(Paris) La Sud-Africaine Caster Semenya ne pourra pas défendre son titre sur 800 m aux Mondiaux de Doha (27 septembre-6 octobre), la justice suisse ayant décidé de lever la suspension « super-provisoire » du règlement sur les athlètes hyperandrogènes, ont annoncé les avocats de Semenya mardi.

La Cour suprême suisse prend cette décision en attendant de se prononcer sur l’appel de la Sud-Africaine à propos de la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) de valider le règlement de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), que Semenya juge « discriminatoire ».

« Un seul juge a renversé hier la décision de la Cour suprême suisse de suspendre provisoirement le règlement de l’IAAF en attendant la décision sur l’appel contre la décision du TAS », écrivent ses avocats dans un communiqué.

« Cette décision va empêcher Caster Semenya de défendre son titre aux Championnats du monde en septembre », ajoutent-ils.

« Je suis très déçue de ne pas pouvoir défendre mon titre durement gagné, mais cela ne va pas me freiner dans mon combat pour le respect des droits de toutes les athlètes concernées », a déclaré Semenya, citée dans le communiqué.

PHOTO IBRAHEM ALOMARI, ARCHIVES REUTERS

Caster Semenya (28 ans) détient de très loin la meilleure performance mondiale de la saison sur 800 m avec un chrono de 1 min 54 s 98 réalisé à Doha (Qatar) le 3 mai.

Le tribunal avait décidé le 3 juin de suspendre, pour Caster Semenya seulement, de façon « super-provisoire » le règlement de l’IAAF, entré en vigueur le 8 mai, qui demande aux athlètes hyperandrogènes de suivre un traitement pour faire baisser leur taux de testostérone afin de pouvoir concourir sur des distances allant du 400 m au mile (1609 m).

Cette autorisation à courir de nouveau avait permis à la Sud-Africaine, triple championne du monde et double championne olympique, de remporter sur sa distance fétiche le meeting de Stanford (Californie) le 30 juin en 1 min 55 s 70.

Caster Semenya (28 ans) détient de très loin la meilleure performance mondiale de la saison sur 800 m avec un chrono de 1 min 54 s 98 réalisé à Doha (Qatar) le 3 mai.

« L’IAAF commentera la décision du Tribunal fédéral suisse lorsque le tribunal rendra sa décision argumentée publique, ce qui doit être fait demain », a indiqué l’IAAF, contactée par l’AFP.

La Sud-Africaine est l’une des athlètes féminines atteintes d’hyperandrogénie, une condition qui cause de hauts niveaux naturels de testostérone. L’IAAF prétend que cela leur donne un avantage sur les autres femmes, la testostérone aidant au développement musculaire et au transport de l’oxygène dans le sang.

L’IAAF exige de Semenya et des autres athlètes avec la même condition médicale de prendre des médicaments entraînant la suppression des hormones, ou encore de subir une intervention chirurgicale, afin de pouvoir participer aux compétitions. Ces demandes ont été jugées non éthiques par l’Association médicale mondiale, qui représente les médecins à travers le monde.

- Avec La Presse canadienne