Une suggestion de lecture de Michael Phelps suscite l’intérêt de la nageuse canadienne Penny Oleksiak plus que jamais, ces jours-ci.

Oleksiak a lu Le pouvoir du moment présent d’Eckhart Tolle à plusieurs reprises depuis que le légendaire nageur américain lui a suggéré le bouquin.

L’athlète de 19 ans s’y est plongée une nouvelle fois lorsque la pandémie de la COVID-19 l’a forcée à sortir de la piscine, en mars, et à s’isoler dans son appartement de Toronto.

« J’ai l’impression que je pourrais maintenant réciter le livre au complet », a déclaré Oleksiak lors d’une entrevue avec La Presse canadienne lundi.

« La première fois que je l’ai lu, j’en suis devenue obsédée. Il t’enseigne simplement à vivre maintenant et être présent face à tout ce qui se passe dans ta vie. »

Alors qu’elle n’était âgée que de 16 ans, Oleksiak a été la sensation du Canada en natation lors des Jeux olympiques de Rio en 2016.

Elle a remporté quatre médailles, dont l’or au 100 mètres style libre, pendant que Phelps y couronnait sa prestigieuse carrière avec cinq médailles d’or.

PHOTO RYAN REMIORZ, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

À cause de la pandémie, Oleksiak, qui passe presque chacune de ses journées dans une piscine, tente de se construire une vie sans elle.

« Je n’ai pas vraiment mis les pieds dans l’eau depuis un bon bout de temps », confie l’adolescente.

Les Jeux de Tokyo 2020 ayant été repoussés à l’année prochaine et le complexe où elle s’entraîne étant fermé pour prévenir la propagation du virus, Oleksiak s’exerce sur son vélo stationnaire, installé sur le balcon de son appartement, et soulève des poids et haltères dans son salon tous les matins.

Elle lit, fait la cuisine, tente des expériences vestimentaires dans son placard et pense à ce qui pourrait la faire nager rapidement à Tokyo en 2021.

« J’essaie tout simplement de m’entraîner le plus possible dans mon appartement, mais aussi de demeurer aussi positive que possible, utiliser ces moments pour faire des choses que je n’ai jamais vraiment le temps de faire ou de porter mon attention ailleurs, en ce moment », a-t-elle décrit.

Une découverte

Ça inclut une implication dans les banques alimentaires, une opportunité qui s’est présentée lorsque le visage d’Oleksiak s’est retrouvé, récemment, sur une boîte de céréales.

C’est devenu une tradition chez General Mills d’orner les boîtes de Cheerios de photos de vedettes olympiques du Canada dans les mois précédant les Jeux d’été ou d’hiver.

La pandémie, le report des Jeux de Tokyo et le fait que les boîtes de céréales avaient déjà été produites ont incité la société à adopter une stratégie différente et à associer les athlètes photographiés à des personnes travaillant dans des banques alimentaires.

General Mills fournit 500 000 $ en argent et l’équivalent de 600 000 $ en produits à Banques alimentaires Canada. L’entreprise a également décidé de réaffecter du temps publicitaire réservé à la commandite d’athlètes pour promouvoir des travailleurs de banques alimentaires.

Oleksiak s’est trouvée associée à Lori McRitchie, qui est directrice générale de la banque alimentaire d’Airdrie, en Alberta. Les deux dames ont tenu une première rencontre par vidéo récemment. Oleksiak va présenter McRitchie sur les médias sociaux plus tard cette semaine.

« Je pense qu’elle est la femme la plus gentille que j’ai jamais rencontrée », a déclaré Oleksiak.

« Elle a décrit ce qu’elle fait. C’était incroyable de lui parler et d’apprendre à ce sujet. Je n’avais pas appris beaucoup de choses au sujet des Banques alimentaires et de leur importance. »

De son côté, McRitchie a reconnu que le premier contact avait été une forme d’apprentissage pour elle et la nageuse.

« Elle ne connaissait pas grand-chose des banques alimentaires. Je ne savais pas grand-chose à son sujet, mais ce fut une conversation vraiment agréable. »

La plongeuse montréalaise Jennifer Abel, le sprinter Andre De Grasse, la trampoliniste Rosie MacLennan et le planchiste Matt Berger ont également été associés à du personnel de banques alimentaires.

« Parfois, vous devez faire un pas en arrière parce qu’il y a des choses beaucoup plus importantes dans le monde », a déclaré Oleksiak.

« Le fait de parler à des gens comme Lori vous montre que c’est plus important que la natation en ce moment, que c’est plus important que le sport en ce moment. »