La Presse vous invite à choisir l’athlète québécois qui a le plus marqué la dernière décennie sportive. L’équipe des sports a présélectionné 16 candidats, à vous de faire le reste !

Méthodologie

L’équipe des sports a présélectionné 16 noms puis déterminé les confrontations du premier tour par tirage. Le vote est entièrement entre les mains des lecteurs.

> Votez pour votre athlète de la décennie

Christine Girard, Haltérophile

« La victoire est du sport propre »

Une seule athlète du Québec a gagné une médaille d’or à des Jeux olympiques d’été au cours de la dernière décennie : Christine Girard.

L’exploit authentique de l’haltérophile de Rouyn-Noranda n’a cependant jamais reçu l’attention qu’il méritait. Aux Jeux de Londres, en 2012, elle a gagné le bronze le même jour et dans le même complexe que le judoka Antoine Valois-Fortier, un autre qui serait digne de considération comme athlète de la décennie.

Les deux rivales qui ont devancé Girard étaient dopées, apprendra-t-on quatre ans plus tard à la suite d’un réexamen des échantillons mené par le Comité international olympique. Soudainement, la trampoliniste Rosie MacLennan n’était plus la seule médaillée d’or du Canada à Londres.

Girard sera avisée quelques mois plus tard qu’elle avait vécu pareille injustice aux Jeux de Pékin, en 2008. Quatrième en Chine, elle a hérité du bronze à la suite de la disqualification de la médaillée d’argent, encore une fois pour dopage.

L’épisode de Pékin a fait plus mal. Sans cette tricherie, l’haltérophile serait devenue la première médaillée canadienne aux Jeux, un statut dont elle aurait joui pendant trois jours, au moment où les médias se désolaient de prétendues contre-performances. « Ça aurait changé ma vie. »

« Détruite », Girard a vécu le cycle olympique suivant dans l’anonymat, pour ne pas dire dans une forme d’indigence sportive. Faute de financement adéquat, elle s’est entraînée seule, dans un abri d’auto mal chauffé. Elle a souffert de blessures, de surmenage, de dépression.

Elle a reçu sa médaille d’or en décembre dernier à Ottawa, plus de six ans après la fin de la compétition et trois ans après sa retraite, devant ses parents, son mari et ses trois enfants. Plutôt que de s’en prendre aux tricheuses, elle les a plaintes, a demandé leur protection et a condamné leur entourage.

« La victoire du sport propre », a-t-elle déclaré, invitant ses collègues athlètes à croire en leurs rêves. Seulement pour son attitude dans ces circonstances troubles, Christine Girard mérite d’être élue athlète québécoise de la décennie.

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Alexandre Bilodeau, ski acrobatique

Alexandre, le battant

La tension est vive au pays avant les Jeux olympiques de Vancouver, en 2010. Le Canada remportera-t-il enfin une médaille d’or dans des Jeux présentés à la maison ? À Montréal en 1976 et à Calgary en 1988, aucun de nos athlètes n’a atteint le sommet du podium.

Cette fois, la délégation canadienne compte parmi les meilleures au monde et une récolte importante de médailles est attendue. Mais encore faudra-t-il concrétiser ces énormes attentes. Et pour cela, rien de mieux que de remporter une médaille d’or dès le départ. Pareille réussite conjurera le sort et inspirera tous nos porte-couleurs. Ce défi, Alexandre Bilodeau le relève dès le premier week-end des Jeux. Avec son intrépidité et sa force de caractère, son panache aussi, il s’impose dans la finale des bosses en ski acrobatique.

Du coup, Bilodeau devient une vedette d’un océan à l’autre. Le Canada tombe sous son charme. Sa victoire n’est pas simplement énorme sur le plan sportif, mais aussi sur celui des symboles. Le jeune Québécois débarrasse le pays d’une chape de plomb, en plus d’inscrire à jamais son nom dans notre histoire sportive.

Quatre ans plus tard, Bilodeau compte encore parmi les favoris aux Jeux de Sotchi. Mais un adversaire coriace se dresse sur son chemin : son jeune compatriote Mikaël Kingsbury. Au cours des mois précédents, l’émergence de ce dauphin a semblé embêter Bilodeau. Comment réagira-t-il à Sotchi ?

En finale, Bilodeau s’élance avant Kingsbury. Fonçant avec flamboyance et conviction, il réussit une descente formidable. Kingsbury comprend alors que seul un parcours sans faute lui permettra de le battre. Mais une très légère erreur contrecarre ses plans. Et il remporte l’argent.

À Sotchi, Bilodeau boucle une carrière sensationnelle avec une deuxième médaille d’or olympique, un succès colossal. Ce palmarès, il le doit à ses nerfs d’acier, à son goût de la victoire et à sa fougue unique. Cet athlète est un battant.

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