La Canadienne Kaillie Humphries a piloté son bolide jusqu'à la ligne d'arrivée samedi, a levé le poing dans les airs et a salué une foule excitée alors que son véhicule s'immobilisait.

La dernière place lui appartenait, mais aussi une page d'histoire.

La double médaillée d'or olympique en bobsleigh féminin est devenue la première à piloter un équipage féminin contre des hommes lors d'une épreuve de bobsleigh à quatre sur le circuit de la Coupe du monde. Humphries et ses coéquipières Cynthia Appiah, de Toronto, Geneviève Thibault, de Québec, et Melissa Lotholz, de Barrhead, en Alberta, ont terminé en 17e et dernière position à Mount Van Hoevenberg, mais elles étaient loin d'être déçues.

«Ce fut très amusant, a dit Humphries. Pour nous, la première étape était de réussir notre entrée et de participer à une course.

«Il faut commencer quelque part et c'est ce que nous avons fait. Il ne faut pas oublier que ce n'est que du sport. Même si c'est de la haute performance, et j'ai vu les plus hauts sommets, c'est du sport. Et si vous n'avez pas de plaisir, pourquoi en pratiquez-vous?»

Humphries a terminé à 4,77 secondes - un écart énorme en bobsleigh - du gagnant Maximilian Arndt, qui a signé un chrono d'une minute et 49,70 secondes. Sa victoire lui a permis de devancer son compatriote allemand Francesco Friedrich au classement général de la Coupe du monde. Le Russe Alexander Kasjanov a pris le deuxième rang en 1:49,98.

Justin Kripps, de Summerland, en Colombie-Britannique, et ses coéquipiers Derek Plug, de Calgary, Ben Coakwell, de Saskatoon et Alex Kopacz, de London, en Ontario, ont complété le podium en 1:50,07.

Plusieurs compétiteurs ont félicité l'équipage de Humphries après la compétition -elle avait déjà affronté les hommes, mais avec un équipage masculin. Cependant, Humphries n'a surpris personne avec son habileté à diriger son bobsleigh à travers le circuit exigeant de Lake Placid.

«Elle est une excellente pilote, a dit l'Américain Steven Holcomb, qui a terminé huitième. C'est comme piloter une voiture un peu plus grosse. Ce n'est pas comme si elle était incapable de conduire une camionnette. Les gens en font un plus gros plat que ce ne l'est vraiment. C'est super et c'est très bon pour le sport.»

La raison pour laquelle Humphries savait que la victoire, et même un résultat intéressant, n'était pas une option samedi n'a rien à voir avec son talent. C'est une question de physique: le poids combiné de son bolide et de son équipage était d'environ 135 kilogrammes plus léger que tous les autres, ce qui signifie qu'il était impossible de générer autant de vitesse que les autres.

Les 16 premiers équipages ont été séparés par 2,10 secondes. L'écart entre le Britannique John James Jackson, qui a pris le 16e rang, et Humphries en 17e place était de 2,67 secondes.

«C'est spécial d'être la première à le faire, mais je ne le fais pas pour être la première, a dit Humphries. Je le fais parce que je veux repousser mes limites comme pilote. C'est un défi personnel et quelque chose de stimulant.»

Chris Spring, de Calgary, a terminé 12e en 1:51,20. Le receveur des Alouettes de Montréal Samuel Giguère, de Sherbrooke, faisait partie de l'équipage de Spring.