moult avantages : la fermeture de rues non requise, un contrôle de la foule facile et… un parcours plat.

Le parc du Mont-Royal était l’une des options que l’on pouvait envisager, mais un dénivelé, ce n’est pas simple pour faire un temps. On voulait un parcours plat, où les gens peuvent vraiment se mesurer.

Patrice Brunet, de l’organisation On court Montréal !

Patrice Brunet n’a eu que quelques semaines pour faire connaître sa nouvelle organisation On court Montréal ! et la première de ses deux courses. L’évènement de samedi a pris les gens de court, reconnaît-il.

« Si on a 200 personnes, ce ne sera pas gênant. Si on en a plusieurs centaines, ce sera plus excitant. Sur le site, on a une capacité d’environ 600 personnes. La date du 22 août sera intéressante parce qu’on ajoute le demi-marathon. »

Parmi les participants de samedi, on retrouvera l’équipe élite de Triathlon Québec, souligne-t-il. « Les entraîneurs veulent savoir où sont rendus les athlètes. Amélie Kretz, Élisabeth Boutin et bien d’autres seront là. On va essayer de les regrouper lors de départs successifs pour qu’ils soient tous ensemble. »

Séries mondiales au parc Jean-Drapeau

C’est également au parc Jean-Drapeau que se tiendront les Séries mondiales de triathlon, du 2 au 4 octobre. L’évènement est traditionnellement tenu dans le bassin Jacques-Cartier, puis dans les rues du Vieux-Montréal. Ce changement, en 2020, nécessite des adaptations, mais présente aussi des défis moindres.

« On ne ferme pas de rues comme sur le parcours habituel », souligne Patrice Brunet, également l’organisateur de cet évènement.

« Le parc Jean-Drapeau est reconnu comme un site où l’on organise des triathlons depuis plus de 30 ans. Il y a même eu les Championnats du monde en 1999. La Fédération internationale de triathlon est familière et nous a tout de suite donné sa sanction. »

Quelques équipes, comme celle de l’Espagne, ont déjà fait toutes leurs réservations. Elles espèrent sauver une saison marquée, on s’en doute, par une abondance d’évènements annulés.

« Sur le plan sanitaire, on sera en mesure d’offrir un évènement qui répond aux règles. On attend deux éléments : la réouverture des frontières pour les voyages non essentiels et la levée de la Loi sur la mise en quarantaine, précise Patrice Brunet. On ne peut pas demander aux athlètes internationaux d’arriver deux semaines à l’avance. »