(Montréal) La Québécoise a poursuivi son début de saison de rêve en décrochant la médaille d’or au 500 mètres, dimanche, à la Coupe du monde de patinage de vitesse courte piste de Montréal.

La patineuse âgée de 24 ans est ainsi demeurée parfaite cette saison avec quatre victoires en autant d’épreuves individuelles, un exploit qui semble surprendre la principale intéressée.

« Non ! Je n’aurais jamais cru ça possible. J’ai travaillé vraiment fort cet été et si on regarde ma course du 500 m aux JO, ce n’est plus la même athlète qui est sur la glace. Je suis vraiment plus solide et je patine dans les virages – ce que je ne faisais jamais auparavant –, donc c’est une belle amélioration », a déclaré celle qui avait établi un record du monde (41 936) sur 500 m la semaine dernière à Salt Lake City.

Lorsqu’on lui a demandé quel était le secret de sa spectaculaire transformation, Boutin a pointé un petit dessin d’une tortue qui orne l’une de ses bottes – en référence à la fable du lièvre et de la tortue, de La Fontaine.

« Ce qui fonctionne pour moi, c’est d’être relaxe, a-t-elle mentionné. Cette petite tortue me rappelle que je dois être calme et que je dois prendre du recul sur chacune des situations, en me disant que ça va bien aller. »

Sa nouvelle approche a été mise à rude épreuve pendant le 500 m dimanche, mais elle a fonctionné.

Après avoir commis un faux départ en finale – ç’a aussi été le cas en demi-finales –, la Sherbrookoise s’est installée en tête dès les premiers mètres de la course. Puis, en dépit de la remontée de l’Italienne Martina Valcepina dans les derniers tours de l’épreuve, Boutin n’a jamais été véritablement inquiétée.

« Je me suis dit que ce n’était pas grave (le faux départ) et je me suis ressaisie, a évoqué la principale intéressée. En finale, je m’étais dit que j’allais être plus détendue et que j’allais courir de manière plus stratégique. Les filles se sont donc rapprochées de moi, mais comme j’étais plus calme, j’ai été plus rapide. »

Boutin en a profité pour établir un nouveau record de piste sur la distance à l’aréna Maurice-Richard en signant un chrono de 42 568 secondes. Elle a ainsi devancé Valcepina (42 659) et la Polonaise Natalia Maliszewska (42 779).

La coéquipière de Boutin, Alyson Charles, a fini au pied du podium en 42 996 secondes.

La triple médaillée olympique a mis la touche finale à sa journée de rêve en contribuant à la conquête de la médaille de bronze du Canada au relais féminin 3000 m, derrière la Chine et la Russie.

D’autre part, Courtney Sarault s’est signalée en récoltant la médaille d’argent en finale du 1000 m féminin.

La Néo-Brunswickoise a mené la course jusqu’à deux tours de la fin, lorsqu’elle a paru surprise par le dépassement par l’extérieur de la Chinoise Han Yu Tong – l’éventuelle championne.

« Dans le dernier tour, je ne savais pas trop ce qui se passait dans ma tête. Je me disais seulement’Patine !’, en sachant qu’elle était à l’extérieur, derrière moi, a raconté Sarault. J’ai tout donné, mais Han était très forte. »

Le Canada a donc complété le week-end avec une récolte de deux médailles d’or, deux d’argent et une de bronze.

Déception du côté masculin

La journée s’est révélée moins fructueuse du côté masculin. Steven Dubois n’a d’ailleurs pu compter sur sa moustache pour lui procurer un avantage aérodynamique sur ses adversaires.

Dubois, de Lachenaie, a été puni pour avoir bloqué un adversaire en demi-finales du 500 m. Il n’a donc pu poursuivre sa lancée de la veille, alors qu’il avait décroché la médaille d’argent au 1000 m.

Le vétéran Charles Hamelin a vécu le même genre de déception en quarts de finale du 1000 m, puisqu’il a été puni pour avoir commis de l’obstruction au fil d’arrivée sur le Sud-Coréen Kim Dong Wook. Le patineur âgé de 35 ans fulminait à sa sortie de la patinoire.

« Je ne pense pas que c’était la bonne décision, parce que l’arbitre a mal vu ça, a confié le quintuple médaillé olympique. Mon bras était sur son épaule, mais le sien était sur ma hanche, donc c’était une’shared responsibility’. Techniquement, il aurait dû laisser aller la faute. Ça fait deux ans que nous n’avions pas vu un’call’sur un’finish’, on vient d’en voir un là.

“ C’est frustrant. J’aurais vraiment aimé pouvoir me rendre plus loin, parce que je pense que j’avais les jambes pour grimper sur le podium aujourd’hui. C’est vraiment’plate’que l’arbitre m’ait coupé l’herbe sous le pied de même », a-t-il conclu.