Il n'a pas encore l'intention d'accrocher son maillot de compétiteur mais cela n'empêche pas Benoît Huot de préparer son après-carrière.

Il a franchi une étape en ce sens en acceptant le rôle de chef de mission adjoint de l'équipe canadienne qui prendra part aux Jeux du Commonwealth présentés à Gold Coast en Australie l'an prochain.

La nouvelle a été annoncée mardi matin, à un an jour pour jour de l'événement. Il secondera la chef de mission Claire Carver-Dias.

Huot est l'un des paralympiens canadiens qui a connu le plus de succès dans l'histoire, ayant remporté 20 médailles en cinq Jeux paralympiques (2000-2016).

Il a également participé à trois éditions des Jeux du Commonwealth, où il a remporté quatre médailles, et fracassé plus de 60 records du monde dans sa catégorie.

Et il n'entend pas s'arrêter là puisque Huot a confirmé, le week-end dernier, à Windsor, en Ontario, sa place au sein de l'équipe canadienne pour les championnats du monde de paranatation qui auront lieu à Mexico du 30 septembre au 6 octobre.

«Après les Jeux paralympiques de Rio, j'ai décidé de garder toutes les opportunités ouvertes mais je ne m'attendais pas à cette proposition. J'ai croisé Claire (Carver-Diaz) à la fin janvier et, comme elle savait que mon épreuve dans ma catégorie n'était pas au programme des Jeux du Commonwealth, elle m'a demandé si j'étais intéressé à l'assister dans son rôle de chef de mission.

«J'étais super flatté. Je suis content d'accepter ce rôle et d'aider la prochaine génération d'athlètes à réaliser leurs objectifs et leurs rêves», a précisé Huot, qui avoue considérer cette opportunité comme une transition vers son après-carrière même s'il adore encore l'entraînement et la compétition.

Le sympathique nageur de Longueuil garde de précieux souvenirs de ses trois participations aux Jeux du Commonwealth et il rappelle que cet événement offre une belle visibilité et de la crédibilité aux sports paralympiques.

«Pour moi, ces jeux ont été une école de vie. Ce qui est particulier avec ces jeux, par rapport aux autres événements comme les Olympiques ou les Panam, c'est que les parathlètes sont intégrés à part entière à l'événement dans un encadrement multisport.

«Je me souviens qu'en 2002, j'ai eu l'occasion de côtoyer les meilleurs nageurs au monde, les Grant Hackett, Ian Thorpe, des athlètes que tu admires. Et en plus, nos médailles comptaient au tableau.»

Il affectionne d'ailleurs sa médaille de bronze gagnée à Manchester même si celle en or huit ans plus tard à Delhi reste l'une de ses performances les plus satisfaisantes en carrière.

«Ma relation avec les Jeux du Commonwealth est un peu comme une histoire à la Cendrillon. À Manchester, j'avais 18 ans et j'étais comblé d'y remporter une médaille de bronze. Après avoir obtenu l'argent en 2006, je voulais ajouter une médaille d'or, celle qui me manquait, à Delhi en 2010. Et j'ai terminé ma carrière aux Jeux du Commonwealth avec cette médaille d'or. Même si ça n'a pas la même envergure que les Jeux paralympiques, je la voulais cette fameuse médaille.»

S'il ne se voit pas poursuivre sa carrière d'athlète jusqu'aux Jeux paralympiques de 2020, le vétéran de 33 ans a toujours autant de plaisir lorsqu'il plonge dans la piscine.

«On ne peut jamais dire jamais dans la vie. J'aborde désormais ma carrière une année à la fois, sans trop penser à long terme. Je me suis qualifié pour les Mondiaux, j'ai très envie d'y participer et je réévaluerai ensuite où j'en suis.»

La délégation canadienne pour les prochains Jeux du Commonwealth, du 4 au 15 avril 2018, sera composée de plus de 260 athlètes qui compétitionneront dans 18 sports et sept parasports. À Glasgow en 2014, le Canada avait remporté un total de 28 médailles, terminant troisième derrière l'Angleterre et l'Australie.