L'Agence mondiale antidopage a été sommée de montrer des preuves plus crédibles que des athlètes russes avaient triché, samedi.

Quittant une rencontre du comité exécutif de l'AMA, Gian Franco Kasper, un représentant du Comité international olympique, a souligné le manque de crédibilité du rapport détaillant le scandale de dopage généralisé en Russie.

Des manipulations d'échantillons aux Jeux olympiques d'hiver de Sotchi, en 2014, et des tests positifs camouflés s'échelonnant sur une douzaine de Jeux ont été rapportés par l'enquêteur de l'AMA Richard McLaren, en juillet.

«Je veux voir les preuves, a insisté Kasper, qui est également président de la Fédération internationale de ski. Nous ne pouvons dire si c'est acceptable ou non. Il doit amener des preuves avec des noms.»

Grigory Rodchenkov, l'ancien directeur du laboratoire antidopage de la Russie, a dit à McLaren que des échantillons d'athlètes russes se passaient la nuit à travers un trou caché dans le mur, lors des Jeux de Sotchi. Tout cela avec l'aide des officiers du Service fédéral de sécurité de la Russie.

«Vous savez, ce trou dans le mur à Sotchi ressemblait à une histoire de Hollywood pour moi. Ils avaient une clé pour ouvrir la porte, a mentionné Kasper. Les policiers étaient si stupides qu'ils devaient percer un trou dans le mur?»

Le président de l'Agence antidopage américaine, Edwin Moses, croit pour sa part qu'il est ridicule que Kasper conteste l'enquête.

«Des séries de tests ont montré que des athlètes russes étaient dopés, a indiqué Moses, qui assistait à cette rencontre tout comme Kasper. On peut remonter à un ou deux Jeux olympiques et ça mine la crédibilité des résultats. C'est une situation horrible.»

La dernière vague d'échantillons testés pour les Jeux de Pékin en 2008 a permis au CIO d'annoncer jeudi que quatre athlètes russes, dont trois médaillés, avaient été testés positivement à des substances bannies.

«La crédibilité des médailles olympiques a diminué et c'est ce que les athlètes croient, a affirmé Moses. Il y a plusieurs athlètes qui auraient dû gagner une médaille et qui savent maintenant qu'ils avaient raison.»

Moses, tout comme l'AMA, avait d'ailleurs demandé que toute la délégation russe soit bannie en vue des Jeux de Rio, en août. Ce qui avait soulevé l'ire du CIO. Le comité avait plutôt permis aux différents sports de décider individuellement de l'éligibilité des athlètes russes.

Récemment, les dirigeants du mouvement olympique ont fustigé l'AMA et un homme d'affaires influent a demandé qu'un dirigeant «neutre» remplace Craig Reedie à la tête de l'organisation.