L'arrivée de Thomas Vanek a vraiment changé le visage de l'attaque du Canadien. Non seulement cela a-t-il permis à tout le monde de descendre d'un rang et d'occuper un rôle qui lui sied davantage, mais aussi Vanek permet désormais au Tricolore de compter sur un véritable premier trio, ce qu'il n'a pas connu depuis des lustres.

Michel Therrien a parlé de la performance des Vanek, David Desharnais et Max Pacioretty comme d'une démonstration de leadership. Certes, ils ont pris les choses en main, mais la façon dont ils travaillent afin d'être toujours plus dangereux témoigne là aussi d'une application exemplaire.

L'une des clés du succès des membres de ce trio est la qualité de leur communication. Vanek s'y est amené en cherchant à être un bon complément à deux joueurs dont la chimie était déjà bien établie. Le nouveau venu parle beaucoup aux deux plus jeunes, il leur fait part de ses observations, et Desharnais et Pacioretty semblent réceptifs.

«L'arrivée de Vanek donne peut-être un peu plus d'espace à Max, observe Desharnais. Il était surveillé de près auparavant. Il avait 30 buts et le deuxième dans l'équipe en avait 18. Avec Vanek, ça attire l'attention de l'adversaire et la répartit également entre Max et lui.»

Desharnais, le bénéficiaire

Mais l'attention étant concentrée sur deux dangereux marqueurs, c'est peut-être Desharnais qui en profite le plus pour exécuter son jeu. Plus tôt dans la saison, le centre québécois éprouvait des difficultés à se créer temps et espace. Or, son extraordinaire vision du jeu rapporte un maximum par les temps qui courent.

Cela dit, ce serait réducteur de dire que Desharnais passe et que ses deux ailiers marquent.

Lors d'une entrevue à TSN Radio, jeudi, le directeur général Marc Bergevin a souligné à quel point les aptitudes de passeur de Vanek étaient sous-estimées. Et on a pu le voir face aux Red Wings de Detroit. L'Autrichien a démontré la quintessence de la mise en échec en deuxième période en séparant Niklas Kronwall de la rondelle. Le défenseur a été hors d'état de nuire suffisamment longtemps pour que Vanek récupère la rondelle et, une fois près du filet, repère Desharnais dans l'enclave.

De toute beauté.

En outre, le fait que les trois buts de ce trio aient été marqués à forces égales plaira sûrement au Canadien. Qu'ils ne soient pas des spécialistes de l'avantage numérique et qu'ils arrivent à contenir l'adversaire à cinq contre cinq est en effet essentiel aux succès de l'équipe.

Et là, la beauté de la chose, c'est que le Tricolore aura l'occasion d'affûter davantage ses armes au cours des prochains jours.

«Nous n'avons pas eu beaucoup d'entraînements ensemble, donc ce sera une bonne chose d'aller en Floride et d'avoir l'occasion de pratiquer davantage, a noté Pacioretty. On va être en mesure de se donner encore plus de rythme.»

Ils ont dit

> MICHEL THERRIEN

«Le trio de David Desharnais a pris en charge ce match-là. Ils ont été extraordinaires et ils ont agi en leaders.»

> TOMAS PLEKANEC

«On s'est compliqué la vie ce soir. Le début de la deuxième et de la troisième n'était pas bon du tout. On a été chanceux de trouver une façon de l'emporter.»

>DAVID DESHARNAIS

«J'ai dit à P.K.: «Descends de là!» Je n'avais aucune idée où était la rondelle et je n'étais pas d'humeur à me mettre en cuillère à ce moment-là.» «Je ne pense pas que j'étais hors jeu [sur le but de Pacioretty]. Je n'ai pas vu la reprise, mais c'était un bon but alors je ne regarderai pas en arrière.»

>ALEXEI EMELIN

«Je me sens beaucoup mieux. Mes 10 ou 15 premiers matchs ont été particulièrement difficiles, mais mon partenaire à la ligne bleue m'a beaucoup aidé. Et les cinq derniers matchs ont été de bons matchs pour moi.»

> MIKE BABCOCK

«J'ai toujours su que Carey Price avait un énorme talent, mais je ne savais pas qu'il était aussi professionnel. Il m'a impressionné. Quand on joue à Montréal, et surtout quand on est jeune, on fait face à bien des choses que d'autres joueurs de la ligue ne verraient pas. Deux semaines aux Jeux olympiques, ça a dû ressembler à deux semaines de congé pour lui! De plus, ce que j'aime, c'est qu'à l'instar de Ken Dryden, bien des années avant lui, il ne génère aucun tir de l'adversaire. Il fait les arrêts qu'il a à faire et ses actions ne permettent pas à l'autre équipe de créer de l'offensive.»

«On marque moins de buts que n'importe qui dans le hockey dernièrement. L'autre équipe a la rondelle environ 66 % du temps et on est toujours en train de se défendre. Il doit croire que c'est pire ici.»