(Montréal) L’étude des milliers d’échantillons récupérés dans l’ex-laboratoire antidopage de Moscou a permis de découvrir plusieurs nouveaux « cas solides » d’athlètes suspects pouvant donner lieu à des poursuites, a annoncé jeudi un responsable de l’Agence mondiale antidopage (AMA), ajoutant que l’analyse des données devrait être bouclée d’ici fin 2019.

« Je peux confirmer que nous avons commencé à préparer plusieurs cas solides en coopération étroite avec les fédérations internationales permettant d’engager des poursuites pour dopage » contre les athlètes concernés, a déclaré Günter Younger, directeur du service Renseignements et enquêtes de l’AMA, lors du conseil de fondation de l’institution basée à Montréal.  

Il a promis que « tous les athlètes identifiés comme suspects » par l’analyse des échantillons feraient l’objet d’une « investigation complète ». Il n’a pas précisé combien de cas avérés de dopage avaient déjà été identifiés depuis le début de l’enquête.

« Nous estimons que nous pourrons terminer l’ensemble de cet exercice au dernier trimestre de 2019 », a-t-il ajouté. « Pour tous les cas identifiés comme suspects, nous devrions avoir fini d’ici la fin de l’année », a-t-il confirmé en conférence de presse.

L’AMA avait annoncé fin avril qu’une équipe d’experts avait récupéré plus de 2200 échantillons dans l’ancien laboratoire moscovite, au cœur du système de dopage institutionnel ayant régné en Russie entre 2011 et 2015.

Le directeur général de l’AMA, Olivier Niggli, a de son côté souligné que les dossiers les plus solides seraient envoyés petit à petit aux fédérations concernées.

« À la fin de l’année on n’aura pas fini », a-t-il expliqué à l’AFP. « Notre premier travail consiste à donner les preuves à ces fédérations pour qu’elles puissent lancer des poursuites. Ensuite, il faudra s’assurer qu’elles le font et potentiellement faire appel », a-t-il insisté.

À l’arrivée M. Niggli estime que l’AMA pourrait identifier « plus d’une centaine de cas, si on arrive à rassembler les preuves ».

Le rapport du juriste canadien Richard McLaren, missionné par l’AMA et à l’origine des révélations sur le scandale, estimait qu’un millier de sportifs, dans une trentaine de disciplines, étaient potentiellement concernés.

La récupération des données pour d’éventuelles réanalyses était l’une des conditions cruciales posées par l’AMA dans le processus de réintégration de l’Agence russe antidopage (Rusada). Cette décision controversée, fortement critiquée notamment au sein du monde sportif, avait été annoncée par l’instance internationale le 20 septembre 2018.