L'Espagne a été déclarée non-conforme au code mondial antidopage, l'absence de gouvernement ayant empêché le vote d'une loi permettant son application, a annoncé samedi l'Agence mondiale antidopage (AMA).

L'Espagne, le Mexique, ainsi que la Belgique, la France, le Brésil et la Grèce avaient jusqu'à vendredi pour se mettre en conformité avec le nouveau code, entré en vigueur le 1er janvier 2015. Tous ont réglé leurs problèmes et ont été déclarés conformes, sauf l'Espagne et le Mexique.

Concrètement, cela signifie que les agences nationales antidopage espagnole et mexicaine ne peuvent plus mener leurs propres tests. Cela n'entraîne pas de suspension pour les sportifs de ces pays lors des prochains grands événements sportifs, dont les JO-2016 de Rio.

«Les agences nationales antidopage d'Espagne et du Mexique n'ont pas encore réglé leurs problèmes respectifs et sont dès lors déclarées non-conformes avec le code», écrit l'AMA dans un communiqué.

«Bien que l'agence nationale espagnole soit déclarée non-conforme, l'AMA reconnaît qu'il n'y a actuellement pas de gouvernement dans le pays, et comprend donc ainsi les difficultés auxquelles le pays fait face actuellement pour traiter ces questions en suspens», ajoute le texte.

L'Espagne se trouve dans une impasse politique depuis le 20 décembre. Les élections législatives ont débouché sur un parlement fragmenté et les partis politiques ont été jusqu'à présent incapables de former une coalition.

Les équipes ministérielles en place gèrent les affaires courantes en attendant, sans pouvoir valider de projets qui engageraient de nouvelles dépenses.

Madrid remercie l'AMA

L'Agence espagnole de protection de la santé dans le sport (AEPSAD), organe antidopage qui dépend du ministère de l'Éducation et des Sports, a déclaré samedi soir dans un communiqué «remercier l'Agence mondiale antidopage pour sa compréhension de la situation politique actuelle en Espagne».

L'AEPSAD a également salué la «collaboration» avec l'AMA pour que le contrôle antidopage des sportifs espagnols continue à être assuré.

De fait, l'Agence mondiale antidopage a précisé qu'un accord était en passe d'être mis en place pour que «les tests antidopage menés en Espagne durant la période de non-conformité» soient effectués par les fédérations internationales, notamment dans la perspective des jeux Olympiques et Paralympiques de Rio 2016.

Dans le cas du Mexique, l'AMA a fait état de progrès notables.

«Bien que l'agence nationale mexicaine soit déclarée non-conforme, l'AMA reconnaît les efforts récents faits par le gouvernement et espère que le travail nécessaire sera accompli dans un avenir très proche», souligne par ailleurs l'AMA dans son communiqué.

L'Agence mondiale antidopage précise également que le Brésil, pays hôte des prochains JO (5-21 août), et bien que déclaré conforme, a désormais 120 jours pour promulguer le décret d'application relatif au nouveau code.

«L'agence nationale brésilienne a atteint les critères requis, qui comprenaient l'établissement d'un unique tribunal antidopage et la transcription du code mondial antidopage dans sa législation. Cependant, il est important de noter que le Parlement brésilien doit encore adopter le décret présidentiel et que d'autres actions en lien doivent être menées dans les prochains 120 jours», souligne l'AMA.

Or le Brésil est lui aussi fragilisé politiquement, en pleine récession économique, sur fond de scandale de corruption qui fait trembler le pouvoir politique sur ses bases.

L'avenir de la présidente de gauche Dilma Rousseff et de son prédécesseur Luiz Inacio Lula da Silva reste ainsi suspendu au bon vouloir de la justice et de députés.