Nelson Rivas a repris une position qui lui est bien familière depuis son arrivée à Montréal, en 2011. Pendant que ses coéquipiers montent en puissance physiquement sur le terrain, le défenseur central accumule les séances de vélo stationnaire sur les lignes de touche.

Opéré pour traiter une microfracture au genou gauche, en octobre dernier, le Colombien évalue sa forme physique actuelle à 80%. Il ne brûlera maintenant pas les étapes afin de ne pas risquer une énième rechute lorsqu'il retrouvera ses coéquipiers. Ce discours de prudence a d'ailleurs été le thème central de son premier entretien avec le nouvel entraîneur montréalais, Marco Schällibaum.

«La première chose qu'il m'a dite est de prendre mon temps dans ma réadaptation et d'être à 100% au moment de mon retour. Il a ajouté que, quand je serai prêt, il me réintégrera à l'équipe en douceur», a expliqué Rivas par le biais d'un interprète.

Si la convalescence initialement prévue après la chirurgie était de cinq mois, Rivas refuse d'encercler une date de retour sur le calendrier. Difficile donc de savoir s'il sera disponible pour les premiers matchs de la saison, en mars. Même s'il semblait boiter dans les couloirs du Complexe sportif Marie-Victorin, il dit ne plus être gêné par sa blessure.

«Je ne ressens plus de douleur quand je marche ou que je fais de la bicyclette. Tout ce que j'ai fait comme travail ces derniers mois a porté ses fruits. Mais pour courir, je vais par contre prendre mon temps», a-t-il poursuivi.

Ce «travail» a été un mélange d'un programme soumis à l'avance par l'Impact et des rencontres personnelles faites par le numéro deux depuis la fin de la dernière saison. En plus d'avoir consulté des médecins en Colombie et en Italie, il a été accompagné quotidiennement par une physiothérapeute qui pouvait évaluer l'étendue des progrès.

«J'ai effectué deux séances par jour durant toute la saison morte, a-t-il expliqué. Le matin, je faisais surtout des exercices aérobiques alors que l'après-midi était consacré à des exercices en piscine.»

Une année sombre

Malgré cette longue convalescence, Rivas arbore toujours son large sourire caractéristique. Les sources de démotivation ont pourtant été nombreuses durant la carrière de l'athlète de 29 ans. Lorsqu'il portait les couleurs de l'Inter Milan, une blessure du ligament collatéral externe du genou droit l'avait envoyé à l'infirmerie durant de longs mois. Lors d'un prêt à Livourne, il avait également perdu conscience durant un match après un violent choc à la tête. Cette malchance s'est poursuivie avec l'Impact, en 2012 avec, en ordre chronologique, une déchirure au muscle ischio-jambier, une blessure à l'abdomen, puis finalement son pépin au genou gauche. Au total, il a disputé 858 minutes de jeu réparties sur 11 rencontres. Il n'a terminé que cinq de ses matchs.

Aujourd'hui, Rivas souhaite que son historique médical ne comprenne pas d'autres chapitres de la sorte.

«L'année 2012 a vraiment été difficile puisque je n'ai pu aider l'équipe comme je l'aurais souhaité. Maintenant, je sais que je travaille fort depuis le mois d'octobre. Je recommence une nouvelle année et j'essaie de laisser la saison passée derrière moi.»

Rivas est l'une des variables d'une belle équation chez l'Impact. Avant sa blessure au genou, lui, Alessandro Nesta et Matteo Ferrari se disputaient les deux places en défense centrale. Ferrari avait alors été déplacé sur le côté gauche, puis droit sans que cela ne s'avère très concluant. La guérison du Colombien pourrait donc être synonyme de beau problème pour Schällibaum.