(Stuttgart) La chasse aux records est ouverte pour Simone Biles : la reine incontestée de la gymnastique a porté les Américaines vers un cinquième sacre mondial consécutif, mardi à Stuttgart, pour la première de ses six finales de la compétition, à moins de 10 mois des Jeux olympiques de Tokyo.

Avec un total de 172,33 points, Biles et ses coéquipières ont devancé les Russes (166,53) et les Italiennes (164,80).

Les Françaises, emmenées par la triple championne d’Europe Mélanie De Jesus Dos Santos (19 ans) et qui ambitionnaient de se hisser sur le podium, se classent cinquièmes, comme il y a un an (163,69).

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Mélanie De Jesus Dos Santos

Dès les qualifications, Biles (22 ans) avait illuminé de son talent inégalé les agrès allemands en réalisant deux acrobaties inédites et ultra complexes désormais baptisées de son nom, un double salto avec une triple vrille au sol, et un double salto arrière avec une double vrille en sortie à la poutre.

La jeune Texane n’a pas dérogé à ses standards d’excellence pour sa première finale de la semaine, en se montrant particulièrement étincelante au saut d’entrée de concours (15,40), puis au sol (15,33), «sa meilleure variation de la compétition jusque-là», en clôture.

Les Américaines règnent désormais sur le concours par équipe sans interruption depuis 2011.

«Année après année, c’est de plus en plus fort parce qu’on accentue notre empreinte. C’est juste surréaliste», se réjouit Biles.

Deux chutes pour les Bleues

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Simone Biles

«Parfois, j’aimerais qu’il y ait plus de concurrence, mais en même temps, il faut quand même que je monte sur les tapis et que je fasse ce pour quoi je suis venue. Peu importe l’avance que j’ai, je suis toujours nerveuse de temps en temps», avoue-t-elle.

Ce sacre américain porte à 15 le nombre record de couronnes mondiales de Biles, et à 21 son total de médailles mondiales, à deux unités du record établi par la légende bélarusse Vitaly Scherbo (23).

Si elle répète «ne jamais (y) penser», la quadruple championne olympique en titre (concours général, sol, saut et par équipe) aura de multiples chances de l’égaler, et même de le dépasser : elle est qualifiée pour les cinq finales individuelles, celle du concours général jeudi, puis celles au sol, au saut, à la poutre et aux barres asymétriques samedi et dimanche.

Il y a un an à Doha, elle avait raflé six médailles sur six possibles aux Mondiaux-2018.

Renforcées par des qualifications très convaincantes achevées en quatrième position (166 712), les Bleues, représentées, outre De Jesus Dos Santos, par Marine Boyer, Lorette Charpy, Aline Friess et Claire Pontlevoy, ne cachaient elles pas leur profonde déception de ne pas avoir su se faire une place sur un podium à leur portée.

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Claire Pontlevoy

Les gymnastes françaises ont payé cher deux chutes survenues tôt dans le concours, la première aux barres (Pontlevoy), la seconde à la poutre (DJDS).

Ça ne les empêchait pas, toutefois, de penser déjà à prendre leur revanche sur la scène olympique l’été prochain, à Tokyo.