(Doha) Le directeur de l’agence antidopage russe a affirmé qu’il se sentait «trahi» après la découverte d’éléments de preuve montrant que des données cruciales sur le dopage avaient été altérées.

Les autorités russes ont remis les données à l’Agence mondiale antidopage (AMA) en janvier, après avoir été gardées sous scellés par les forces de l’ordre russes. De l’avis général, les données constituent l’élément clé des infractions de dopage commises dans le sport russe, mais l’AMA enquête actuellement sur des fraudes présumées et pourrait imposer de nouvelles sanctions à la Russie.

«Nous avons été trahis, nous avons le droit d’être du côté de la vérité dont nous avons été privées», a écrit Yuri Ganus, le directeur de l’agence russe, dans une lettre ouverte datée de lundi.

«À présent, les organisations sportives russes ne sont pas seulement au bord de l’abîme. Nous sombrons dans un abîme dont la profondeur est difficile à prévoir», a-t-il ajouté.

Ganus n’a pas identifié les personnes responsables de la falsification apparente, mais il a soutenu que leurs gestes discréditent l’État russe.

AP

L’AMA pourrait suspendre l’agence de Yuri Ganus, connue sous le nom de RUSADA, et envisager d’imposer d’autres sanctions.

«Il est enfin temps de comprendre qui travaille dans l’intérêt de l’État et qui détruit la réputation de ses autorités», a-t-il écrit.

«Et les individus dont les gestes ont amené le sport russe à un point aussi inacceptable dans la crise du dopage ont discrédité le sport, mais ils discréditent également le système de l’État russe, où œuvrent de nombreux employés honnêtes.»

Ganus a ajouté que l’apparente falsification visait à «défendre les athlètes déchus et leurs exploits» au prix de «la destruction de l’avenir des futures générations d’athlètes.»

L’AMA a fixé la date limite du 9 octobre à la Russie pour expliquer pourquoi ces données ne correspondent pas à la base de données de laboratoires que l’AMA avait précédemment obtenue d’un lanceur d’alerte.

L’AMA peut suspendre l’agence de Ganus, connue sous le nom de RUSADA, et envisager d’imposer d’autres sanctions. Elles vont jusqu’à une suspension potentielle des Jeux olympiques de l’année prochaine, bien que cette mesure n’ait jamais été utilisée auparavant et exigerait de l’AMA qu’elle démontre qu’elle ne pourrait garantir des contrôles fiables en Russie.