Après un mauvais début de saison, le triathlète québécois Alexis Lepage a rebondi en Chine avec le premier podium de sa carrière en Coupe du monde, ce qui le relance dans la course à la qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo.

Alexis Lepage n’aurait pu choisir un meilleur moment pour obtenir le premier podium de sa carrière en Coupe du monde.

Contre-performances, chute, malchance, maladie : le triathlète de Québec a, de son propre aveu, connu un début de saison « un peu désastreux ». Au point de remettre en question sa décision de se joindre au groupe d’entraînement du Centre national de performance.

Tous ses doutes se sont effacés quand il a terminé troisième de l’épreuve super-sprint de Chengdu, en Chine, hier.

Dans un sprint final pour la deuxième place, Lepage a été devancé de justesse par l’Américain Ben Kanute. Les deux hommes ont terminé la course de 400 m de natation, 10 km de vélo et 2,5 km de course à pied dans un temps identique de 27 min 55 s, à 13 s du gagnant, l’Australien Matthew Hauser.

« De pouvoir performer après tant d’essais, ça fait du bien, a confié Lepage en fin de journée. Je pense que ça va me mettre sur une bonne lancée, tant sur le plan moral que pour mes plans de course. Et la pression que je me mets devrait diminuer. »

« Je n’ai plus la pression de devoir performer. Je sais que je suis capable de le faire. » — Alexis Lepage

Vainqueur d’une épreuve continentale CAMTRI l’an dernier au Chili, Lepage n’avait jamais fait mieux que 13e à une Coupe du monde, deuxième circuit de l’International Triathlon Union (ITU) après la Série mondiale.

L’hiver dernier, le Québécois de 25 ans a quitté son groupe du Rouge et Or  de l’Université Laval pour se joindre au groupe national dirigé par l’entraîneur Jono Hall. Il a effectué plusieurs séjours à Phoenix où, en plus de bénéficier de conditions météo avantageuses, il a côtoyé Tyler Mislawchuk et Matthew Sharpe, les deux seuls membres de l’équipe canadienne senior.

En dépit de cette préparation, il a essuyé une série de déconvenues en compétition depuis le début de l’année : manque d’énergie en Afrique du Sud, chute en vélo aux Émirats arabes unis, mauvaise exécution en Australie, abandon sur maladie en Nouvelle-Zélande, victime d’une cassure après une chute en Espagne…

Avant la Coupe du monde de Chengdu, Lepage occupait le 121e rang au classement de la qualification olympique de l’ITU. À mi-chemin du processus, sa troisième place devrait lui permettre de grimper d’une quarantaine de positions. Au total, 55 hommes participeront au triathlon des Jeux de Tokyo en 2020, avec un maximum de trois par nation. Une qualification pour la nouvelle épreuve de relais mixte garantit deux quotas par sexe.

« Plus rien à perdre »

Avec son résultat en Chine, l’étudiant à la maîtrise en management à l’Université Laval consolide sa troisième place au Canada.

« Avant la course, je me suis dit : je suis tellement rendu loin au classement, mon début de saison a tellement mal été que je n’ai plus rien à perdre. Ça ira comme ça ira. Je ne me suis même pas donné de plan de match autre que de rester calme et maîtriser ce que je pouvais. Ça a bien payé. »

Il souhaite aussi que sa bonne prestation en super-sprint, le format qu’empruntera le relais mixte olympique, soit remarquée par Triathlon Canada, qui aura le dernier mot dans la sélection des athlètes pour Tokyo.

Samedi, Lepage participera à la Coupe du monde de Cagliari, en Sardaigne, pour un sprint (750 m de natation, 20 km de vélo, 5 km de course). Il attend toujours la confirmation par Triathlon Canada de sa participation à la Série mondiale de Montréal, le 29 juin.

« [Mon résultat en Chine] est satisfaisant, mais ce n’est pas la fin ! Je veux continuer à m’améliorer et voir à quel point je suis capable de dépasser mes limites jour après jour. »