(Moscou) Cinq haltérophiles russes, tous médaillés aux championnats du monde ou d’Europe, font face à des accusations de dopage qui pourraient annoncer une nouvelle vague de cas dans différents sports.

La Fédération internationale d’haltérophilie (IWF) a révélé que les preuves à l’encontre des cinq athlètes, dont le médaillé de bronze olympique Ruslan Albegov, proviennent de nouvelles enquêtes de l’Agence mondiale antidopage (AMA) au sujet de l’utilisation généralisée de drogues dans le sport russe.

« Cet important développement démontre que justice est rendue pour ceux qui ont voulu tromper leur sport, a déclaré l’AMA à l’Associated Press dans une déclaration par courrier électronique, mardi.

L’Agence s’attend à plus d’annonces de ce genre de la part des fédérations qui ont commencé à prendre connaissance des résultats sur la base de l’ensemble des preuves fournis par l’AMA. »

Le président de l’IWF, Tamas Ajan, a précisé que les infractions présumées avaient eu lieu « il y a quelques années » et devraient être considérées comme faisant partie des efforts visant à faire le ménage dans l’haltérophilie, responsable de dizaines de cas de dopage lors des derniers Jeux olympiques.

« Nous n’avons pas hésité à prendre les bonnes décisions, a-t-il déclaré dans un communiqué. Tandis que l’IWF a tant fait pour ouvrir un nouveau chapitre brillant pour notre sport, nous ferons également tout ce qui est en notre pouvoir pour donner suite aux cas de dopage. »

Albegov est un double champion du monde et a remporté la médaille de bronze en juillet lors d’une épreuve test en vue des Jeux olympiques de Tokyo l’année prochaine.

Les autres sont la championne du monde Tima Turiyeva, les doubles champions d’Europe Oleg Chen et David Bedzhanyan, ainsi que Egor Klimonov, qui a remporté l’argent au championnat d’Europe en avril.

Toute l’équipe russe a été exclue des Jeux olympiques de 2016 quand l’IWF a soutenu que son problème de dopage avait jeté le discrédit sur ce sport. En vue des Jeux olympiques de l’an prochain à Tokyo, la Russie fait partie des 17 pays frappés par de nouvelles restrictions liées au dopage.

L’AMA analyse les importantes archives de données obtenues en janvier auprès du laboratoire antidopage de Moscou, où les cas de dopage ont été systématiquement dissimulés pendant des années. L’AMA a commencé à transmettre ses résultats aux fédérations sportives. Elle a également obtenu un lot d’échantillons de contrôles antidopage stockés en avril.

Ces informations du laboratoire ont été cruciales pour suspendre deux athlètes russes en biathlon, en juin. La Fédération internationale de biathlon a imposé des suspensions plus longues à Alexander Chernyshov et Alexander Pechyonkin, estimant que leur comportement a été aggravé par la participation à un « système de dopage organisé ».

À l’époque, le président de l’AMA, Craig Reedie, avait déclaré s’attendre à plus de 100 nouveaux cas de dopage dans différents sports russes. Jusqu’à présent, seule une petite fraction a été dévoilée.