Il y a des classiques en humour qui traversent les époques. Il y a les relations hommes-femmes, sujet inépuisable s’il en est un. Les accidents loufoques. Les jeux de mots. Les propos déjantés, souvent avec des voix d’occasion, superposées à des images sans lien.

Puis il y a les erreurs en ondes. Certains les craignent comme la peste, par orgueil plus qu’autre chose. D’autres décident au contraire de les assumer pleinement, même d’en rire publiquement. Pourquoi pas ?

C’est ce que RDS a décidé de faire sur sa plateforme humoristique Balle courbe. Pour avoir été producteur à la chaîne spécialisée durant quatre ans, je peux confirmer que les erreurs en ondes ne manquent pas.

Ce n’est pas par mauvaise volonté ou par manque de talent, c’est la réalité d’une télé qui fait autant d’heures en direct chaque semaine. Chose certaine, plusieurs journalistes et animateurs ont vécu des moments pas évidents au vu et au su de tout le monde.

Et ils s’ouvrent le cœur, pour notre plus grand divertissement.

Hoquet et rat

Le lecteur de nouvelles Michel Laprise a parti le bal en racontant la fois où il a été pris d’un hoquet durant le résumé d’un match des Yankees de New York. Il a commencé à rire un peu, en réussissant à garder son calme, avant de se rendre compte que tout le monde en régie avait perdu sa contenance. Le visuel suivant, du motocross au Stade olympique, n’est qu’un long fou rire incontrôlable. Direction bloopers.

> Voyez la vidéo de Michel Laprise

Luc Gélinas s’est ensuite prêté à l’exercice. Le journaliste affecté à la couverture du Canadien de Montréal a raconté la fois où un rat lui est passé entre les jambes, en direct, au TD Garden de Boston. Son cri de panique haut perché a rapidement fait le tour de la Toile.

> Voyez la vidéo de Luc Gélinas

RDS prévoit publier un blooper par semaine, commenté par la victime. L’un des prochains à s’exécuter sera Frédéric Plante, une moitié du duo d’animation du 5 à 7 avec Yanick Bouchard. Sans dévoiler de punch, disons que sa sélection implique un défi ridicule lancé par Michel Laprise, réalisé en direct, une blessure et beaucoup de rires.

« On avait un peu perdu le contrôle, et Michel Laprise riait tellement. C’était décousu en ondes mais c’est devenu viral. Il faut laisser l’orgueil de côté. Tu réalises que les gens ne rient pas de toi mais de la situation. Les gens apprécient de voir que tu t’es prêté au jeu. Ça m’est passé par la tête, j’imaginais mes parents qui se demandaient ce que leur fils, qui est allé à l’université, était en train de faire.

« À la fin du bloc, j’avais beaucoup de plaisir. Tu oublies que tu es en direct. Quand ça redevient sérieux, tu te demandes : Qu’est-ce qu’on était en train de faire ? Puis tu retournes dans la salle des nouvelles, tu vois que les gens rient, que ça circule sur les réseaux sociaux… »

Frédéric Plante a au moins le loisir de s’exécuter dans un cadre qui s’y prête, Le 5 à 7, pas exactement Découverte côté décorum. Mais il arrive aussi que les bloopers se déroulent dans un cadre sérieux, comme c’est arrivé à Michel Laprise et Luc Gélinas, en plein bulletin de nouvelles.

Le vide au Japon

Frédéric Plante n’a pas été épargné lui non plus.

« Ça m’est arrivé durant une diffusion de F1 avec Bertrand Houle. Je me souviens du Grand Prix du Japon, il y avait un typhon, on nous a demandé de rester en ondes au beau milieu de la nuit. On devait rester en ondes jusqu’à ce qu’on sache ce qu’on faisait. On avait épuisé toutes nos pauses publicitaires. »

Tout ce qu’on nous montrait, c’était des oiseaux qui jouaient dans des flaques d’eau sur le bord de la piste. Pendant presque une heure. Il fallait combler le temps, et tu ne peux pas nécessairement faire des blagues !

Frédéric Plante

« Il y a aussi aux Jeux de Vancouver. J’étais avec Gaétan Boucher au patinage de vitesse, on nous dit qu’on allait être en ondes durant toute la compétition. On était sur la chaîne principale… et les deux zambonis ultra-révolutionnaires ont brisé en même temps. L’huile coulait sur la glace. Nous, on devait rester en ondes de longs moments à essayer de décrire absolument rien. C’est un cadre sérieux, tu dois transmettre de l’information, et c’est plus pénible que quand tu sais que tu peux décrocher [comme dans Le 5 à 7]. »

En se laissant, on lance un petit défi à Patrick Friolet, peut-être pour une prochaine édition sur Balle courbe. Celui de raconter la fois où les gicleurs pour arroser le gazon l’ont un tantinet pris de court à quelques secondes d’entrer en ondes avant un match de l’Impact de Montréal. Merci d’avance, Patrick.