À 30 mois du match d'ouverture de la Coupe du monde 2014, il semble maintenant clair que le Brésil ne sera pas prêt à accueillir les visiteurs pour la tenue de l'événement.

La semaine dernière, le secrétaire général de la FIFA a déclaré que «le Brésil semblait plus intéressé à gagner la Coupe du monde qu'à l'organiser».

«Je ne comprends pas pourquoi les choses ne bougent pas. La construction des stades ne se fait plus dans les temps. Pourquoi beaucoup de choses sont-elles en retard? disait avec inquiétude Jérôme Valcke. En 2014, nous aurons une Coupe du monde et nous sommes inquiets, car rien n'est fait ou préparé pour recevoir autant de gens.»

Les travaux de construction ou de rénovation des 12 stades dans les villes hôtes ont presque tous commencé avec d'importants retards sur l'échéancier initial.

Il y a quelques mois, l'ex-champion Romário, aujourd'hui député fédéral, a déclaré à un magazine brésilien qu'au moins deux des 12 stades ne seront pas prêts à temps.

Même si le nom de ces deux villes est un secret jalousement gardé par les autorités brésiliennes et la FIFA, les caméras qui diffusent en direct l'évolution des travaux montrent que les stades des villes de Natal et de Cuiabá, par exemple, sortent à peine de terre.

Pour Christopher Gaffney, professeur en urbanisme à l'Université fédérale Fluminense de Niterói et observateur assidu de l'évolution de l'organisation de la Coupe du monde, il n'y a pas que les stades qui inquiètent la FIFA.

«Il est certain que les aéroports ne seront pas prêts dans la majorité des 12 villes, dit-il. Comment va-t-on transporter autant de gens entre ces 12 villes lorsque la plupart des aéroports n'ont que trois vols par jour et ne peuvent pas gérer une plus grande affluence?»

Même son de cloche du côté de l'économiste et expert en infrastructures Marcelo Neri. «Nous sommes dans une très mauvaise situation, non seulement en raison de la négligence (des élus), mais aussi de l'absence d'infrastructures aéroportuaires, de routes et même (d'infrastructures) sanitaires de base», note-t-il.

S'ajoute à ce casse-tête le manque criant d'hôtels pour loger tous les visiteurs. «Il n'y a pas assez d'hôtels dans toutes les villes hôtes. Pas de soucis pour Rio et São Paulo, mais la situation à Manaus est préoccupante», déplore Valcke.

Consciente que la tâche à accomplir est désormais presque impossible, la FIFA aurait déjà préparé un plan B afin de tenir les compétitions dans 8 ou 10 villes.

Auquel cas le calendrier des matchs sera refait pour «régionaliser» les compétitions. Les équipes s'affronteraient dans les mêmes villes plutôt que de voyager à la grandeur du Brésil, afin de réduire le fiasco anticipé par l'absence d'infrastructures adéquates.