Déjà bien en vue avec les performances de Stève Bonneau et de Quentin Bonnaud ces dernières années, la colonie française a encore pris de l’épaisseur du côté du Royal de Montréal. Quatre de leurs compatriotes, Matthieu Bosser, Sacha Poitte-Sokolsky, Laurent Faye et Quentin Roger, ont grossi les rangs de l’équipe d’ultimate frisbee qui disputera son premier match à domicile, dimanche à 13 h, face au DC Breeze.

C’est tout sauf une coïncidence, explique le président Jean-Lévy Champagne, qui a pu compter sur les conseils de plusieurs connaissances établies en Europe.

« Les États-Unis sont très forts et il fallait trouver une manière de compétitionner avec eux, lance-t-il d’emblée. Grâce à nos contacts, on a identifié sept joueurs qui sont venus faire notre camp des recrues. On ne les a pas tous pris à leur première année, mais on en choisi deux il y a trois ans. Quatre autres sont arrivés cette année. »

Recruté en 2017, Stève Bonneau est le capitaine pour la deuxième année. Quentin Bonnaud, quant à lui, est aujourd’hui le meilleur marqueur du Royal (12 points). Mais qu’est-ce qui attire ces joueurs de ce côté-ci de l’Atlantique ?

« Il y a plus de joueurs performants ici en AUDL [American Ultimate Disc League] et, donc, le niveau de jeu est quand même supérieur par rapport à ce qu’on connaît en Europe. L’AUDL, c’est un peu l’eldorado. » — Stève Bonneau, capitaine du Royal

« C’est vraiment un niveau au-dessus dans le rythme et dans la dimension physique. On voit qu’on affronte des athlètes qui se préparent en salle de musculation. C’est aussi beaucoup plus homogène qu’en France, où il n’y a que quelques joueurs Élite. Ici, le bassin de joueurs est vraiment plus grand », explique Sacha Poitte-Sokolsky.

Ce contingent se connaît parfaitement, puisqu’il est entièrement issu du Tchac Côté d’l’eau, club situé sur la côte atlantique. Il domine le paysage français de l’Ultimate depuis plusieurs saisons et a décroché le septième rang lors du Championnat du monde des clubs l’an dernier. Sur le terrain comme en dehors, l’intégration n’est donc pas un problème.

En changeant de continent, il reste cependant quelques nouveautés à découvrir. « En France, les seuls spectateurs sont ceux qui restent après avoir joué ou alors la famille. Ce ne sont pas des spectateurs qui payent pour nous voir, explique Stève Bonneau. Ici, ça m’a surpris quand j’ai vu 1500 fans qui criaient et qui étaient vraiment supporteurs. Ça fait un choc au début, mais c’est un bon stress. »

Il n’y a pas de limite au nombre de joueurs étrangers par équipe, mais le Royal souhaite conserver au moins 50 % d’éléments locaux à moyen terme. « On veut s’assurer que la foule reste derrière nous », indique Jean-Lévy Champagne.

L’effectif est composé de 29 joueurs, soit 20 Canadiens, 6 Français, 2 Américains et 1 Colombien, Esteban Ceballos. Deux des joueurs français à qui La Presse a parlé hier avaient des contrats jusqu’en août 2020.

« Ce sont des joueurs qui ont un statut professionnel, rappelle Jean-Lévy Champagne. Ils ne peuvent travailler que pour le Royal, alors, on essaie de leur trouver des camps pour faire de l’animation. Avec les salaires offerts, on ne peut pas leur demander de rester hyper longtemps et leur faire signer un contrat à long terme. On essaie de les encourager et de leur trouver un milieu de vie pour qu’ils s’établissent à Montréal le plus longtemps possible. »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Premier match à domicile pour le Royal, dimanche à 13 h, face au DC Breeze

Contre un rival

Le Royal retrouvera ses partisans au Complexe sportif Claude-Robillard, après avoir perdu ses deux premiers rendez-vous sur le terrain de l’Empire de New York (19-23) et du Rush de Toronto (16-21). « New York est la grosse équipe de la ligue et Toronto est notre bête noire depuis toujours, précise Jean-Lévy. Champagne. Les séries vont se jouer entre nous et DC. Ce sera déjà un gros match [dimanche]. Cette année, on pense qu’une fiche de 7-5 permettrait d’accéder aux séries. »