Chantal Petitclerc connaît bien l'athlète qu'elle se contente d'appeler par son prénom. «Monique est une fille formidable, une athlète extraordinaire», lance la championne canadienne, qui parle avec une admiration sans bornes de Monique van der Vorst et de son retour à la vie «normale». Une admiration qui ne cache aucune envie... ou presque.

«Monique a été victime d'une rupture partielle de la moelle épinière. La mienne est complète. Mes chances de vivre une expérience comme la sienne sont donc nulles. Je ne peux donc pas l'envier en me disant: si seulement ça pouvait m'arriver à moi aussi», explique bien candidement Chantal Petitclerc.

 

«Je suis fière de tout ce que j'ai accompli, je vis pleinement ma vie et mon handicap ne me gêne pas du tout. Mais j'envie Monique pour une seule raison: le fait de ne plus avoir à trimballer son fauteuil avec les complications que cela apporte. Le placer derrière toi dans la voiture, le ressortir quand tu veux débarquer. Tous les petits désagréments de la vie de tous les jours qui semblent bien banals, mais qui sont parfois les plus irritants pour nous qui sommes en fauteuils roulants», ajoute Chantal Petitclerc en riant.

Le travail, le courage et la détermination affichés par Monique van der Vorst impressionnent Chantal Petitclerc bien plus que le «miracle» survenu il y a près de deux ans.

«Je suis très heureuse pour elle qu'elle ait retrouvé l'usage de ses jambes dans des circonstances qui sont pour le moins particulières. Pour le monde en général, son histoire est extraordinaire. Elle l'est aussi pour moi. Mais ce qui m'impressionne le plus, c'est de voir comment Monique a pu se hisser au rang d'athlète de calibre international si peu de temps après avoir retrouvé ses jambes. Sur le plan sportif, c'est phénoménal. Elle est repartie de zéro ou presque et regarde où elle est rendue. Tout ça en moins d'un an d'entraînement», ajoute Petitclerc qui assure que seul un athlète d'exception pouvait réaliser pareil exploit.

«Monique est dans une classe à part. On s'est entrainées quelques fois en Floride où notre fournisseur de vélo à mains est installé. C'est une machine. Une bête d'entraînement. J'ai rarement vu un athlète se donner autant. Elle n'avait pas la moindre graisse sur le corps. Elle s'entraînait à fond, tout le temps, et enfilait les marathons et les «ironman» un après l'autre. C'est très exigeant. Je suis convaincue que sans ses capacités physiques exceptionnelles, elle n'aurait jamais pu se rendre où elle est aujourd'hui. Plusieurs se seraient contentés de recommencer à marcher. De faire du sport. Peut-être même du sport compétitif. Mais ça prend un athlète particulier, autant sur le plan physique que sur les plans personnel et mental, pour réaliser ce qu'elle est en train de réaliser. Car Monique ne s'arrêtera pas là. Du moins, je ne crois pas. Elle gagnait en paralympique. Elle va prendre les moyens pour gagner encore.»

 

Photo: AP

La paracyliste néerlandaise Monique van der Vorst a recouvré l'usage de ses jambes.