Envie de varier les plaisirs et de découvrir d'autres sports cet hiver? Pas besoin d'aller bien loin puisque, dans un aréna ou un gymnase près de chez vous, Montréal héberge une multitude de clubs qui tentent d'accroître la notoriété de leur discipline. Malgré la présence de plusieurs athlètes évoluant sur la scène internationale, ces clubs ne parviennent souvent à attirer qu'une poignée de spectateurs. Bienvenue dans le monde des Stars, du Jazz et du Celtique...

Le retour du basket

Les tentatives d'implanter du basketball professionnel à Montréal ont été nombreuses au cours des dernières décennies. Après les défunts Dragons, Sasquatch ou Matrix, voilà que le Jazz essaie de convertir la métropole à la musique des dunks, lancers francs et tirs à trois points.

Le Jazz fait partie de la Ligue nationale de basket, un championnat canadien de huit équipes auquel se greffera une formation d'Ottawa la saison prochaine. Selon le Montréalais Louis-Patrick Levros, optimiste quant à l'avenir du club, la LNB possède des fondations bien plus solides que les ligues précédentes.

«Chaque équipe joue dans un mini Centre Bell avec un minimum de 7000 à 10 000 places, explique l'ailier de 29 ans. Cela fait une grosse différence par rapport aux endroits broches à foin, comme les écoles secondaire, dans les lesquels nous jouions avant.»

Des joueurs d'ici

Le Jazz est né des cendres des Kebs de Québec qui devaient s'implanter à Laval pour la saison 2012-2013. La ligue a plutôt jugé opportun d'implanter l'équipe à Montréal, avec le Centre Pierre-Charbonneau comme domicile. Si les Kebs possédaient une équipe majoritairement américaine, le Jazz a plutôt l'accent québécois.

«La majorité de l'équipe est québécoise, mis à part Sani Ibrahim et Xavier Delarue. C'est ce qu'il faut faire: attirer les meilleurs joueurs locaux qui ne sont pas partis en Europe. Il y a plusieurs joueurs qui sont passés par les collèges américains et d'autres par le sport interuniversitaire canadien», détaille Levros.

Le début de saison est difficile pour les Montréalais qui occupent le dernier rang de l'Association centrale, avec aucune victoire en sept rencontres.

«C'est normal que ce ne soit pas facile. On va s'améliorer tranquillement à force de jouer ensemble et de se connaître un peu mieux à tous les niveaux, espère Levros.

«Ça va venir, surtout que la saison est longue avec 40 matchs.»

Où: Centre Pierre-Charbonneau, 3000 rue Viau, Montréal. Prochain match à domicile: le 7 décembre contre London.

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Les Stars au firmament

Le lock-out dans la Ligue nationale de hockey a, au moins, l'avantage de permettre à d'autres ligues de mieux se faire connaître. Si la Ligue américaine est en première ligne, la Ligue canadienne de hockey féminin pourrait-elle également y gagner ?

Avec trois Coupes Clarkson lors des quatre dernières saisons, les Stars de Montréal restent la référence de la LCHF, organisme à but non lucratif créé en 2007. Après six rencontres cette saison, l'assistance moyenne s'élève à 491 personnes, selon des chiffres de la ligue.

«Depuis deux, trois ans, Montréal est l'équipe avec le plus de partisans dans les gradins, souligne l'entraîneur-chef Patrick Rankine. Je ne sais pas ce qui se passe ailleurs, mais cette saison, nous avons un plus grand nombre de partisans à chaque match et c'est surtout plus stable. Avant, nous pouvions avoir des foules de 400 personnes un jour et 20 le lendemain. Et puis, le lock-out libère aussi les médias, qui nous donnent un peu plus de visibilité.»

Le hockey féminin a les vents dans les voiles depuis que les Canadiennes ont remporté l'or aux Jeux olympiques de Vancouver. Dans la LCHF, la finale remportée par Montréal contre Brampton (4-3), le printemps dernier, a même été diffusée sur les ondes de TSN.

Longtemps engagé dans la défunte Ligue nationale féminine de hockey avec l'Avalanche du Québec, Rankine a pu constater les progrès réalisés au cours de la dernière décennie.

«Le niveau de jeu du hockey féminin augmente de façon incroyable depuis 10 ans. Il y a beaucoup plus de joueuses et, surtout, de joueuses de talent. C'est phénoménal.»

«Si on veut comparer le calibre avec des gars, nous gagnons assez facilement contre des équipes de calibre Midget espoirs alors que contre du Midget AAA moyen ou faible, les matchs sont plutôt serrés.»

Une équipe d'olympiennes

Avec des noms aussi connus que Meghan Agosta, Caroline Ouellette, Sarah Vaillancourt, Catherine Ward ou Charline Labonté, les Stars visent encore et toujours les sommets de la ligue composée de cinq équipes. Mais pour l'instant, le début de saison n'est pas à la hauteur des attentes.

Après un début de campagne au milieu du mois d'octobre, l'équipe a été inactive pendant plus de trois semaines. La Coupe des quatre nations a notamment été la cause du départ temporaire de bon nombre de joueuses. «Compte tenu de l'absence de la moitié de l'équipe, il n'a pas été facile de faire des stratégies comme pour l'avantage numérique ou les sorties de zone», explique Rankine.

À cela s'ajoute un manque de défenseures naturelles dans son alignement.«C'est difficile d'en trouver dans cette ligue et, cette année, j'en ai perdu trois en même temps. Depuis deux ans, je suis obligé de former des attaquantes à la défense, dont la capitaine Lisa-Marie Breton-Lebreux cette saison», se désole-t-il.

Où: Aréna Étienne-Desmarteau, 3430 rue de Bellechasse, Montréal.

Prochain match à domicile: le 8 décembre contre Brampton



Photo : Robert Skinner, La Presse

Les Stars de Montréal ont récemment affronté les Blades de Boston à l'aréna Étienne-Desmarteau dans le quartier Rosemont.

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Celtique de Montréal: le handball, entre ambition et consolidation

Fort de ses trois équipes, Montréal est bien représenté au sein de la Ligue élite de handball masculin. En plus du jeune Club d'Ahuntsic-Cartierville, le Celtique fait partie du paysage de la métropole depuis 38 ans.

Et à l'image de la ville, le Celtique a toujours pu compter sur l'apport de joueurs de divers horizons, dont des Français, des Maghrébins et même des Japonais. Le président François Devic rappelle également que plusieurs de ses pensionnaires fréquentent le haut niveau mondial. Les trois quarts des équipes canadiennes sont d'ailleurs composées de joueurs québécois.

«Au sein du Celtique, il y a de nombreux athlètes internationaux dont Jonathan Leduc, qui est le gardien de l'équipe nationale, ainsi que les jeunes Zacharie Lombard-Vadnais et Jihad Abou Jamous, qui ont fait les championnats du monde junior en Grèce il y a deux ans», énumère celui qui est également entraîneur-joueur au sein de l'une des deux équipes seniors.

Après un calendrier de 16 matchs - 14 pour l'équipe féminine élite senior -, les handballeurs sont actifs du mois d'octobre jusqu'au 19 mai avec, en guise de conclusion, la tenue des championnats canadiens à Québec.

Et le calibre? «Depuis que je suis arrivé au Québec, j'ai toujours connu de bonnes équipes dans la ligue élite, que ce soit chez les garçons ou chez les filles, explique Devic. Si on compare avec la France, je dirais que nous avons un niveau N3 (la cinquième division) et certains matchs de séries pourraient passer pour des matches de N2.»

Au total, le Celtique compte six catégories d'âges distinctes, les plus jeunes étant nés après le 1er octobre 2002. «Nous essayons maintenant de consolider la base et de faire venir des jeunes au handball», ajoute Devic.

Chaque match local attire environ une quarantaine de mordus. Devic espère bien doubler ce chiffre lors des prochaines rencontres.

Où: Centre sportif Jean Rougeau, 8000, rue de Normanville, Montréal.

Photo : Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Le Celtique de Montréal affronte ici le club de Lévis 1 (chandail rayé). Gregory Perez du Celtique tente de stopper une attaque des Lévisiens.