Il est très rapide, très jeune et très confiant. Il pilote à la limite, importune les autres pilotes et ne s'en soucie guère quand il le fait. Il est également un grand atout pour la Formule 1.

Max Verstappen ne s'est peut-être pas fait beaucoup d'amis parmi les autres pilotes - surtout ceux de Ferrari - mais son style agressif, son attitude effrontée et sa conduite intrépide sont très divertissants pour les amateurs.

Le Néerlandais de 18 ans est devenu le plus jeune vainqueur d'un Grand Prix et le plus précoce à prendre le départ de la première ligne sur la grille de départ. Il représente aussi ce dont la F1 a besoin à une époque où d'anciens champions sont en fin de carrière.

Fernando Alonso, Kimi Raikkonen et Jenson Button sont tous dans la mi-trentaine. Et même si le triple champion du monde Lewis Hamilton est encore au sommet de son art et son coéquipier chez Mercedes Nico Rosberg très compétitif, les deux pilotes ont 31 ans.

L'engouement pour Verstappen a attiré plus de 20 000 partisans néerlandais au Grand Prix de Belgique en fin de semaine dernière. Des légions d'amateurs tous vêtus en orange ont fait la file aux portes d'entrée. Et les drapeaux néerlandais étaient agités dans les gradins de Spa.

«C'est une bouffée d'air frais pour moi. C'est un jeune garçon qui me plaît beaucoup, a précisé Toto Wolff, directeur exécutif de l'écurie Mercedes. Il se présente ici, sans crainte, ne se laisse intimider par personne. Il ne craint pas de faire sa place et il me rappelle les grands. Ça me rappelle Lewis et il me fait penser à Ayrton Senna.»

Dans ces éloges, Wolff aurait pu ajouter que Verstappen manifeste aussi l'audace du septuple champion du monde Michael Schumacher. Wolff a d'ailleurs exprimé ses regrets que Mercedes n'ait pu signer Verstappen avant Toro Rosso l'année dernière.

«Vous pouvez clairement voir que certains gars commencent à y réfléchir à deux fois avant de le dépasser, a poursuivi Wolff, avant d'ajouter une note de prudence au sujet du pilotage à haut risque de Verstappen. Je crains seulement que ça puisse finir dans le mur un jour. Pour moi, c'est rafraîchissant, mais c'est aussi dangereux.»

En mai, Verstappen a piloté avec brio pour remporter le Grand Prix d'Espagne à ses débuts avec Red Bull - après avoir fait ses débuts avec l'écurie de développement Toro Rosso - et il a suivi avec trois autres podiums.

Au Grand Prix de Belgique, sa deuxième place en qualifications lui a permis d'établir un autre record à titre de plus jeune pilote à prendre le départ sur la première ligne de la grille.

Son talent est indéniable, mais le sentiment dans les cercles de la F1 est que le jeune âge de Verstappen l'incite à poser des gestes que les autres pilotes ne font pas.

«La FIA ne l'a pas pénalisé. Tout ce qui lui est arrivé, c'est qu'on lui a fait des remontrances à la réunion des pilotes, a déclaré Wolff. Peut-être que la prochaine fois, il passera un moment encore plus difficile à cette rencontre.»

Surtout de la part de Raikkonen et de son coéquipier chez Ferrari Sebastian Vettel.

Raikkonen l'a critiqué après le Grand Prix de Hongrie le mois dernier et de nouveau à l'issue du Grand Prix de Belgique.

On a assisté à un accrochage entre Verstappen et les deux Ferraris au premier virage, dimanche. Plus tard dans la course, Verstappen a rendu Raikkonen furieux en faisant quelques manoeuvres de blocage lorsque le Finlandais de 36 ans a tenté de le doubler à grande vitesse.

«Peut-être que ça prendra un accident avant que les choses se clarifient pour tout le monde, a déclaré Raikkonen. Espérons que non, car ça peut être mauvais pour quelqu'un, et personne ne veut voir quelque chose comme ça se produire.

Verstappen semble toutefois peu se préoccuper de la réputation et ses propos acerbes sont à l'image de l'intensité de son pilotage.

Blâmant Ferrari, il a déclaré à la télévision néerlandaise après la course de dimanche: «Je n'ai pas l'intention de les laisser passer, je préfère les forcer à quitter la piste», ajoutant selon ce qui a été rapporté «à la fin je suis la victime.»