Élodie Chamard s’était acheté un hamac en solde chez Costco et avait décidé de l’essayer lors d’une fin de semaine de camping en famille.

« J’avais apporté une tente au cas où, se rappelle-t-elle. Mais depuis cette fin de semaine, je n’ai plus jamais utilisé de tente. Ça fait sept ans maintenant. »

Les campeurs qui préfèrent le hamac à la tente sont encore peu nombreux, mais ils sont passionnés. Selon plusieurs, le principal avantage du hamac, c’est le confort.

Selon moi, c’est la façon la plus confortable de dormir en plein air. C’est bien mieux que de dormir sur un matelas dans une tente, ça rivalise avec mon lit à la maison.

Cory Hawes

Pour Élodie Chamard, qui a des problèmes de dos, le hamac est une bénédiction. « Je m’étais acheté un bon matelas de plein air, compact, léger, qui m’avait coûté assez cher, raconte-t-elle. Malgré ça, c’est encore le hamac qui est le plus confortable. Je n’ai aucune pression au niveau du dos. »

« Pas comme une banane… »

François Soucy tient à faire une distinction entre les « hamacs de plage en cordage où t’es quasiment plié en deux » et les véritables hamacs de camping.

« Tu ne dors pas comme une banane dans ceux-ci, affirme-t-il. Ils sont asymétriques, ils ne sont pas faits sur la longueur du câble qui les tient. Il y a un petit angle qui fait en sorte que quand tu te couches dedans, tu peux t’étendre comme il faut, tu prends une position quasiment droite. Je suis un gars qui dort sur le ventre et je réussis à dormir très bien là-dedans. »

Il utilise le modèle Expedition Asym Classic de Hennessy Hammock.

PHOTO FOURNIE PAR FRANÇOIS SOUCY

Le hamac Expedition Asym Classic de Hennessy Hammock permet de camper dans les endroits peu propices.

L’autre grand avantage du hamac, c’est de pouvoir l’installer à peu près n’importe où, tant qu’il y a des arbres. « J’ai campé à plusieurs endroits où il aurait été impossible de camper avec tente, même au-dessus de ruisseaux et sur des pentes prononcées », indique Cory Hawes.

C’est le genre de détail qui peut faire une différence lors de grandes randonnées, comme sur le sentier des Appalaches, fait valoir François Soucy.

« Avec une tente, tu es obligé de parcourir les 20 ou 25 kilomètres nécessaires pour arriver au site où il y a des places pour dormir. Alors qu’avec un hamac, si tu fais juste 18 kilomètres pour une raison X, ou en raison du mauvais temps, il n’y a pas de problème, tu te plantes entre deux arbres. »

Et trouver des arbres au Québec ou en Nouvelle-Angleterre, ce n’est pas vraiment difficile.

Le contact avec la nature est un autre avantage.

« Une installation avec un filet moustiquaire et une bâche fournit une bonne protection contre les éléments et les moustiques tout en gardant une belle vue sur l’environnement, fait valoir Cory Hawes. Se réveiller avec un beau lever de soleil alors qu’on est dans le confort de son hamac, c’est extraordinaire. »

PHOTO FOURNIE PAR CORY HAWES

Petit réveil en hamac

Lorsqu’il fait beau, Élodie Chamard n’utilise pas la bâche. « J’aime dormir à la belle étoile, j’aime observer les constellations. »

Le hamac peut être plus léger qu’une tente. Mais pas nécessairement. Ça dépend des modèles. Cory Hawes avait commencé à utiliser un hamac pour s’alléger en vue d’une longue randonnée, mais avec le temps, il s’est équipé d’un hamac plus lourd, mais plus confortable, le Chameleon de Dutchware. Il a ajouté des accessoires de l’entreprise Hammock Gear, comme un édredon de duvet qu’il peut installer directement sous le hamac. Parce qu’il faut se le dire : à moins de fixer la bâche au sol, le vent peut circuler sous le hamac.

« Ça te refroidit un peu le derrière, lance François Soucy. Personnellement, à partir de 12 ou 13 degrés, je trouve ça trop froid pour utiliser mon hamac. »

PHOTO FOURNIE PAR CORY HAWES

Coucher en hamac en hiver. Pour les plus endurcis…

Elton Soares, qui possède lui aussi un hamac Expedition Asymetric de Hennessy Hammock, estime pour sa part qu’une couche isolante rigide est essentielle.

« J’aime le froid et j’ai une excellente tolérance, mais ton poids compresse le sac de couchage, de sorte qu’il devient inutile. »

Élodie Chamard, elle, compte sur un sac de couchage très chaud, peut-être même un sac de couchage d’hiver, lorsqu’il fait frais. Elle favorise toujours un système ultraléger, soit le hamac acheté initialement chez Costco, de l’entreprise Ticket to the Moon. « Je pense qu’ils ne l’ont offert que pendant une semaine », prévient-elle.

Complexe

Cory Hawes voit quelques autres désavantages au hamac : les divers systèmes (le hamac, la bâche, l’édredon) peuvent être complexes à installer pour les débutants. Aussi, ce sont souvent de toutes petites entreprises qui fabriquent les hamacs et les accessoires, ça peut donc être plus difficile à trouver dans les boutiques de plein air habituelles.

Aussi, à part quelques exceptions, le hamac est essentiellement un abri individuel. « C’est sûr que quand tu pars en groupe et que tout le monde dort en tente, tu te trouves toute seule dans ton hamac », observe Élodie Chamard.

La gestion du sac à dos est un autre inconvénient. « La plupart du temps, tu le mets en dessous du hamac, mais j’ai déjà frappé des températures qui ont fait en sorte qu’il s’était mouillé, même avec un couvre-sac à dos », indique François Soucy.

Elton Soares note également ce manque d’espace pour mettre l’équipement à l’abri. « Depuis que j’ai acheté ma tente, je n’utilise presque jamais mon hamac, déclare-t-il. Cela dit, pour les campings très sauvages, le hamac est beaucoup mieux adapté. »

Finalement, certains pourraient hésiter à l’idée de ne pas avoir d’abri pour se changer. Ça ne dérange pas vraiment Élodie Chamard. « En camping sauvage, on se change avec les oiseaux qui nous regardent. Ce n’est pas bien grave. »