Débarqué au Québec il y a une dizaine d’années pour occuper un poste d’ingénieur, Kévin Rouet arrivait aussi avec un bagage de joueur de rugby et il s’est vite impliqué pour aider au développement de ce sport.

« Je venais de France et j’ai constaté que le rugby d’élite, ici, était surtout féminin. Et c’est sans doute particulièrement vrai à Québec, où notre sport a vraiment connu un gros développement au cours des dernières années, comme on peut le voir avec toutes les filles qui ont joué au niveau national ou même international.

« Les meilleures ne sont pas encore bien connues, faute de grandes compétitions où elles pourraient se faire voir, mais le niveau de notre rugby féminin est vraiment très bon. »

À sa troisième année avec le Rouge et Or de Laval, l’entraîneur-chef a mené son équipe au premier rang de la saison régulière et elle occupe le sommet du top 10 canadien, une première dans l’histoire du programme.

PHOTO YAN DOUBLET, FOURNIE PAR LE ROUGE ET OR

À sa troisième année avec le Rouge et Or de l’Université Laval, l’entraîneur-chef Kévin Rouet (au centre) a mené son équipe au premier rang de la saison régulière du championnat provincial.

« Nous avons eu une très bonne année jusqu’ici en termes de résultats, avec seulement des victoires (6-0), souvent de façon très convaincante, ce qui explique sans doute pourquoi on est numéro un au pays, rappelle Rouet. Après, bien sûr, il va falloir montrer qu’on mérite ce rang sur le terrain, quand on va affronter les meilleures équipes canadiennes. »

Deuxième et quatrième lors des derniers championnats canadiens, le Rouge et Or espère faire mieux cette année, mais l’entraîneur préfère y aller une étape à la fois. Les séries éliminatoires provinciales commencent ce week-end et le Rouge et Or n’entrera en action que le 19 octobre.

Nous avons eu une excellente saison avec une belle domination dans la province (241 points marqués, contre seulement 26 accordés), mais tout est à refaire en série.

Kévin Rouet, entraîneur-chef du Rouge et Or

« Il faut faire nos preuves à nouveau, d’autant plus que tout se joue sur un match. Le premier objectif est de gagner le championnat provincial, car nous ne l’avons pas fait depuis plusieurs années (2011).

« Si nous réussissons, on pourra penser à aller chercher quelque chose aux Championnats canadiens. Les deux dernières années, nous avons bien fait avec des équipes qui avaient moins de profondeur. Si nous allons aux nationaux, c’est évident que nous allons tenter de remporter un premier titre. »

Mieux armé

Le Rouge et Or est sans doute mieux armé que jamais pour atteindre ces objectifs. « C’est ma troisième année ici, mais j’avais déjà entraîné plusieurs des joueuses de l’équipe auparavant (Rouet est aussi impliqué avec la Fédération québécoise et plusieurs clubs). La grande majorité de nos filles sont issues de la province et même de la région de Québec. Nous avons eu la chance de les former – –au cégep, dans des clubs ou des académies – et elles sont vraiment bien préparées quand elles arrivent au niveau universitaire.

La grande différence cette saison, c’est que nous avons plus de profondeur. Nous ne sommes plus à la merci d’une blessure, il y a toujours des joueuses qui sont prêtes à prendre la relève.

Kévin Rouet

Un atout d’autant plus précieux que le Rouge et Or doit souvent faire face à un déficit de poids au niveau national. « C’est vrai, il y a encore une différence de gabarit et de puissance avec les équipes de l’Ouest, mais tactiquement, les filles jouent avec beaucoup d’intelligence, beaucoup d’énergie aussi, et ça leur permet de faire de belles choses.

« Techniquement, elles sont souvent supérieures à leurs rivales, ajoute Rouet. Elles sont aussi très fières de leur préparation physique qui leur permet de compenser aisément devant des filles plus fortes qu’elles. »

Championnes canadiennes en 2017, les Gee-Gees d’Ottawa dominent au RSEQ depuis cinq ans. Un peu en recul cette saison, elles devront quand même être surveillées, tout comme les formations de Sherbrooke et Concordia.

Football : les pendules à l’heure

Avec une victoire écrasante de 74-0 la semaine dernière contre Concordia, le Rouge et Or de Laval a remis les pendules à l’heure au football universitaire québécois. La « reconstruction » est déjà terminée à Québec, si tant est qu’elle ait jamais commencé. Reste à voir ce que ça donnera face aux Carabins de l’Université de Montréal, dans neuf jours au PEPS, dans un match qui déterminera le champion de la saison régulière.

En attendant, les deux équipes ne devraient pas éprouver trop d’ennuis ce week-end. Le Rouge et Or rend visite à McGill, alors que les Carabins sont à Sherbrooke. Le Vert & Or a bénéficié d’une semaine supplémentaire pour soigner ses nombreux blessés et le quart Anthony Robichaud devrait être en mesure d’occuper son poste.

Demain

Laval à McGill, 13 h, Stade Percival-Molson

Montréal à Sherbrooke, 14h, Stade de l’Université

Les Carabins tout près de Western

Difficiles vainqueurs de Waterloo la semaine dernière, les Mustangs de Western n’ont conservé le premier rang du classement canadien que de justesse devant les Carabins de Montréal. Les deux équipes ont chacune reçu sept votes de première place, mais les statistiques ont placé Western devant ses rivaux. Le Rouge et Or de Laval consolide pour sa part sa troisième place.

1. Western (7-0), 409 pts
2. Montréal (6-0), 399 pts
3. Laval (4-1), 367 pts
4. Saskatchewan (4-2), 299 pts
5. Guelph (4-2), 275 pts
6. Calgary (5-1), 273 pts
7. McMaster (5-1) 271 pts
8. Acadia (5-0), 244 pts
9. Ottawa (4-2), 174 pts
10. Waterloo (4-2), 171 pts